L'ARGENTIN A ECOUTER ICI

Extrait d'un Argentin à Paris (juin 2010)

[...] Durant une grande partie de la nuit déjà bien entamée lorsque les amants avaient rejoint la chambre, Sophia s’était offerte avec véhémence à l’un ou l’autre de ses deux compagnons érotiques, parfois aux deux en même temps dans une étroite symbiose triangulaire.
De morsures en baisers, de paroles douces et murmurées en injures flatteuses proférées plus bruyamment, Sophia s’était laissé aspirer dans une spirale infernale dont elle était à la fois l’objet et le moteur. Généreuse de lubricité, impudique à souhait, elle leur avait offert le meilleur d’elle-même, leur obéissant, leur offrant ce qu’ils réclamaient individuellement ou conjointement… Une bouche amoureuse et gourmande sur leur sexe tendu, une croupe cambrée soumise en volupté à l’outrage scandé par la mesure du balancement de leur bassin aimant, une fesse ronde sous une claque cinglante, des doigts résolument inquisiteurs malgré leur bienveillance, des seins en maltraitance sous de perverses mains en recherche d’ivresse . Aveuglément, inexorablement portée par une jouissance jubilatoire, tentant de résister vainement au plaisir démentiel sur la crête des vagues de ses orgasmes enchainés, elle ne pensait plus qu’au travers de son corps, oubliant jusqu’à son esprit. Au cœur de son fantasme, elle n’était plus qu’un cri, une poupée malmenée par la servilité de deux hommes pour son corps jouissant et jouissif. Elle n’était plus que l’objet de leur désir, esclave de leur plaisir, elle-même captive de sa jouissance.
Epuisée de plaisir, mais dans l’incapacité de résister à l’encore, à l’encore plus, elle cherchait inconsciemment un refuge, un regard exorciste capable de l’arracher aux griffes d’une luxure croissante, un semblant de regard amoureux attendri par la femme et non par sa chair.
Dans son regard, juste un trait, une fente féline, engendré par les assauts virils d’un Paolo bestialement déchainé entre ses reins meurtris d’avoir trop accueilli…
Aux abords de ses lèvres, un souffle, un murmure, un ordre « jouis » argumenté d’un peu de douceur « je suis là, embrasse moi », puis l’explosion, l’orgasme dévastateur, brûlant, assourdissant, homérique, avilissant, décadent, puis plus rien le néant…
Et ce regard aimant qui la ramène à la vie, un regard qu’elle connait pour l’avoir adoré, pour l’avoir fui avant que de l’aimer, un regard bouleversant tant il est vibrant de sincérité amoureuse.
« Ca va ma Chérie », lui murmure tendrement Pierre à l’oreille, une main ramassant ses cheveux étalés en une auréole au dessus de sa tête
Elle ne répondait pas, ne pouvait pas répondre. Dans l’évanescence de son plaisir, elle se lovait contre lui, s’imprégnait de son odeur qu’elle aime tant, régénérait sa peau contre sa peau, ranimait le désir de son ancien amant, d’une main caressante sur sa résiduelle raideur phallique. En flagrant délit de malversation érotique, otage d’une attirance aux pouvoirs maléfiques, elle entrainait à nouveau Pierre, affable et amoureux, au pays du plaisir qu’il n’avait pas encore quitté.
Lorsque Paolo rejoignait les amants, il découvrait avec émerveillement, une amazone superbe chevauchant voluptueusement son écuyer, la cambrure creusée comme l’arc d’un roseau prêt à rompre, la croupe endiablée par le désir de vivre, d’offrir à sa monture la trivialité de son plaisir. La tête renversée, le corps en arrière, le ventre, les cuisses tendues, en totale maitrise d’un orgasme primaire, Sophia accueillait la semence de Pierre sous le regard admirativement concupiscent de Paolo.
L’argentin venait de comprendre qu’il était temps qu’il s’esquive [...]
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