Dans un profond désordre affectif, sensuel, un manque évident d’érotisme et de plaisir, Louise se morfondait depuis bien trop longtemps dans un état végétatif de femme délaissée. Le terme d’abandonnée lui venait instinctivement à l’esprit, lorsqu’elle songeait ave rancœur au comportement irrespectueux de son entourage masculin. L’attitude, pour la moins distante de ses amis, amants d’avant la longue période de pandémie, après lui avoir infligé, en plus de l’isolement, la déception, lui autorisait aujourd’hui la réflexion et le pardon. Cela passerait forcement par l’évasion, mais aussi par une immersion totale dans la culture. Son gout pointilleux pour le raffinement de l’art et de sa démesure dans le temps et l’espace, accompagnait sa réflexion post covid 19. Il était temps qu’elle retourne dans ce qu’elle surnommait sa résurrection, Paris !
Paris, ville lumière, mais pas que ! Ville sensuelle ! Ce mot, Ville resonnait mal à ses oreilles, ce terme lui apparaissait anachronique, totalement désuet, face à la démesure des proportions tentaculaires de la capitale aujourd’hui. Mais pour autant, pour l’avoir arpentée, en long, en large et en travers, Louise savait à quel point, elle pouvait dégager une certaine intimité dans certains de ses quartiers ou arrondissements. Elle connaissait les contours de ce visage particulier que pouvait vous offrir Paris à l’intersection de deux rues, à l’angle d’un immeuble, ou dans une impasse isolée embaumée des fragrances de glycine au printemps. Elle connaissait aussi les rencontres insolites, à la terrasse d’une brasserie, lorsque dans une solitude bienfaitrice, elle dégustait un café ou une pression selon l’heure de la journée. Son isolement avait pu paraitre insolent parfois lorsqu’elle dégustait sa boisson, les jambes croisées, dévoilant le fuselage de ses cuisses par l’entremise délictueuse d’un tissu soyeux et indiscipliné d’une robe printanière ! Elle s’était laissé aborder, avait fait des rencontres aussi insolites que vertigineuses !
Vertigineuses ! Ce vertige lui faisait tant défaut à présent
Resongeant, avec une profonde mélancolie, à ces scènes enfouies dans un passé si proche et si lointain à la fois, elle se refugiait un instant dans la musique. Les mélodies, une échappatoire à toute névrose envahissante ou en voie de le devenir. Elle pouvait, sous l’effet de quelques notes plus sensuelles, ou plus enjouées se laissait aller à quelques pas de danse dans la solitude de son appartement. Mouvance corporelle ou ondoiement excessif de son corps harmonieux pouvaient alors entamer un ballet improvisé intensément explicites de ses désirs du moment.
Dans cet esprit malmené qui était le sien en cet instant précis, elle entamait une véritable danse de sabbat, digne des plus maléfiques sorcières. Le reflet que lui renvoyait le miroir ne lui laissait aucun doute sur le traitement thérapeutique dont elle avait besoin urgemment !
Louise avait à présent, des rides au bord des yeux, un sourire moins radieux, mais sa féminité demeurait intacte dans sa gestuelle et l’évolution dans l’espace de sa silhouette encore si légère malgré son âge.
Paris , me voilà , murmurait-elle , je suis de retour !
…A suivre
<3 <3 <3
Rédigé par : Denis | 14 avril 2023 à 19:01
Toujours aussi éprise…
Rédigé par : Hopi | 20 avril 2023 à 10:57