Toutes ses rationnelles promesses de ne jamais plus succomber à la concupiscence de son ex- époux, s’étaient tout à coup envolées. Outre son talent de dégustateur, véritable point d’honneur de ses goûts érotiques, il avait l’art d’argumenter ses pulsions sans même avoir à les exprimer. A peine ressentit –elle la chaleur du souffle convulsif de Chrys à l’approche de sa fente, qu’elle se libéra des derniers remparts de ses inhibitions. Avant que d’honorer son bouton de sa langue, il avait pris le soin de le réchauffer de la tiédeur des effluves érotiques de sa respiration. Avec autant de douceur, remontant les jambes de Mathilde jusqu’à caler la pointe de ses talons sur le rebord de la table, il avait ajusté le plus sensuellement possible son angle de vision. Cette étonnante manière d’enrober panoramiquement le sexe malmené par son regard pervers, avait l’art, il le savait, d’accompagner Mathilde jusqu’à une excitation telle, que c’était elle qui prenait, en premier lieu, l’initiative de la masturbation. Parfois, il la priait d’assumer ses pulsions, mais la plupart du temps, sans même qu'il lui suggére, elle laissait s’égarer ses doigts fébriles et osés. Avait-elle changé ou bien était-elle toujours cette diablesse de maîtresse devançant les appels de ses amants pour mieux les soudoyer. Il n’attendit pas la réponse bien longtemps. Laissant glisser ses mains sur son ventre, puis jusque sur son pubis, elle les laissait rejoindre, indécentes de fièvre, ses lèvres entrouvertes, avant de titiller le cœur de son plaisir, d’abord tout doucement, puis de manière plus fébrile, voire plus brutale, le tiraillant, plus le claquant du bout de ses doigts pour mieux le faire bander. Lorsqu’il fut fin prêt à être dégusté, turgescence érotique de rosée lubrifiée, elle invita Chrys à venir l’honorer du bout de sa langue, cette langue si perverse, mais toujours aussi surprenante qui l’avait tant aimée pendants des nuits et des jours durant. La perfection des circonvolutions sur son sexe largement fendu, tentant à l’exciter sans jamais la combler, l’accompagnement simultané de ses doigts, un, puis deux dans son joli minou gourmand de possession, l’autre main égaré dans son sillon de lune comblaient tous ses désirs .Entièrement offerte aux vices du plaisir, dans ces moments sacrés ,où par les mains expertes et la langue endiablée de Chrys ,elle se sentait fouillée, abusée, corrompue de désirs illicites , elle devenait rivière . Il demeurait le seul à faire ainsi jaillir de son ventre, une source intarissable de cyprine enivrante, qu’il récoltait sur ses lèvres, avant que d’en estimer la saveur jusqu’au plus profond de son gosier. Nul en vérité n’avait su jamais répercuter en elle une telle jouissance sans même la pénétrer. Alors abusant de l’orgasme compulsif dont elle était possédée, il l’injuriait, la traitait de salope, de sale pute, de vicieuse, en s’enfonçant brutalement entre ses chairs noyées de plaisir. Elle attendait qu’il en soit ainsi, mais pourtant il n’en fit rien. Continuant à la combler à satiété, alors même que l’orgasme, loin, l’avait emportée, il conjura le sort de l’extase fugace, renouvelant le plaisir de Mathilde jusqu’à l’insupportable, jusqu’à qu’elle le supplie de cesser sa torture, de calmer sa souffrance de la raideur de sa queue. Sous ses yeux, tendu et turgescent, orgueilleux, indécent, s’échappait d’entres les boutons de la braguette, ce gaillard vit dont elle réclamait qu’il la bourra. Désobéissant, rebelle, insaisissable, il portait sa main violemment sur sa fesse en lui imprimant l’ordre de se taire, avant que de se branler jusqu’à l’éclabousser de sa semence en un long jet tiède, qu’elle accueillit sur son ventre de spasmes agité. Avec un aplomb contenu, elle se relevait, essuyait les traces de sa mésaventure de son ventre, ôtait sa robe et sautait de la table et réclamait sa petite culotte qu’elle enfilait félinement. « Autant ôter tout soupçon, lui lança-t-elle en plaisantant, on ne sais jamais, des fois que je croise ta maîtresse dans l’escalier » Il avait ri, lui avait donné une claque amicale sur le cul et l’avait chassée gentiment ! « Allez ouste, ma garce » En se rendant à l’étage pour se rafraîchir de son voluptueux cérémonial de bienvenue, elle avait croisé dans l’escalier une jeune femme tout aussi peu vêtue qu’elle. Comment avait-il pu ? Il ne changerait donc jamais ... Furieuse, elle songeait déjà à repartir si la jeune femme ne l’avait gentiment saluée « Bonjour Madame, je suis Prisca -Enchantée, Mathilde » Puis sans aucune autre explication, Prisca avait poursuivi son chemin. Mais Mathilde, interpellée par l’étrangeté de la situation avait enrobé la silhouette de la jeune femme jusqu’à ce qu’elle disparaisse. Prisca avait un vrai corps de déesse. Chrys avait peut être changé sa manière de baiser, mais ses goûts pour la gente féminine s’étaient nettement anoblis et rajeunis, à en juger par la perfection physique de Prisca. Alors qu’elle atteignait le palier, elle entendit Prisca s’adresser à Chrys « Monsieur, je vous attends à l’atelier, n’oubliez pas d’apporter les accessoires » Encore un de ces délires SM songea Mathilde sans plus se poser de questions. Après tout, il avait su la combler de plaisir et en cela elle lui était reconnaissante de sa félicité. Le reste ne la regardait pas, ne la regardait plus pour peu que cela n’empiète pas sur sa vie... « Reviens vite, Mathilde avait crié Chrys du rez-de-chaussée, je t’attends pour déjeuner. Je t’ai préparé une de ces terrines de légumes que tu aimes tant » Elle voyait mal comment Chrys pouvait déjeuner et rejoindre Prisca en même temps...mais pressa le pas !
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