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LES MOTS QUI BRÛLENT

Les mots qui brulent 2


ELLE

Il se plut à rêver d’un jour me rencontrer… Mais savait-il seulement quelle diablesse se cachait derrière ma douceur ?

Une femme de chair et de sang, friande de plaisir, tout en délicatesse, certes, mais aussi avide de morsures, de tortures sensuelles, luxueuses, luxuriantes…

Il croyait dompter une muse il éveilla une féline. Chaque soupir que je lui volais glissait comme un poison sucré dans ses veines. Je n’étais ni promesse ni refuge. J’étais l’orage sous la soie, l’abîme dans le velours. Il m’implorait avec les yeux, confondant abandon et conquête.

Mais on ne possède pas l’incendie. On brûle avec lui.

La brûlure est discrète, sournoise. Elle s’infiltre dans les silences, dans les regards prolongés, dans l’attente qui s’éternise entre deux caresses.

Ce n’est pas une flamme vive, c’est une braise qui couve sous les mots, sous la peau, sous les interdits. Il ne criait pas. Il soupirait. Il ne fuyait pas. Il tombait lentement, comme on glisse dans un rêve dont on ne veut pas se réveiller, même lorsqu’il devient cauchemar.

 LUI

Je savais qu’elle mentait.

Pas avec des mots non, elle ne disait presque rien. C’était pire. Elle laissait deviner. Elle distillait son venin comme on verse un parfum, lentement, précieusement.

Chaque geste était une énigme. Chaque silence, une promesse creuse ou un piège doré.

Pourtant je restais. J’aurais pu fuir. J’aurais dû. Mais je voulais voir jusqu’où j’irais. Jusqu’où elle me mènerait. Car il y a une jouissance perverse à aimer ce qui nous consume. Et moi, j’étais déjà cendre.

Premiers Échos

Elle : Tu écris comme on effleure. Juste assez pour réveiller ce qui dort. Jamais pour apaiser.

Lui : Et toi, tu réponds comme on allume un feu qu’on ne veut pas éteindre.

Elle : Je ne veux pas éteindre. Je veux voir jusqu’où ça brûle.

Lui : Et si je me consume ?

Elle : Alors écris encore. Que ça prenne feu doucement. Que tu oublies où ça a commencé.

Le Fil Rouge

Elle ne disait jamais trop. Ses messages étaient rares, mais précis. Une phrase. Deux, parfois. Des éclats de vérité voilée. Des invitations sans lieu.

Elle écrivait pour le charmer. Et lui, il mordait. À chaque fois.

Il ne savait rien d’elle, pas même si le prénom était vrai. Pas de photo. Pas de voix.

Juste une poignée de mots laissés comme des traces de pas dans une pièce obscure.

Mais dans cette obscurité, il sentait naître une lumière étrange. Quelque chose entre l’obsession et la prière.

Il la lisait comme on touche un corps qu’on n’a jamais vu. Dans sa tête, elle avait déjà mille visages. Et pourtant, aucun ne suffisait.

Elle écrivait : Je suis là où tu ne peux pas me saisir. C’est ça qui te plaît, non ?

Elle avait raison. C’était sa distance qui excitait. Son inaccessibilité qui devenait une caresse.

 

L’Apparition

 

Il l’a reconnue sans la connaître. Elle était assise seule, dans un bar feutré qui ressemblait à un décor oublié. Lumière tamisée, murs sombres, un piano muet dans un coin.Elle ne l’attendait pas. Elle attendait tout court. Elle leva les yeux vers lui, sans surprise.

Un regard lent, Troublant. Pas d’éclat de joie. Pas de geste vers lui. Juste cette intensité sèche, presque cruelle, qui lui noua le ventre.

Il se dirigea vers elle. Elle murmura :

— Tu pensais que je serais différente ?

— Je…

— Je suis moins dangereuse en pixels, c’est ça ?

Un sourire en coin. Pas de tendresse. De la lucidité nue.

— Assieds-toi, dit-elle enfin.

Il comprit, trop tard, qu’il n’était pas venu la rencontrer. Il était venu se perdre.

L’Attente dans le corps

Ils quittèrent le bar sans avoir vraiment parlé. Elle marcha. Il la suivit.

Les rues semblaient vides. Son pas était lent. Son silence, impérieux.

— Tu t’attendais à quoi ? demanda-t-elle sans se retourner.

— À ce que ça soit moins… réel.

Elle rit.

— Rien de ce que tu ressens ce soir n’est réel. Tu es encore dans tes projections. Moi, je suis déjà ailleurs.

Elle s’arrêta, se retourna, s’approcha. Un effleurement sur son cou, un frisson posé.

— Ton corps tremble. Tu vois ? Il me croit. Pas toi.

Et elle repartit lentement. Il la suivit. Pas comme un homme séduit mais un homme déjà pris.

 

La Nuit… Chair et vertige

 

Ils entrèrent dans un lieu flou, aux contours incertains. Elle ne parla pas. Elle ôta son manteau, le regarda.

— Tu crois encore que tu peux choisir ce qui va se passer ?

Il voulut répondre. Elle posa un doigt sur ses lèvres.

— Chut. Ce soir, ce n’est pas ta voix qui m’intéresse.

Sa bouche frôla la sienne, glissa sur sa tempe, son cou. Elle le cartographiait d’une morsure un ongle, un râle.

Elle jouait avec lui comme avec une offrande. Pas d’amour. Mais un un rite.

L’espace d’un instant, il la vit nue, à genoux, les yeux clos. Belle. Mais lointaine. Déjà partie. Elle l’avait emmené avec elle. Loin de lui.

 

La Chute et L’empreinte

Il se réveilla seul.

Pas de message.

Pas de trace.

Il chercha on parfum sur l’oreiller, sa voix dans le silence. Jpg5

Rien.

Il écrivit. Elle ne répondit pas.

Et chaque heure devint une morsure. Elle l’avait marqué non pas de griffures visibles mais des empreintes de ses silences devenus obsession.

L’Écho de l’absence

Les jours passèrent. D’autres corps, d’autres voix. Mais aucune n’était-elle. Aucune ne savait disparaître avec autant de précision.

Puis, un soir, un message :

« Tu respires encore ? Moi aussi. Par instants. Tu ne me retrouveras pas. Mais tu peux continuer à m’imaginer. C’est là que je suis la plus vivante ».

Il sut, il voulut croire, et dans ce doute, elle revint. Non pas elle. Mais le vide. Le vide exact qu’elle avait laissé. Et qui ne voulait plus se refermer.

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11 juillet 2006

04 juillet 2006