rage against the machine - killing in the name of - copia.mp3 -
Subrepticement Marie s’était soudain levée, légère comme une plume et avait quitté la pièce.
Charles, avait, instantanément ressenti une colère intense l’envahir. La rage au cœur et la peur au ventre, il avait songé un instant qu’elle s’était éclipsée à cause de sa démonstration honteusement hormonale inappropriée dans de telles circonstances.
Mais sur les premières notes de Chopin, Marie était réapparue aussi imprévisible que séduisante.
Elle s’était rapprochée de lui, au plus près, et l’avait invité à se lever.
Juchée sur les hauts talons de ses mules, elle l’avait entraîné avec douceur jusque devant le grand miroir ornemental surmontant la commode sur lequel dormaient pèle mêle bijoux abandonnés et fioles de parfum.
La lumière extérieure, diffuse, complice de ses attraits, avait renvoyé à Charles, en pleine gueule, l’image d’une femme diaboliquement sensuelle.
La moindre de ses courbes était divinisée, par ce pouvoir immense qu’ont les femmes de se faire désirer.
Remontant ses cheveux sur sa nuque parfumée, elle jouait la scène de la femme possédée par des envies de baise, renversant sa tête en avant dans l’attente d’une récolte de baisers mouillés et frissonnants.
Elle en était friande, il le savait, elle ne pouvait résister à ce genre de tendresse, mais que cherchait-elle vraiment ? Il n’osait plus espérer, mais s’était laissé emporter vers cette dérive sensuelle, enveloppant son cou de ses lèvres humides .Presque instinctivement, ses reins s’étaient creusés, son cul s’était cambré effleurant puis pressant son sexe bandé, l’emprisonnant entre ses fesses.
Le temps n’était plus aux incertitudes .Le sommeil de Marie avait effacé toute rancœur, laissant la voie ouverte à une dérive érotique dont elle seule avait le secret.
Les capacités de résistance de Charles avaient atteint leur limite et avec douceur il avait étreint Marie, ses mains posées sur son ventre.
Le reflet du miroir renvoyait l’image d’un couple heureux d’enfin se retrouver. Le regard de son épouse avait, avec arrogance, recherché le sien, mais hypnotisé par ce corps frémissant sous les effleurements, il n’avait soutenu l’attention des lueurs érotiques qu’elle lui envoyait comme le « sésame » de son jardin secret.
Ondulante, émouvante sur les notes de pianos, elle s’était dévêtue, lui offrant le spectacle d’une femme démunie de vertus.
Ses seins tendus, son ventre palpitant, son sexe frémissant lisse et brillant l’avaient incendié.
Ses mains avaient épousé ses formes, remontant de ses cuisses vers le haut du bassin. Les yeux fermés, il avait redécouvert ses faiblesses pour ce galbe envoûtant et le grain de sa peau.
Le sexe au garde à vous, le souffle plus court, il n’avait même plus osé ouvrir les yeux lorsqu’il avait senti le corps de Marie prendre un tout autre rythme de mouvance.
Dans le silence de la nuit, sous les mélopées de Chopin, elle lui avait murmuré, sa tête contre son cou
« Ne dis rien, fais moi l’amour, j’aime sentir la chaleur de ta peau au contact de tes doigts, ressentir la rondeur de mes hanches sous tes mains, puis la taille plus fine, le galbe de mes seins et ce désir de moi, sentir ta queue affolée à l’approche de mon sexe. Caresse moi, caresse mes seins, mords moi, j’ai envie de toi, là de suite »
La femme douce avait soudain fait place à une âme plus délurée, plus survoltée. D’un grand revers de la main, elle avait envoyé balader les babioles féminines qui encombraient la commode complice de ses fantasmes lubriques, éclaboussant le sol de fragrances et de brisures de verres.
Il avait glissé ses mains sur le bas ventre de marie emprisonnant son sexe entre ses doigts , essayant d’apprivoiser la large fente et le bouton rosé, qu’il aimait tant dévergonder.
Mais délictueuse, fugueuse, elle s’était retournée, avait planté son regard dans le sien, et de manière sure et voluptueuse, s’était assise sur le bois laqué glacé, avait ouvert puis remonté ses cuisses avant d’arc bouter ses reins en appui sur ses mains.
« Ne dis rien, embrasse moi »
Troublante dans ses ordres, émouvante dans ses désirs, diabolique dans ses gestuelles, elle ne ressemblait plus en rien à la femme qui l’avait accueilli.
Le baiser avait été long, profond, torride, leurs bouches chaudes et collées, leur souffle épuisés, leurs langues enfiévrées.
