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RALENTIR LEJOUR...

 

 

 
RALENTIR LE JOUR 1Elle ne savait pas exactement depuis combien de temps il était réveillé. Peut-être quelques minutes. Peut-être depuis toujours. Sa main, posée sur le creux de ses hanches, semblait y avoir trouvé un refuge naturel. Elle n’osait pas bouger. Il y avait dans ce contact une forme de silence qu’elle ne voulait pas rompre ,une chaleur discrète, intime, presque sacrée.
Autour d’eux, le monde était flou. Juste la lumière pâle du matin glissant sur les draps froissés, le parfum mêlé de la nuit encore accroché à leur peau. Elle portait encore cette fine culotte en dentelle qu’il avait caressée du bout des doigts, un peu plus tôt, comme s’il s’agissait d’un secret.
Elle aurait pu parler. Dire quelque chose d’insignifiant, un mot pour conjurer l’émotion, pour meubler ce vide si plein. Mais elle s’en abstint. Il y avait dans le silence une densité que les mots ne sauraient dompter.
Alors elle ferma les yeux, simplement, et se laissa flotter dans cet entre-deux fragile ,ni vraiment la nuit, ni vraiment le jour ,ce territoire suspendu que seuls connaissent les amants qui s’aiment au réveil, quand tout dort encore, sauf la peau.
Il bougea à peine, juste ce qu’il fallait pour resserrer un peu plus l’étreinte. Son pouce effleura la naissance de son ventre, un mouvement si lent, si précis, qu’elle en frissonna. Il ne cherchait pas à aller plus loin ,pas encore ,il s’attardait sur la surface, attentif à la moindre respiration, à la manière dont elle s’offrait à lui sans même bouger.
Elle aurait pu se retourner, croiser son regard. Mais elle préférait le deviner derrière elle, sentir son souffle qui se calquait au sien. Cela leur suffisait. Ce n’était pas un matin pressé. Pas un matin où l’on court après les heures. C’était un de ces jours suspendus, hors du temps, où l’on se parle avec le corps.
« Tu es bien ? » murmura-t-il, sa voix encore râpeuse de sommeil.
Elle hocha doucement la tête. Sa réponse était dans la manière dont elle s’était abandonnée, dans la confiance molle de ses reins contre les siens. Il embrassa sa nuque, juste là où sa peau était la plus fine, la plus réceptive. Elle sentit son ventre se serrer doucement, cette tension douce qui n’appelait pas encore l’acte, mais seulement l’intensité d’une présence.
Ils restèrent ainsi, les yeux mi-clos, les corps imbriqués comme deux pièces d’un puzzle ancien. Ils n’avaient pas besoin de plus pour se comprendre. Il y aurait peut-être, plus tard, une caresse plus insistante, un souffle plus court. Mais pour l’instant, c’était cela qu’ils partageaient : la lenteur, la chaleur, et la promesse silencieuse de recommencer à s’aimer, dès que le jour serait tout à fait levé.
Il ne dit rien de plus. Il laissa sa main glisser plus bas, effleurant les courbes encore alourdies de sommeil. Elle écarta légèrement les cuisses, sans un mot, geste simple, instinctif, comme une porte entrouverte sans résistance. La dentelle céda sous ses doigts non pas qu’il la déchire, mais juste écartée avec cette lenteur presque cérémonieuse qu’elle aimait tant chez lui.
Son souffle s’accéléra contre sa nuque. Elle sentit sa chaleur, cette tension qui montait en lui comme une marée qu’il ne cherchait pas à contenir. Il savait prendre son temps. Il savait faire durer. Ses doigts explorèrent la peau avec une précision presque insolente, effleurant d’abord, puis s’attardant, dessinant des cercles paresseux qui l’embrasaient de l’intérieur.
Elle laissa échapper un soupir, à peine audible, mais assez pour le guider. Elle s’arqua légèrement, offerte, éveillée. Ce n’était plus un réveil, c’était une offrande.
Alors il entra en elle comme on entre dans une chambre obscure que l’on connaît déjà par cœur. Doucement, sans forcer, avec cette tendresse brute, brûlante, qui disait bien plus qu’un « je t’aime ». Elle l’accueillit sans retenue, sentant son propre désir remonter comme une vague lente, profonde, irrésistible.
Leurs corps se cherchèrent et se trouvèrent à nouveau, dans un balancement lent, presque païen, où le plaisir se tissait dans le silence, entre les soupirs et les souffles mêlés. Rien de brutal. Rien de pressé. Juste une communion lente, maîtrisée, terriblement vivante.
Le monde pouvait bien attendre.
Ils ne bougèrent pas tout de suite. Il resta en elle un long moment, sans chercher à s’en retirer. Comme si leurs corps refusaient Ralentir le jour 2 de rompre le lien, comme si quelque chose devait encore s’échanger dans cette chaleur silencieuse.
Sa joue reposait maintenant sur son épaule nue. Elle sentait son cœur battre contre son dos, un rythme profond, ralenti, qui résonnait étrangement avec le sien. Autour d’eux, le jour s’était levé pour de bon, mais la lumière restait douce, presque timide, comme pour ne pas déranger. Elle ouvrit enfin les yeux. Son regard se perdit un instant sur le plafond, puis sur les plis du drap, sur leurs jambes emmêlées, sur cette trace infime de sueur entre ses seins. Elle ne pensait pas. Elle sentait. Encore traversée de frissons. Encore pleine de lui.
Il bougea, doucement, comme à regret. Se retira avec délicatesse. Et sans dire un mot, il vint se lover contre elle, face à face cette fois. Ses doigts remontèrent jusqu’à son visage, caressant une mèche de cheveux collée à sa tempe. Elle le regarda, enfin. Ses yeux à lui étaient ouverts, posés sur elle comme un secret trop grand pour être dit.
« J’aime quand tu ne dis rien, » souffla-t-elle.
Il sourit, ce petit sourire à peine esquissé, chargé de tout ce qu’il n’avait pas besoin d’exprimer. Puis il l’attira contre lui, enfouit son visage dans son cou, et respira profondément, comme pour s’imprégner de ce moment, l’inscrire quelque part en lui.
Ils restèrent là, encore longtemps, bercés par l’après, cet entrelacs de chaleur, de silence et de peau. Rien ne pressait.
Le monde n’était toujours pas revenu.
 
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