A l'ocasion de le semaine JCVD sur DARKPLANEUR.COM j'ai écrit une nouvelle parue en deux parties ,samedi et dimanche sur ce même site .
Pour les moins curieux d'entre vous qui n'aurait pas cliquer sur la banière pour découvrir cette semaine très spéciale dédiée à JVCD,vous découvrirez ici "MISTER JVCD"
Il n’est pas de grande utilité d’être d’origine cannoise, si ce n’est pendant le Festival du cinéma.
Forte de cette auto persuasion, Laura s’était octroyée quelques jours de congé sur la Cote d’azur, avec la ferme intention de ramener dans ses bagages une interview qu’elle pourrait à discrétion, dès son retour sur la Capitale soumettre à la rédaction du magazine en ligne féminin, pour lequel elle travaillait.
Un scoop, un entretien particulier avec un personnage hors norme, tel était le but qu’elle s’était fixée bien avant son départ.
Tout l’intérêt d’être native de Cannes réside dans le fait que les connaissances locales vous ouvrent certaines portes des hôtels prestigieux de la Croisette souvent fermées aux festivaliers en quête de sensations fortes.
Consultant son agenda téléphonique, elle avait appelé son ami d’enfance, qui travaillait, quelle aubaine, à la conciergerie du Carlton depuis de nombreuses années déjà.
« Salut, c’est Laura, je suis à Cannes pour quelque jours, j’ai un service à te demander
-Bonjour ma belle, je t’écoute
-Jean- Claude Van Damme est au festival, dis moi par hasard serait –il au Carlton ?
-Effectivement, il arrive demain, mais ...
-S’il te plait, pourrais tu me donner le numéro de sa chambre, je dois faire une interview et...
-Te rends –tu compte de ce que tu me demandes ?
-S’il te plait ...
-Ecoute, c’est bien parce que c’est toi, passe à l’hôtel je te donnerai un passe et le numéro de la chambre, mais pas un mot, à personne, tu m’entends.
-Ok, t’es un amour, tu peux compter sur moi. »
Une grande émotion l’avait envahie, elle allait pouvoir approcher le grand JCVD, mais la partie n’était pas gagnée, restait à convaincre la star !
Le jour J, elle avait composé le numéro de la chambre, une grande fébrilité au bout des doigts.
La sonnerie avait retenti une fois, deux fois, trois fois ...puis soudain un « hello » retentissant et ferme l’avait accueilli à l’autre bout du fil.
« Jean Claude Van Damme ? »
Quelle idiote, bien sur que c’était lui, son accent français américanisé ne permettait aucun doute.
« Oui, Jean-Claude Van Damme
-Bonjour, je m’appelle Laura, et je souhaiterai vous rencontrer pour un entretien, je bosse pour un magazine féminin en ligne
-Comment avez-vous eu mon numéro ?
-Juste parce que je le voulais, l’envie vous voyez, de connaître Jean Claude Van Damme et surtout, en marge de votre personnalité, découvrir votre rapport avec les femmes.
-Je ne sais pas qui vous êtes !
-Laura !
-Ecoutez Laura, je suis overbooké
-Un entretien au féminin, une autre image que celle de Monsieur muscle, une version plus sensible, plus émotive
- Je suis là pour la sortie de mon nouveau film, pas pour ...
-Un rêve pour moi de vous rencontrer, please, laissez moi le réaliser, vous avez dit vous-même que le rêve est une sensation réelle qui se produit si on le veut.
-J’ai dit ça moi ?
-Oui, absolument
-Bon, it’s okay, vous avez gagné
-Oh merci...ou voulez-vous que ...
-A l’hôtel vers 17 heures, je suis descendu au Carlton, voulez-vous le numéro de la chambre ?
-Ben je l’ai !
-Oh, sure, your call!
-Bye Jean –Claude, à tout à l’heure !
-Bye, sorry, what’s your name?
-Laura
-Bye Laura”
A l’heure dite, elle s’était frayée un passage au milieu de la foule de badauds squattant l’entrée du palace en quête de quelques photos volées de stars adulées.
Préférant accéder à l’étage à pied, elle avait gravi les marches du grand escalier de marbre jusqu’au première étage.
Légèrement, mais élégamment vêtue, elle avait laissé dans la trace de sa silhouette des senteurs de parfum aux pouvoirs érotiques. Elle avait souhaité, par professionnalisme, mettre toutes les chances de son côté, quitte à paraître décalée.
Mais, connaissant les faiblesses masculines, elle avait soigné, avec un soin très particulier, sa toilette, robe fluide, épousant ses formes à chacun de ses pas, décolleté suggestif et non provocateur, talons aiguilles...
C’est ainsi, qu’elle avait, avec beaucoup d’assurance, mais aussi beaucoup de fébrilité qu’elle avait sonné à la porte de la suite de Jean- Claude.
