J’ai eu l’idée de m’échapper de la fournaise jamaïquaine délocalisée en plein Paris. Mais quand Marylou a quitté le podium depuis lequel elle nous avait tous allumé, pour se diriger vers moi, juste revêtue d’un robe légère, mon instinct de mâle attentif m’a suggéré de rester encore un moment pour lui offrir un verre, après tout c’était bien pour cela qu’elle rabattait les clients.
Je me suis traité de con intérieurement à l’instant même où j’ai demandé au vieux barman de servir un drink à la belle ensorceleuse, mais quitte à s’être fait baiser, j’avais décidé d’aller jusqu’au bout de ma stupidité.
Mais, étrangement Marylou a refusé mon verre, notifiant son refus d’un :
« Croyez-vous ainsi m’acheter, je ne suis pas à vendre, jusqu’ici vous me plaisiez, mais je commence à avoir de sérieux doutes sur mes intuitions
-Excusez moi, je ne voulais pas vous déplaire, juste vous offrir un verre, vous devez avoir soif après votre exhibition
-Exhibition ? Oui on peut le voir ainsi ...je ne suis pas danseuse professionnelle, juste une cliente comme vous, comme nous tous, habituelle certes .j’aime danser sur les rythmes reggae, mon pays d’origine.
-Je suis confus ...
-Vous pouvez, mais je ne vous en veux pas, la situation est un peu particulière, le patron m’a enrôlé deux trois soirs par semaine pour danser dans sa boîte .la vie est chère à Paris alors j’ai accepté. Je suis institutrice le jour et danseuse a nuit.
- Comment pourrais-je renouveler mes excuses ?
-En m’offrant un verre par exemple !
-Mais ....
-Je l’ai refusé, oui mais l’intention n’est pas la même, mais allons ailleurs, on étouffe ici »
J’ai réglé l’addition, l’ai suivi sous les regards des clients jaloux, enfin je l’espérais.
Marylou n’avait toujours pas ôté ses lunettes, un vrai mystère, mais trop heureux d’avoir pu attirer l’attention de la belle jeune femme, je me refusais à poser toute question indiscrète à ce sujet.
A peine étions nous sortis du club, qu’à l’angle de la première ruelle, elle m’a entraîné au fond d’une impasse mal éclairée.
Mon instinct de survie a soudain mis mes sens en éveil, j’ai cru un instant que tout ceci était un complot, que j’allais me faire dépouiller comme un vulgaire touriste égaré dans les dédalles de la nuit citadine .A force de regarder des mauvais films de série B, on finit par devenir « parano »
Marylou intuitivement a ressenti ma panique soudaine et sur un ton divinement sensuel s’est adressée à moi, étouffant d’un seul coup toute angoisse inopportune
Elle a pris ma main, pour me retenir, l’a glissée entre ses longues cuisses fuselées, assortissant sa gestuelle d’une remarque du style « J’ai envie de toi, depuis ce matin et toi, »
Dans la moiteur de son entre cuisse, j’ai perdu ma suspicion répondant à sa question par une fulgurante érection sous la toile de mon pantalon. Autant de désir effrontément annoncée au fond d’une lugubre ruelle parisienne a réduit mon cerveau à sa plus stricte origine reptilienne.
Phantasmes et autre dérives émotionnelles ont eu tôt fait d’engourdir tout vestige d’une morale par trop judéo chrétienne. J’ai dans l’instant défait la boucle de mon ceinturon, laissé glisser mon pantalon sur mes chevilles prêt à baiser la belle maîtresse jamaïquaine sur le champ. Une puissante envie tenace qu’elle engloutisse mon sexe entre les boucles brunes de sa toison avait eu raison de mes inhibitions. Marylou a éclaté de rire, me piétinant à sa façon, mais totalement sous emprise, je n’ai manifesté aucun signe d’indignation, lorsqu’elle m’a murmuré doucement aux creux de l’oreille « Non, pas ici ». Poussant négligemment la porte contre laquelle elle était appuyée, elle m’a attiré sans dire un mot dans une pièce dans laquelle était disséminé un parterre de coussins aux couleurs chamarrées.
J’étais dans l’antre de la belle, une garçonnière au féminin.
L’idyllique de la situation, décor sordide et dérobé du boudoir assermenté « baisodrome privé » a soudain mis en exergue toutes mes pulsions, des plus simples aux plus élaborées et même celles dont je ne soupçonnais même pas l’existence.
Sans réfléchir un seul instant, j’ai fait preuve d’abnégation pour me rallier à la cause de la perle jamaïquaine, sacrifiant ma fierté masculine au profit de l’érotique effronterie dont elle m’accablait.
A suivre...
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