Qu’y a-t-il de plus beau qu’une femme endormie après l’amour, le plaisir déposé sur ses courbes nonchalantes et ses lèvres entrouvertes sur un nouveau baiser ! Sur cette réflexion et son souffle apaisé, je versai une larme, celle d’un homme comblé de sa simplicité.
Je laissai mes doigts effleurer la ligne de son dos, la caresser comme on effleure une étoffe précieuse, avec cette retenue qui prolonge le désir. Sa peau portait encore la chaleur de notre étreinte, la douce moiteur d’une tempête qui venait de s’apaiser. Elle murmura dans son sommeil, une plainte à peine esquissée, comme si l’écho de nos soupirs vibrait encore en elle.
J’aurais voulu que le temps s’arrête là, suspendu entre le jour et la nuit, entre son abandon et mon émerveillement. J’aurais voulu garder son parfum sur mes mains, sa lumière dans mes yeux, l’évidence de son corps contre le mien. Mais déjà, l’aurore ourlait les rideaux d’un reflet pâle, rappelant que l’instant n’appartenait qu’à la nuit.
Alors, doucement, je déposai mes lèvres sur son épaule nue, promesse muette d’un désir qui ne connaît ni fin ni sommeil.
En réponse, elle croisait ses doigts sur les miens en une étreinte sensuellement amoureuse, comme pour me dire sans un mot qu’elle était là, entière, offerte, abandonnée mais souveraine. Sa main se refermait sur la mienne avec une douceur possessive, comme si elle voulait m’ancrer en elle, me retenir dans cet instant suspendu.Son souffle chaud glissait sur ma peau, rythme lent et profond de l’apaisement après la tempête. J’effleurai du bout des lèvres la naissance de son poignet, sentant sous ma bouche la pulsation fragile de son cœur. Un frisson imperceptible parcourut son bras, et dans cet infime tremblement, je lus tout ce que nous venions de nous dire sans parler.
Dans la demi-obscurité, son corps semblait dessiné par l’ombre et la lumière, sculpture vivante façonnée par le désir et l’amour. Mon regard suivait les courbes où mon plaisir s’était inscrit, où ma bouche avait laissé des promesses invisibles. Elle soupira, se lova un peu plus contre moi, et je sus que nous venions d’ouvrir un livre dont chaque page serait une nuit, chaque nuit un serment.
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