Tragédie musicale que le bruit de ses pas s’éloignant. Languissants et traînants, dans un couloir obscur, ils dessinent la portée d’un Opéra maudit. Je rêve de symphonie, mais il tourne ses pas vers l’ombre d’une vie qui ne lui convient pas.
Je le regarde s’évanouir. Ma vie bascule. Je l’attendais, il me défie. Il fuit mes nuits. C’est lui pourtant que j’attendais depuis toujours.
La vie ne lui a jamais laissé de répit. Il essaie d’oublier qu’on a brûlé son âme, qu’on a meurtri son corps avant que d’incendier ses rêves …
J’aime à danser pour lui, quand le temps ouvre des parenthèses dans l’indécence de son compte à rebours. J’aime à danser nue, entre ses bras, accueillir ses larmes camouflées. Aspirer ses cris étouffés dans mes baisers, lui inspirer « baiser ».
Je sais quand il me regarde, qu’il songe de moi « Ange et démon », bien plus démon que Ange. Mais il suit ma cadence, la violence de mes émotions et des douceurs intimes que je prodigue à son corps.
Je sais qu’il sait que je sais tout de nous. Que la vie et la mort font partie de nos corps à corps…
Je suis le rêve d’une vie à laquelle il ne croyait plus …
Faut-il la vivre cette vie ou ne plus vivre pour toujours ?
Faut-il tomber, faut-il sombrer, fixer ses yeux sur le plafond, écouter s’étouffer les sons, entendre les violons jouer un final, le final d’une tragédie musicale.
Je rêve de symphonie. Ses pas résonnent comme un requiem. Sa noirceur aurait-elle eu raison de la passion …
Il ne veut plus m’aimer, il n’en a plus la force. Mais vieillir sans moi à ses côtés, il n’en a pas envie.
Aucune volonté pour me tourner le dos
Poser ses mains, ses yeux, sa bouche et toute son âme sur mon corps incendiaire avant le grand naufrage.
Il revient me chercher. L’écho de ses pas résonnent dans le couloir. Les notes de sa voix cognent à la porte …la nuit se fait tiède …
Les commentaires récents