Presque instinctivement, il avait détourné cette tendresse buccale vers le mont de vénus, avait honoré le cœur rosé du sexe de Marie, de ses doigts puis de sa langue, déclinant inconsciemment sur son sexe gourmand des courbes dignes des plus belles calligraphies
Un mélange de salive et de cyprine avait envahi sa bouche et son esprit .Marie l’avait rejoint dans ses dérives, se prodiguant impudiquement et avec assurance mais non moins beaucoup de délicatesse, des caresses complices de sa lubricité.
La tête de Charles perdue entre ses cuisses, elle s’était soudain laissé emporter par un fulgurant orgasme qu’elle avait prolongé en torturant ses seins de troublants pincements.
La tête renversée, le regard égaré, sa jouissance l’avait longtemps capturée, et avant même qu’elle ait recouvré tous ses sens, Charles l’avait emportée dans ses bras pour rejoindre le grand lit.
Elle s’était débattue comme une furie jusqu’à ce qu’il la lâche, éreinté par ses gesticulations.
Cette nouvelle rébellion imprévisible l’avait désarçonné, son membre avait soudain perdu de sa fierté
« Marie !
-Chut, ne dis rien, suis moi »
Dans le grand salon bercé de mélopées, elle avait ouvert la grande baie vitrée et offert sa nudité comme une sacrifiée à la lumière argentée de la lune qui avait repris ses droits sur les nébulosités orageuses dissipées.
S’il ne la connaissait pas, il aurait pu la prendre pour une folle, mais cette folie passagère avait eu sur lui l’effet d’un électrochoc, son vit s’était à nouveau raidi d’une tension douloureuse et irréversible.
La dérive érotique s’était teintée d’une note mystique, ce sacré que Marie affectionnait tant avant de se livrer au stupre et à la fornication.
Diaboliquement femelle, le cul haut et rebond face au satellite lumineux, elle avait offert à Charles sa croupe, l’asservissant à ses désirs d’un « Prends-moi »
La rebelle s’était faite soumission, réclamant avant affront et détermination d’être possédée.
Devant tant d’autorité sexuelle, il s’était accompli, décuplant ses forces pour mieux la posséder, au plus profond de son ventre, son bassin butant sur ses fondements plus fort à chacun de ses assauts virils.
Comme une délivrance, il avait soudain senti le plaisir l’envahir, violemment, puissamment, mais avant que de jouir, il s’était retiré, éclaboussant le corps de Marie de larmes de spermes non contrôlées et diffusées en jet sporadiques.
Elle aimait qu’il jouisse ainsi, sur elle, bafouant sa féminité, il le savait, il était heureux de l’avoir comblée
Elle avait frissonné, gémi, crié, puis s’était effondrée, épuisée de plaisir sur le sol tendu d’un grand tapis de bain.
Pas un mot ne s’était échappé de ses lèvres, et toujours dans le mutisme, il l’avait entraînée vers la chambre jouir du repos méritant des guerriers érotiques.
Elle l’avait longtemps caressé, toujours cette addiction pour le contact tactile, puis s’était endormie, son corps lové contre le sien, sans même prononcer un mot.
Aux première lueurs du matin, il s’était éveillé, l’avait longtemps regardée dormir, si belle dans son repos, avait baissé les draps pour se délecter de cette sensualité, puis la sentant frissonnante, l’avait recouverte prenant soin de ne pas la réveiller, puis s’était levé.
Cette ambiance matinale avait fait ressurgir en lui des souvenirs. Il était heureux d’avoir enfin retrouvé sa femme.
Vite douché, habillé, il avait préparé du café, en avait bu un bol, à la va vite.
De retour dans la chambre, il avait posé un doux baiser au creux de son épaule, assorti d’un « Je t’aime Marie »
Dans un état semi comateux, Marie avait frissonné sous ses lèvre mouillées et murmuré « je t’aime tant Erik chéri »
Le sang de Charles s’était glacé...Il venait de comprendre.
Amertume et rancœur, piètres mensonges, sentiments confus, désespérance, un florilège de pensées plus douloureuses et meurtrières les une que les autres venaient d’assombrir son esprit.
Il avait aimé la garce qui avait fait l’amour avec lui une bonne partie de la nuit, il avait aimé cette lubricité avec laquelle elle lui avait abandonné son corps et son esprit.
Mais cette garce là n’était pas sa femme, mais Marie, celle qui était follement amoureuse, éprise corps et âme d’un mystérieux inconnu, répondant il le savait à présent, au prénom d’Erik.
C’est avec LUI qu’elle avait baisé cette nuit.
Il avait irrémédiablement perdu son épouse, c’était écrit et paraphé du mot fin.
Les hommes ne pleurent pas, c’est interdit, mais en quittant la maison à louer, il avait pleuré toutes les larmes de son corps, comme s’il était mort, le cœur noir et défiguré.
Incapable de la détester, Charles, ce matin là, après une nuit d’amour, quitta Marie définitivement car il l’aimait...
© 2008 Mystérieuse
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