Je m'absente pour dix jours...je n'aurais surement pas le temps d'écrire, alors je vous dis à très vite...
Vous aurez la suite des aventures de J.M et D. à mon retour...
Baisers
Mystèrieuse
Dès les premiers instants, les premiers mots de leurs échanges ils savaient ce qu’il adviendrait d’eux, qu’ils iraient à la chair. Mais la méthode, le chemin, les arcanes, les perversions de l’un et de l’autre, ils n’en savaient rien et ils avaient secrètement besoin de cette découverte crescendo.
Non pas pour vivre ce qu’ils s’écrivaient, à quoi bon, mais pour avoir la certitude qu’ils étaient du même monde et qu’ils ne s’apprivoiseraient pas au moment de la rencontre, mais au contraire qu’ils entreraient dans un tourbillon où ils se déchaîneraient. Rien ne serait suffisant pour étancher leur soif de l’autre, leurs soifs des corps, leurs soifs de pousser les limites au-delà du raisonnable des autres.
Etres à part, en marge dans leur solitude, leur rencontre ne pourrait qu’être explosive.
« Excusez-moi, il me semble que vous avez laissé tomber votre clé. »
Confortablement installée dans un fauteuil club, elle lisait à l’abri des regards dans une partie retirée du lobby.
« Très joli roman, la critique l’a encensé, lui dit-il, à genou à ses pieds en ramassant la clé. Il avait découvert les bas de dentelle ourlée attachés très haut sur ses cuisses. Je ne sais si nous sommes voisins, mais le 14 n’est jamais très loin du 18. Bonne lecture. »
Il s’installait en face d’elle et commençait la lecture de son journal. Bien sûr c’était elle. Mais pourquoi aller vite ? Le mieux n’était il pas de prendre le temps de la déguster à distance. De l’épier croiser et décroiser ses jambes, regarder ses seins bouger au rythme de sa respiration. Il était le chasseur et elle était la proie. Il observait son fonctionnement avant que de porter son attaque.
Elle savait que c’était lui. Comment aurait il pu en être autrement ? La taille, les mots prononcés. Elle jouerait donc de ses atouts pour fixer son adversaire et l’obliger à rester devant elle, lui proposer une danse érotique dont elle avait le secret. Un instant, elle pensait reconnaître, l’homme croisé dans le hall du cinéma, mais son désir de séduction l’emportait sur la mémoire.
Elle se levait, prenant soin de laisser son livre sur le coussin du fauteuil.
Elle ne part pas, juste me montrer de quoi sa croupe est capable, se disait il. Et elle était capable du pire. Incendiaire dans une robe qui révélait ses courbes souples, elle traversait le hall à pas lents pour qu’il puisse admirer ce qu’elle lui réservait.
Elle le fait exprès pensait il.
Ses yeux sont rivés sur fesses tant elles me brûlent, avait elle envie de crier.
Il tentait de calmer ses ardeurs en lisant le journal, mais comment pouvait-il se concentrer sur quelque chose alors que son corps n’avait de cesse que de la posséder? Il simulait, quand elle apparut devant lui .D’un geste diabolique elle lui glissait quelque chose dans le poche de sa veste, lui disant
« Monsieur, vous avez perdu quelque chose. »
Surpris de la voir perchée devant lui, machinalement il mit la main dans la poche et au toucher de la dentelle il comprenait que la partie venait de commencer.
Une première bataille.
« Je vous remercie, où avais je la tête. Nous jouons donc à découvert, j’en accepte l’augure et vous me ferez donc le plaisir d’une vue en avant première, un apéritif avant que de nous retrouver au bar.
-Monsieur, j’accepte votre invitation avec plaisir mais pour les avant première, il me semble que votre poche en a la réponse. Continuez donc à imaginer des paysages nouveaux et vos yeux n’en auront que plus de surprises plus tard. L’impatience n’est pas de nos rendez-vous. Allons, venez, lui dit elle autoritaire. »
Incontestablement elle avait marqué un point, ce qui le faisait sourire en glissant la main dans sa poche. Il en sortit ce qu’il découvrit être un string noir et lui dit en le portant sous son nez : humm, ces fragrances me mettent en appétit de vous !!! J’ai compris que ripailles seraient au rendez vous alors commençons par où nous étions convenu, l’apéritif.
Elle ne pensait pas qu’il l’aurait fait et en même temps elle l’espérait. Elle en était que davantage nue sous sa jupe ; il la savait nue, elle était glabre, préparée comme il se devait. Encore voulait-il deviner son papillon dans le profond de son entrecuisse.
