Dans une nébuleuse amoureuse empreinte d’une sensuelle fébrilité, ils se regardent, se dévisagent. On pourrait percevoir, en prêtant bien l’oreille, le bruissement d’un voile passionnel qui n’appartient qu’a eux ! Pas un mot, pas un son ne s’échappent de leurs lèvres, qui, timidement entrouvertes, recherchent le souffle de l’autre avant de se sceller dans un long baiser profond. Beaucoup de grâce et d’émotion dans ces échanges si sensuels dont leur corps s’enlace au moindre effleurement. Le parfum mordant de leur peaux mélangées, exhale son pouvoir, sans songer, ni même un seul instant, qu’il est empoisonné. Mais un poison dont on aime s’enivrer, abandonné au vice d’un plaisir à venir.
Au bout du quai, il est là, il m’attend. Six longues années que nous ne sommes revus, sans jamais se quitter. Juste une distance de huit cent kilomètres qui pose des jalons contraires à nos désirs. Que vont être nos retrouvailles ?
Un nouveau départ, une confirmation de notre amour incommensurable, de notre incroyable attirance, ou bien une déception, ou pire encore une désolation. Cette seule hypothèse me plonge subitement dans une panique incontrôlable.
La réponse m’attend dans un instant. C’est peut-être pour cela que je prends mon temps, assure chacun de mes pas, juchée sur de hauts talons qui donne fière allure à n’importe quelle silhouette dont la féminité réclame l’exigence.
Je l’aperçois parmi la foule …L’effet est immédiat, mon cœur s’emballe, ma peau frissonne, le désir me bouscule, comment cacher mes émotions !
Mon corps a besoin de lui, réclame ce plaisir qui m’a quitté depuis bien trop longtemps n’est pas si commun le feu du désir…Alors pourquoi me priver de la douceur de ses baiser, de la puissance de ses caresses sur ma peau dont il aime à me dire qu’elle si douce et parfumée. Je regarde sa bouche charnue me murmurer des mots que je n’entends pas, tant je suis imprégnée de l’odeur de sa peau. Cette proximité que j’ai tant attendue, dont j’ai si souvent rêvée, m’émeut soudain bien plus que je ne l’aurais envisagé !
J’aime l’homme, sa virilité, mais j’aime aussi son hypersensibilité qui renvoie à l’enfance. J’aime la conjugaison des deux. C’est l’instant qu’il choisit pour plonger son visage vers le mien ! A présent, il me respire à plein poumon…Le désir me déchire lorsqu’il m’étreint et que nous étanchons notre soif de l’autre dans un profond baiser ! Son cœur bat à rompre, fragilisé par un excès d’émotions. Les miennes sont plus humides. Au sein de mes dentelles mes lèvres s’enflamment et mon bouton se gorge de cyprine.
Il me prend la main, me regarde, de la fébrilité dans le regard et me dit avec ardeur, « on y va ? » Moi, j’ai juste envie de pleurer. Pleurer de bonheur est si rare. Mais je réserve mes larmes pour plus tard, plus tard lorsqu’il m’inondera de plaisir de ses doigts et de sa bouche, jusqu’à l’orgasme foudroyant.
Six longues années sans se voir, et j’ai juste le sentiment de l’avoir quitté hier. En est-il de même pour lui ?
2023@Mysterieuse
a suivre
Pour ce rien cet impondérable
Qui fait qu´on croit à l´incroyable
Au premier regard échangé
Pour cet instant de trouble étrange
Où l´on entend rire les anges
Avant même de se toucher
Pour cette robe que l´on frôle
Ce châle quittant vos épaules
En haut des marches d´escalier
Je vous aime
Je vous aime...
Je vous aime
Je vous aime
Pour la lampe déjà éteinte
Et la première de vos plaintes
La porte à peine refermée
Pour vos dessous qui s'éparpillent
Comme des grappes de jonquilles
Aux quatre coins du lit semés
Pour vos yeux de vague mourante
Et ce désir qui s'impatiente
Aux pointes de vos seins levés
Je vous aime
Je vous aime
Pour vos toisons de ronces douces
Qui me retiennent me repoussent
Quand mes lèvres vont s'y noyer
Pour vos paroles démesure
La source le chant la blessure
De votre corps écartelé
Pour vos reins de houle profonde
Pour ce plaisir qui vous inonde
En long sanglots inachevés
Je vous aime
Je vous aime
Je vous aime et ... vous le savez !
Rédigé par : Silas, Chien d'Utopie | 22 juillet 2023 à 18:16
@ Silas Et je vous aime aussi ....Vous le savez
Rédigé par : mysterieuse | 23 juillet 2023 à 21:27
La surface d’échange est ténue…
Il la réduit encore…
Il s’évertue à ne La toucher qu’au plus juste, au plus précis de son plaisir.
Il cherche à élucider les mystères de sa brutale extase…
Pour cela, il évite de combiner les effets de sa langue et de ses doigts…
Il veut comprendre précisément ce qui déclenche le séisme au creux de ses reins !
Il ajoute un stimulus lorsqu’il est sûr que le précédent n’est, en rien, la cause ultime du déclenchement des vagues concentriques successives !
Il se trompe… il ne tient aucun compte du temps… il n’écoute plus ce qu’Elle lui demande… il n’entend plus que sa propre volonté de comprendre !
Elle le rend fou de mystère !
Il ne saisit rien…
Il n’accorde plus d’importance qu’aux effets physiques de ses stimulations !
Il n’a pas vu qu’Elle a fermé les yeux…
Elle tremble désormais mais il n’a toujours rien compris des secrets qu’Elle cache en Elle…
L’amour et l’extase ne sont pas des sciences… c’est là son malheur à Lui !
Elle, est aux anges et jouit de Lui sans limite !
C’est là son Bonheur à Elle !
Rédigé par : Silas, Chien d'Utopie | 24 juillet 2023 à 09:38
Le souffle coupé...
“Je vous aime, pas d'un amour de vacances, d'un amour d'un instant, d'un grand amour dont je veux les tristesses comme les joies, d'un amour où je suis engagée corps et âme, si lourd, si précieux, que parfois j'en ai le souffle coupé.”
Simone de Beauvoir
Rédigé par : Silas, Chien d'Utopie | 24 juillet 2023 à 11:51
@ Silas: mais ce bonheur là n'appartient qu'à LUI
Rédigé par : mysterieuse | 24 juillet 2023 à 17:17