Il lui était apparu, dans l’embrasure de la porte, souriant, arborant fièrement t-shirt moulant noir décolleté en V, jeans et une paire de lunettes cerclées légèrement teintées dévoilant son regard dans une intimité particulière.
« Laura ?
-Oui, enchanté Jean-Claude, merci de me recevoir »
Elle lui avait tendu une main ferme et si féminine à la fois
« Asseyez-vous, je vous en prie »
Par trop excitée, par l’aventure qu’elle était en train de vivre, elle avait occulté le décor, et s’était assise sur le premier fauteuil à sa portée.
« Tu as le canapé si tu préfères
-Oh oui, merci, je suis un peu émue, mais ne m’en veuillez, je suis si ...
-Tu veux boire quelque chose, un thé, un café, un jus de fruit
-Un thé glacé, c’est possible ?
-Tout est possible ici »
Il avait commandé un thé au service room, puis s’était assis face à elle.
Elle s’était lancée, presque instinctivement
« Voilà, Jean –Claude, dans votre dernier film, vous vous dévoilez de manière, je dirais plus intime qu’à l’ordinaire, et j’aimerais savoir qui se cache derrière la star, la face cachée de JCVD, ses ressentis par rapport aux femmes »
Il l’écoutait en la dévisageant, sans dire un mot, camouflé, partiellement derrière la légère teinture de ses verres de lunettes. Cette attitude était pour le moins déconcertante, mais elle n’en avait laissé rien paraître, poursuivant son interview, le plus posément possible.
« Je ne prendrai pas de note, juste un dictaphone, j’ai un défaut j’aime regarder les gens quand ils me parlent
-Okay ! »
Elle avait mis le dictaphone en fonctionnement.
Trois coups légers à la porte de la chambre avaient interrompu la discussion. Il s’était levé ouvrir, elle avait détaillé l’homme des pieds à la tête, savourant avec délectation la morphologie quasi parfaite de cet esthète.
Elle avait découvert, un homme séduisant, pas du tout à l’image de ce qu’elle aurait pu imaginer. Une certaine sensibilité émanait de sa personne, avant même qu’il n’ait dévoilé aucun de ses ressentiments, face à la gente féminine.
« C’était le room –service, voilà ton thé
-Merci, reprenons. Jean –Claude, quel est votre rapport avec les femmes.
-Je suis surpris !
-De ma question ?
-No, de la femme assise en face de moi !
-C’est la réponse à ma question
-Un peu, j’aime les femmes surprenantes
-Oui bien et en quoi suis-je surprenante ?
-Séduisante parce que simple et en même temps compliquée, you know ?
-Non, pas vraiment...Qu’aimez-vous chez les femmes, qu’est ce qui pourrait vous faire craquer
-Je ne sais pas draguer, mais j’aime les voix, j’aime les femmes cérébrales
-Attitiude, you know attiitude
-Oui un comportement
-Voilà, un comportement
-Etes-vous sensible à la beauté féminine
-Yes, of course, comme tous les hommes je crois, mais derrière le physique, se cache le cérébral, tu vois le cérébral, le regard...
-Le regard, mais encore
-Tu vois ton regard, il me parle...par exemple »
Il s’était enfermé dans une bulle, ponctuant ses attitudes de silences inopinés, laissant Laura dans l’embarras. Il la regardait fixement sans aller plus avant dans ses explications aussi inextricables qu’imprévisibles
Désemparée par son comportement, elle s’était laissé entrainer stupidement dans une ambiance relativement intime.
« Les femmes sont une faiblesse for me, quand je sens attirance, je suis weaker comment dit-on en français weak
-Faible
-C’est ça, plus sensible
-Et diriez-vous que vous vous sentez fragile face à moi ? Pouvez-vous enlever vos lunettes ? »
Il les avait posées sur la table basse, et avait bu un verre d’eau, visiblement gêné par la tournure que prenait l’entretien.
Laura, après avoir momentanément coupé le dictaphone, s’était levée et rapprochée de lui, empreinte d’une soudaine émotion face à cette movie star lui dévoilant ses faiblesses masculines.
L’amalgame de l’esthétisme sculptural et d’une sensibilité à fleur de peau était pour le moins séducteur, et par audace ou par jeu, elle s’était faite soudain plus ensorceleuse.
« Vous l’adepte des rapports philosophiques voir cérébraux avec les autres, vous qui prônez l’instant dans ce qu’il produit de merveilleux, vous prêteriez-vous vous à une expérience si je vous le demandais
-What ?
-Savez-vous ressentir les ambiances, les ressentez-vous là en ce moment ?
-Je vois une femme séduisante ...
-Je vous séduis donc, est-ce cela votre rapport avec les femmes, être séduit par la beauté, le charme ?
-Oui, mais je vois plus loin derrière
-Fermez les yeux, que voyez-vous ?
-You fester me
-Vraiment, je vous trouble ? Alors fermez les yeux. »
Cette star, symboliquement assimilée à un monsieur muscle, dévoilait sous ses yeux, une défaillance humainement logique, et cette dérive de plus en plus intime avait éveillé chez Laura, une attirance charnelle qu’elle n’avait même plus essayé de réprimer.
