Ils s’étaient réveillés aux premières lueurs du jour, alors même que les oiseaux commençaient leur première symphonie en hommage à la nouvelle journée qui s’annonçait
De légers frissons avaient parcouru le corps dénudé de Justine, et Rémy l’avait enveloppée de ses bras, jugulant ces signes avant coureurs de l’humidité matinale qui vous pénètre jusqu’aux os avec perfidie.
Viens, allons nous recoucher, il est encore tôt, le jour à peine levé
-Je ne veux plus dormir, je veux t’aimer.
Elle avait pris conscience que leur retrouvaille avait été cataclysmique au point qu’ils n’avaient même pas pris le temps, ni de se regarder, ni de se parler.
Leur élan fougueux, les avait projetés l’un contre l’autre, l’un dans l’autre....un message codé tout en douceur et en caresses, en baisers salés et prouesses charnelles sur leurs deux corps édulcorés par une attirance sensorielle, deux entités à la recherche de leur double ...
Les paroles, les regards ...ils les avaient survolés, canalisant leur énergie dans le plaisir toute une nuit.
Ils avaient rejoint le grand lit dans la chambre envahie d’obscurité. Seuls quelques rais de lumière fusaient à travers les persiennes des volets clos.
Ces infiltrations lumineuses donnaient un reflet particulier à la chevelure de Justine éparpillée sur l’oreiller. Rémy avait du mal à réaliser qu’elle était là après tant d’années à espérer sinon son retour, au moins un signe....
Allongé, sur les draps froissés il s’était égaré en caresses fébriles sur ce corps de femme si désiré.
Raconte moi, raconte moi Rémy, quand tu voles, parles moi de tes émotions.....
-Quand je sais que je vais voler, j’en frémis d’impatience, tellement je suis heureux à l’idée d’aller déployer mes ailes dans les airs parfois turbulents, parfois laminaires, à l’image d’un corps féminin sous les caresses.
Même sous le poids de ton sac sur le dos, ta démarche se fait plus légère comme si toute la force de ton aile te rendait déjà aérien. Tu arrives parfois, le souffle coupé tant ton envie de décoller te fait courir pour enfin quitter la terre ferme si les flammèches sont bien orientées.
Avec l’expérience, tu sens le vent, et tu commences à sortir ton aile
Tout en dévoilant ses ressentis, les caresses de Rémy s’étaient faites plus précises, plus appliquées, plus sensuelles, une osmose quasi parfaite entre son récit et son plaisir à mettre en applications ses troubles émotionnels.
Cet instant très particulier où tu fais corps avec ton aile ressemble fort à des préliminaires, le tissu craque sous tes gestes précis. Ton aile doit être parfaitement déployée sur le sol.
Justine l’écoutait avec passion alors même qu’elle était en train de défaillir sous les audacieuses mains de Rémy qui se perdaient en volupté sur les seins ronds et palpitants de sa princesse.
Tu dois toujours faire corps avec ton aile ! Je t’épargne tout le côté technique, mais au sol, tes freins, ta vie, doivent toujours être dégagés.ils te permettent tout, de décoller, enrouler, te poser, tu n’as plus que cela après en vol entre tes mains.
Ses doigts fébriles avaient lentement glissé sur le ventre tendu de Justine. Elle ne savait plus si elle succombait au récit sensuel de l’envol ou à la chaleur des caresses, mais elle avait laissé son corps et son esprit dériver prête à prendre son envol avec lui.
Pour plus de sensations je préfère piloter sans la poignée qui enroule mes poignées mais juste piloter à la suspente de freins, tu ressens les moindres soubresauts de l'air qui pénètre ta voile
Après tout est question de dosage et de précision
Cette précision, il l’avait découverte entre les lèvres humides du Justine, glissant un doigt des plus fripons et savourant son abandon à ses caresses argumentées.
Et hop te voilà presque dans les airs, a l’inverse du parachutisme tu peux toujours tout arrêter, contrôler ton cap, c’est toi qui mène la danse...
A n’en pas douter Rémy menait la danse sur ce corps endiablé de plus en plus possédé de spasmes incontrôlables.
Tu te sens progressivement soulevé dans les airs, parfois tu n’as même pas besoin de finir ton pas qu’elle te propulse dans le ciel. La déco est un moment, intense, puissant, libérateur, tu oublie tout au moment où tu entres en valse avec les airs.
Tout le corps de Justine n’était plus que mouvance sensuelle et gémissements de plaisir .Elle n’entendait plus rien du récit de Rémy que cette douce voix qui l’accompagnait presque disciplinaire vers l’orgasme.
En vol le maître mot c’est l’anticipation, ton aile te parle, si tu sais l’écouter, elle te le rendra, si tu veux être plus fort qu’elle à ce jeu là, elle gagne toujours, attention !
Dans les airs tu te sens en apesanteur, tu glisses dans l'air invisible tu vires, tourne serré ou large c'est la pure glisse, tu joues avec ton élément, tu pleures parfois tellement c'est bon, tout est si calme reposant excitant grisant tu ressens tout ce qui se passe dans cet élément invisible tu joues avec et les oiseaux viennent pour te rappeler que ceux sont eux les maitres.
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Planons Justine, planons ensemble !
Se ressaisissant, à peine émergeante de son orgasme, elle avait pris à pleine bouche les lèvres de Rémy pour l’empêcher de poursuivre son récit.
La sensualité des caresses de son amant avait habillé son esprit d’une impulsive bestialité
Elle était soudain devenue, emportée par son plaisir, la maîtresse des airs et avait chevauché son amant avec passion.
Il n’avait pas résisté bien longtemps sous les assauts dévergondés de Justine. Son pieu planté en elle, il avait joui dans un grand cri, avec cette vision presque diabolique d’une femme cambrée à l’extrême en train de perdre son regard dans les nébuleuses du plaisir.
Elle n’avait pas encore volé que déjà elle planait entre les bras de son prince charmant
Elle s’était effondrée sur le corps, respirant à plein poumons cette âcreté particulière qui s’échappe du corps d’un homme qui vient de baiser.
Un jour mon prince viendra avait-elle songé, il suffisait d’y croire il était là sa tête contre son coeur, mais pour combien de temps !
Le temps a passé on peut toujours les voir voler....ensemble....toujours ensemble !
UN REMERCIEMENT PARTICULIER A MARC POUR SA COMPLICITE PHOTOGRAPHIQUE
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