Léa était une femme d’une élégance raffinée. Elle pouvait tour à tour, arborer des tenues vestimentaires qui pouvaient varier du tailleur pantalon très classique à une tenue plus sportive en passant par le glamour d’une jupe et corsage aux allures moins sages, mais néanmoins très élégantes
Mais pas une faute de goût ne venait sensiblement ternir ses différentes allures épicées d’un je ne sais quoi qui la rendait terriblement sensuelle.
Elle venait de fêter ses 45 ans et pourtant elle n’avait rien perdu de son charme, bien au contraire.
Quelques rides discrètes souriaient au bord de ses yeux, la rendant irrésistiblement séduisante. Son regard avait cette capacité naturelle de vous parler avant même qu’elle ai prononcé un seul mot.
Lorsqu’elle avait poussé la porte de l’auberge aux allures de gentilhommière, emmitouflée dans son long manteau de cuir glacé, la tête enveloppée d’un foulard, un silence ecclésiastique était tombé sur la grande salle adjacente au hall d’entrée.
La clientèle était essentiellement masculine et la moyenne d’âge devait avoisiner les soixante- dix ans, sûrement des habitués de l’endroit qui se réunissaient là pour tuer le temps en jouant aux cartes.
« Bonsoir Mademoiselle » avait lancé une dame de forte corpulence, mais aux traits délicieusement féminins qui laissaient deviner que la femme devait avoir été très belle dans sa jeunesse.
« Bonsoir » Madame avait répondu Léa en dégageant sa longue chevelure rousse du foulard.
Cette seule attitude désinvolte avait suffi pour interrompre le joyeux brouhaha qui régnait dans la salle.
« Bon Messieurs, reprenez vos cartes, laissez la petite jeune dame tranquille, vous la mettez mal à l’aise »
Au mur, nombres d’affiches de « Angélique » donnaient une atmosphère d’un autre temps presque irréelle. Le nom de l’hôtel n’avait soudain plus aucun mystère. pour Léa, à l’évidence ,la propriétaire de l’établissement était une « Fan » de Michèle Mercier et Robert Hossein .
« Que puis-je pour vous, Mademoiselle »
Défaisant son manteau ceinturé, elle avait révélé à tous ces septuagénaires médusés une tenue très seyante, dévoilant largement ses cuisses de bas voilées sous une jupe fendue.
Le silence avait pris des airs de messes basses ce qui avait fait sourire Madame « Angélique » !
« Je souhaiterais dîner si c’est possible et peut être une chambre ?
-Pour ce qui est de dîner aucun soucis, mais je viens de donner la dernière chambre a un Monsieur qui ne va pas tarder à descendre
-Tampi, pourrais je trouver une auberge ailleurs
-Je crains que non, ma petite dame, pas dans le coin, et pi vu le temps de cochon que nous avons. »
C’était bien sa veine, perdue au milieu de nulle part, sans endroit pour dormir....
« Installez vous, je vous amène la carte, vous aviserez plus tard .... »
Sans même rétorquer elle avait suivi l’hôtelière sous les regards ravis des joueurs de carte, jusqu’à une salle plus petite et plus cosy.
Ici et la des affiches encore et encore et même une toilette qui rappelait celle d’ « Angélique » sur un mannequin.
La salle de restaurant était quasi complète, encore des hommes en majorité.
« Voilà, installez vous ici, vous y serez à l’aise »
Cette soirée s’annonçait sinistre, quant elle avait aperçu dans l’embrasure de la porte la silhouette d’un homme bien plus que séduisant.
Leur regard s’étaient simultanément croisés et un léger sourire avait traduit leurs réciproques émotions, pour ne pas dire attirance.
Armand, Bonsoir, je suis désolée, je viens juste de donner votre table habituelle à la jeune dame, puis je vous mettre ici, je n’ai pas vraiment le choix c’est la dernière table
-Si je n’ai pas le choix, avait-il répondu un large sourire sur les lèvres
-A moins que .....Ma Belle avait –elle murmuré en s’adressant à Léa, cela vous dérangerez-t-il de dîner avec ce charmant jeune homme ?
-Heu ! Non ...enfin s’il veut bien de ma compagnie !!!
-C’est entendu, il veut je le vois sur son visage .N’est ce pas Armand ???
-Avec plaisir ...on ne peut rêver plus belle compagnie.
Léa lui avait tendu une main timide
« Léa, enchanté Armand »
Le mot avait là toute sa signification, elle était sous le charme et la réciprocité était évidente
Elle avait immédiatement porté son regard sur les mains de son hôte y décelant une douceur presque féminine et l’instant d’après n’avait pu occulter l’anneau qui ornait l’annulaire de la main gauche.
Avec un sourire à faire chavirer la plus réfractaire des « culs bénis », il avait avoué et sans complexe « et oui je suis marié » plongeant immédiatement Léa dans l’embarras...
Lui saisissant sa main gauche sagement posée sur la table, il avait rajouté « mais je vois que vous aussi »
Elle avait rougi, mais n’avait pas retiré sa main de la sienne...
« Léa, sommes nous dans le domaine du possible ? »
Cette intrépide réplique avait encore plus séduit Léa, et lui, il le savait.
La soirée s’annonçait soudain plus belle.
Déjà d’audacieuses pensées avaient envahi l’esprit de Léa, et l’éclat de son regard s’était fait soudain plus coquin....
A suivre...
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