Plus que le people médiatisé, c’était l’homme qui l’attirait, pour sa douceur et sa soudaine docilité.
Il avait fermé les yeux, Laura avait ressenti une certaine fébrilité dans son comportement, en avait profité pour jouer les corruptrices.
« Laura, where are you ? »
Elle n’avait pas répondu immédiatement, décryptant une certaine impatience chez son interlocuteur
« Laura ?
-Je suis là, regardez »
Ce disant, elle avait pris ses mains et les avait posées sur ses hanches.
Il avait réprimé un frisson au contact de ses rondeurs, mais s’était laissé aller à une exploration plus méticuleuse de la silhouette de la jeune femme, remontant sur ses hanches jusqu’à sa taille, puis plus haut jusqu’à la naissance de ses seins.
« We move away from subject
-Pas vraiment, rappelez-vous, vous m’avez dit aimer les femmes surprenantes...
-Yes, mais je ne vous vois plus
-Devinez- moi, devinez ce que je pense en ce moment
-You’re crazy...
-On est tous un peu fou, et vous aussi non, vous aimez les femmes un peu crazy ! »
Toute la démesure de son audace aurait du la pousser à arrêter immédiatement ce jeu corrupteur. Mais bien que consciente d’une éventuelle réaction réprobatrice de la part de JCVD, elle avait poursuivi la tendance de manière plus explicite en guidant ses mains sous les pans de sa robe entrouverte. Il n’avait pas résisté, bien au contraire, et subrepticement avait entrouvert ses yeux pour se délecter de la dérive sensuelle de Laura, qui, le souffle plus court, le regard plus fluide, n’avait pas prêté attention à la clandestinité de son regard.
Toutes paroles étaient devenues soudain superflues pour l’un, comme pour l’autre, seule une attirance imprévue et spontanée avait guidé le moindre de leur geste.
L’interview relégué dans une autre dimension s’était teinté de lubrique irrationnellement partagé, tellement dominant, que le repli n’était presque plus envisageable.
Pourtant, elle s’était saisie des lunettes posées sur la table basse, et les avaient tendues à Jean Claude, pour qu’il camoufle ce regard inquisiteur enrobant sa féminité.
Elle aurait aimé à cet instant, profondément empreinte d’un fantasme utopique, qu’il enlève son tee-shirt, qu’il lui ôte sa robe, qu’il l’attire à lui, qu’il exprime son désir autrement que par un regard consenti et explicite. Il aurait peut être souhaité qu’elle pousse plus loin ses audacieuses attitudes de journaliste délurée, qu’elle l’entraîne malgré lui vers les dérives de l’interdit, mais elle ne le saurait jamais.
Ils avaient réprimés mutuellement et de manière complaisante, cette attirance par trop impulsive, l’un et l’autre envahis par une frustration légitime, mais oh combien plus rationnelle qu’une dérive dangereusement blâmable.
Il avait chaussé sa monture teintée, et avait continué à la dévisager dans le plus grand silence, perdu dans ses pensées .Elle avait été bien incapable à cet instant de déchiffrer le moindre décryptage dans le regard égaré de Jean Claude.
« Tu es très attractive...a combination du corps et de l’esprit
-Attirante en français
-Oui c’est ça attirante, but, j’ai arrêté avec toutes les conneries, JCVD is another man maintenant
-Agréable ...
-Même si tu ne comprends ce que je te dis, tu le comprends
-Et toi tu peux comprendre, que tu puisses faire fantasmer certaines femmes comme moi
-Of course, sorry...nous sommes en phase mais ...
-Okay, Jean- Claude, je crois que j’en ai plus appris qu’avec une simple interview, je vais te laisser, c’est mieux ainsi »
Elle s’était éloignée, il l’avait suivie des yeux, enveloppant sa silhouette chaloupée d’un regard empreint de frustration non avouée.
Elle l’avait embrassé sur la joue, avait ouvert la porte, lui avait jeté un dernier regard concupiscent.
Par trop chaviré par l’audacieuse journaliste, il lui avait enlacé la taille, posé un baiser dans le cou .La proximité des deux corps avait momentanément rallumé la flamme du désir, mais il avait relâché l’étreinte. Elle était sortie.
Une fraction de seconde plus tard, se précipitant dans le couloir, il l’avait rappelée.....
« Laura, viens à la soirée JCVD au « VIP ROOM », la nuit sera longue, lui avait-il dit en lui tendant un carton d’invitation, okay ? »
Il avait assorti son geste d’un clin d’œil complice.
« Okay, Jean Claude, bye, je viendrai »
Cannes et son festival renferme bien des secrets de couloirs avait-elle songé en quittant le palace.
Encore empreinte de légèreté et de lubricité, elle se réjouissait déjà de cette nouvelle rencontre à venir avec la movie star...
© 2008 Mystérieuse
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