Ma nouvelle partenaire m’attirait à elle, m’ordonnait, l’étreinte d’une main énergique dans la mienne, à m’assoir. Je reconnaissais là le caractère propre d’Alexia à savoir celui d’une meneuse, dont l’initiative érotique ressemblait à s’y méprendre à celle d’un homme.
Je reçus pour preuve de mon identification, une croupe gironde et aguicheuse, contre mon ventre, et l’invitation autoritaire à mes mains à l’agripper.
Sa domination n’avait plus ici sur moi aucune emprise, je me laissais plutôt déborder par un désir puissant d’honorer son cul rebond et sa divine cambrure de quelques assauts virilement assaillants.
Laissant glisser mes mains sur sa chute de reins, j’en profilais tous les pourtours malgré la démesure de ses ondulations, glissais un doigt aventureux dans le sillon de ses deux sphères jusqu’en son énigmatique source sensuelle.
Son sexe était trempé, ses lèvres ouvertes et généreuses, et son calice bien dressé.
Tout en douceur, tout en tendresse, je me laissais imprégner de ce délicieux nectar, à l’aveuglette, délimitais d’un doigt instigateur la voie à suivre pour plus d’ardeur, puis dans son étui inondé m’enfonçais avec vigueur, ce qui lui arracha un trait presque bestial de son tempérament, un feulement plus qu’un soupir, un miaulement plus qu’un gémissement.
J’aimais cette double félinité qui se dégageait tant de sa silhouette par mes mains devinée que par ses expressions gutturales sauvagement déclinées à chacun de mes allers retours dans son ventre torturé de plaisir.
Je retrouvais étrangement et soudainement un mélange des deux femmes dans son comportement, la douceur de l’une d’entre elle et le diabolique charnel de sa sœur, faisant de celle que j’honorais de mes ardeurs, une seule et même personne.
Elle retenait pourtant mes offensives dans un dernier sursaut dominateur, tentant de jouir du plaisir d’être prise, de ce plaisir si particulier que ressent une femme aux prémices de la pénétration.
Elle préférait à la volupté d’être troussée à la hussarde, ressentir la douceur de mon gland se frayer un chemin à l’entrée de sa rivière secrète.
J’y trouvais ma cadence au rythme de son plaisir, au rythme de ses halètements, de ses mots balbutiés pour calmer mes élans, ses « doucement », ses « oh oui, encore », ses « baise-moi longtemps »
« Parle moi, parle moi encore, accompagne ton plaisir, guide moi dans tes désirs lui murmurais je, mes mains calées sur l’arrondi de ses hanches, mes lèvres effleurant son cou et ses cheveux déliés, ma bouche prête à mordre sa peau douce et sucrée, dans le but utopique de mieux me contrôler.
Tout son corps gémissant, ses félines complaintes, ses frissons concupiscents et ses plaintes discrètes eurent raison de moi, au plus profond de sa féminité je l’investissais, mon sexe turgescent dans le feu de son ventre.
Je n’obéissais plus à ses commandements, ignorais sans vergogne toutes ses supplications, la crucifiais à plat ventre, plaquais ses seins et son ventre contre les draps froissés et d’une main maitresse l’obliger à cambrer dans l’indécence sa posture de femme offerte.
La rebelle sauvageonne était à présent sous mes ordres, sous ma domination, ma virilité avait repris ses droits, à l’image de ma voracité légitime pour tant d’excitation.
Sa dernière arme secrète, à savoir le bandeau qui entravait ma vue, avait soudain perdu sa perverse fonction et me laissait entrevoir ma queue déboussolée apparaitre et disparaitre dans une cadence infernale entre ses lèvres trempées.
Je réclamais sa sœur dans notre complicité…
Au bénéfice du doute ou peut être par respect pour les désirs d’entrave de ma féline danseuse, je préférais le noir à une soudaine clarté pour me déverser en elle, un orgasme imagé de mes cris éraillés que ses longs gémissements en échos rejoignirent.
Je m’effondrai sur elle, elle m’offrait quelques larmes, ultimes jaillissements de sa félicité.
Prisonnière de l’émoi de la petite mort, son souffle amoindri par le poids de mon corps, elle restait ainsi, victime de son plaisir, mon sexe encore planté dans la douce moiteur de son fourreau comblé.
Ce fut le silence, étrangement pesant, qui soudain m’arracha aux vestiges troublants de notre torride étreinte.
Plus aucun signe, plus de balbutiement, ni même l’effleurement d’un souffle, d’une respiration autre que la notre.
L’étrange complicité gémellaire semblait s’être soudain évaporée, tout comme l’enchantement du fantasme qui m’avait imprégné.
Se dégageant doucement, elle se retournait, déposait sur mes lèvres un doux baiser et puis presque à regret, défaisait le bandeau.
Dans la demi obscurité, je retrouvais la vue et recherchais le double de celle qui à mes côtés recouvrait ses esprits.
Pas une âme qui vive, pas un bruit délateur d’une autre présence féminine.
« Mais où est donc ta sœur ? »
Elle ne répondit pas, me laissa dans le doute de leur complicité, me renvoya un regard si troublant que je ne pus que pardonner son silence lourd en supposition.
Nous refîmes l’amour tant et tant de fois cette nuit là, qu’à l’aurore nos deux corps éreintés par tant de plaisir accumulé sombrèrent en léthargie jusqu’à tard dans la matinée.
Lorsque je me réveillais, elle avait disparu.
Sur la table de chevet un petit mot trônait
« Merci pour cette nuit » signé Alexia et Alexandra
Elles étaient ELLE, un merveilleux souvenir, un fantasme de jumelles, une histoire fugace épicée d’Opium.
Plus de dix ans après, je ne sais toujours pas si ELLE fut elle ou elles, mais je ne peux m’empêcher au nom du souvenir de jeux de miroir au Copacabana, de suivre une femme qui laisse dans son sillage les fragrances voluptueuses de son parfum à ELLE.
Les femmes et leur mystère…
© 2009 Mysterieuse
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