Attablés dans le bar, leur conversation s’évadait sur leurs mots, sur les mots de leurs plaisirs. Le plaisir d’écrire, les lectures, les aspirations de l’un et de l’autre. Côte à côte, plutôt que face à face, ils étaient installés dans des petits fauteuils autour d’un guéridon. Il voyait ses cuisses qu’elle ne cachait pas sous sa robe fendue haut ; il devinait et découvrait la dentelle à la limite de ses bas à chacun de ses croisements de jambes.
Elle le ressentait la parcourir de ses cuisses à ses yeux, de ses yeux à sa bouche, de sa bouche à son décolleté. Il ne se privait pas du plaisir. D’ailleurs s’en priver eut été une insulte à sa féminité. Elle respirait la femme par chacun de ses pores, elle en jouait, il en redemandait.
Définitivement sensible au vouvoiement JM. y attachait une grande importance. Plus qu’une marque de respect c’est un délicieux jeu de la séduction.
« Vous me plaisez, vous êtes si désirable, vous êtes une très belle femme. »
Lui dire à dix centimètres d’elle en l’effleurant d’un doigt taquin, quelle belle preuve de désir.
« J’aime le vouvoiement…
-Encore un point commun. Je l’aime aussi !
-Ce n’est pas se retenir, mais au contraire une promesse d’exploration en palier. Pace que, il s’agit bien entre nous de montée de marches, n’est ce pas ?
-Tout à fait et plus il y aurait d’étages, plus le plaisir sera grand. A chaque palier nous inventerons un désir.
-C’est bien le sens de vos billets, de vos écrits, de votre blog. Cette exploration que vous avez entreprise des désirs des hommes et des femmes et de son corollaire, le sexe. Parce que tout commence et tout finit par le sexe. Mais laissons peut être cette partie de la conversation pour plus tard. J’aime votre allure. Que ce soit chez les femmes ou chez les hommes, l’allure est essentielle. Elle dit les individus, elle révèle aussi parfois leurs aspirations profondes. Mais sans allure que voulez faire ? D’ailleurs nous ne serions pas là. Et pourquoi sommes-nous là, lui demandait-il tout à trac ? »
Quelle réponse devait-elle apporter ? Était-ce une question piège. Un moment de panique naissait dans ses yeux. Lui dire que j’ai envie de lui, pensait-elle, que je le désire, qu’il me prenne est pour le moment déplacé. Ou bien encore, pour le seul plaisir de l’écriture ou de la littérature érotiques, serait également insuffisant. Lui dire que le chemin que nous nous sommes proposé de prendre nous a naturellement conduits là où nous sommes ce soir, avec la même simplicité des mots que depuis le début. C’était donc cela, une évidence, cette évidence qu’elle allait lui avouer, deux univers qui n’en faisaient qu’un, la découvert de son clone, du double peut être, du jumeau serait mieux, de son double au masculin.
« Voilà, c’est évident vous êtes mon double au masculin et de vous voir j’avais une envie accrochée au fond de mon ventre. Voilà pourquoi nous sommes ici et ensembles ce soir. Rien n’est donc compliqué, juste le besoin de faire ce que nous devons, ce que nous avions décidé, l’impérieux besoin d’aller au bout des choses commencées, des entreprises auxquelles nous nous donnons entièrement. Nous donnons nos corps à cette rencontre, je vous propose le mien lui dit elle en le fixant de ses yeux clairs.
-Mais peut être, pourrions-nous dîner avant !
-Bien entendu, que faites –vous des convenances, d’ailleurs je crève de faim, l’émotion de la rencontre surement !
-Surement !
-Vous permettez ?
-Faites, je vais choisir une table en vous attendant »
Elle réapparaissait un instant plus tard. Lorsqu’elle se dirigeait vers leur table, il découvrait la simplicité de l’architecture de la robe noire qui drapait D. de mystères. Ses longues jambes gainées de noir s’échappant dans une démarche fluide promettaient des cuisses magnifiques, une accroche subtile derrière la nuque proposait un décolleté victorieux sur deux seins ronds fièrement propulsés à la hauteur des clients attablés.
Il allait de surprise en surprise. D. érotisait sa soirée tant autant que la salle de restaurant. Fier de s’asseoir en face d’elle, il demandait au maître d’hôtel deux coupes de Champagne. Ils buvaient à leur histoire en se souhaitant des folies à venir, des surprises et des audaces. Elle le captivait tant elle était de beauté faite et ses lèvres formaient des mots qui flottaient dans la bulle de leur espace. Elle avançait son corps pour être plus près de lui et lui posait des milliers de questions et plus particulièrement sur les chaînes mystérieuses de la trame du tissu de sa vie.
A suivre...
Les commentaires récents