Elle a la grâce d’une princesse, le sensuel d’une déesse, mais la morsure d’une féline, par son approche par trop câline !
Le vermillon de ses ongles laqués, dans un reflet féminisé, éclabousse de volupté, mon masculin, soudainement malmené
Regard espiègle, bouche prometteuse, juste revêtu d’un soupçon de gloss, elle argumente sa séduction de guillemets en parenthèses. Elle pose des mots en intention, des sourires en émotions, auréolée d’une gestuelle maligne, juste ce qu’il faut de persuasion pour bouleverser sa proie, faire passer de la séduction à l’émoi, J’aime cette émotion particulière qui pose jalon en nos artères de façon délétère !
Son jeu cruel est fascinant, elle érotise l’atmosphère ! Dans l’assistance anonyme, je ne vois qu’elle ! Elle est si proche et si lointaine, le mystère pour apanage, le sensuel en bandoulière !
En l’espace d’un instant, elle illustre ma poésie, pose des rimes riches sur la tristesse de mon existence !
Tout bêtement je l’ai suivie ! La rue est pleine de surprise et de vie à qui sait poser un regard, sur l’inconnu qui passe à ses côtés ! J’en avais assez d’être spectateur de ma vie ! Il était temps d’en devenir l’acteur ! La vie est faite de hasard et le hasard de rencontre ! le virtuel et le rêve ont des limites ! Je les ai balayés au profit d’un réel abordable et constructif ! Le concret s’est emparé de mon imaginaire, et s’est ainsi que parfois, dans les rues, j’erre à la recherche d’une âme sœur providentielle ! Et me voilà, invité malgré moi à un vernissage de street art ! Oui le street art s’expose aujourd’hui ! Nous sommes loin de « Paris sous les bombes » de NTM, qui dans les temps forts du HIP-HOP, retraçait les premières virées des graffeurs. Ephémères ou pas les œuvres rivalisent de créativité et de technique ! Intéressant cette manière de maitriser les couleurs, les supports et les techniques ! Je suis fan d’art urbain, surement parce que je le considère comme une contre-culture au mercantilisme artistique. Ma fascination pour le street art a toujours été d’ordre purement artistique et “philosophique”. J’aime le côté éphémère et inattendu, j’aime découvrir une œuvre d’art au détour d’une rue, en sachant qu’un jour plus tôt ou un jour plus tard, l’œuvre aurait pu ne pas être là. Etrangement, je ne me suis jamais demandé quel était le sexe ou le genre des artistes qui s’activaient dans la rue ! Je viens de découvrir, qu’en l’occurrence, l’artiste se conjugue au féminin ! La gracieuse silhouette qui m’a guidé jusqu’ici, n’est autre que l’artiste herself ! Un instant je l’imagine une bombe de peinture à la main, en pleine fécondité ! Je la ressens tout aussi sensuelle et séduisante ! Un groupe s’est formé autour de l’artiste ! Elle explique l’informel de sa créativité, tout autant que les messages qu’elle cherche à diffuser ! Elle captive son auditoire improvisé, elle me capture de sa personnalité !
Un instant, elle disparait, le temps que j’accepte une coupe de champagne gentiment proposé par un serveur surement occasionnel, vu son timide comportement. Mais l’instant d’après, elle est à mes cotés pour trinquer à l’art et ses multiples facettes ! Ce sont ses propres termes ! Comment lui avouer qu’elle cent fois plus attirante que ses œuvres, même si je lui accorde un réel talent artistique. Serait-elle aussi éphémère que le courant dont elle est le reflet ?
-Salut Baptiste ! Incroyable ce talent non ?
-Qu’est ce que tu fous là ?
-Comme toi, je suppose ! Marianne est une amie !
-Marianne ?
-Ben l’artiste ! T’as trop bu ou quoi ?
-Ah oui ! Pardon bien sûr !
-Elle t’attend, file !
C’est quoi ce délire ! Pas sympa de se foutre de moi ! Ma solitude me pèse parfois ! Le hasard s’est bien joué de moi, encore une fois ! Ma quête existentielle n’est pas prête d’aboutir, ni ma libido de s’assouvir !
La légèreté de mon trajet à l’aller s’est assombrie de façon spectaculaire ! Au revoir mon Amour, peut être un autre jour, peut- être une autre année, la vie n’est pas finie, la vie n’est pas passée, comme le chante si bien Dominique. A.
C’était un regard rempli de rêves, ce même regard qui m’observe dans la pénombre de la cage d’escalier ! Une silhouette assise là, sur la dernière marche ! La féminité à l’état pur ! Deux mains légères qui s’évertuent à structurer un chignon provisoire ! Et un sourire ! Son sourire à portée de mes lèvres, à portée de ma nuit !
Le vermillon de ses ongles laqués, dans un reflet féminisé, éclabousse de volupté, mon masculin dont les désirs sont aiguisés !
-Mathilde ?
- Oui c’est moi ! J’allais partir, tu m’offres un dernier verre ?
Je la saisis par la même, l’aide à se relever, glisse la clé dans la serrure de ma porte d’entrée !
Baiser profond sur le palier, cambrure arquée sous la fébrilité de mes doigts affolés par l’impudence de sa beauté sauvage !
La porte n’a pas résisté au coup de pied de ses aiguilles ! Elle s’est fermée dans un fracas, et à présent je n’entends plus que le chuchotement de sa peau qui réclame douceur et luxure !
Et le murmure de sa voix qui me susurre Baptiste Baise-moi !
Pas de question, juste l’émoi et le mystère de la découverte!
© 2019 Mysterieuse
Les commentaires récents