AIGUILLES-BAS SANS DESSOUS

CHARNELLE

 

 

 

 

 

Nos regards suspendus aux reflets de nos vices

Renvoient de notre étreinte une lueur complice,

Inocule nos raisons de plus psychédélique

Le désir, en cascade, de nos jeux diaboliques.

 

Quand ta main affolée des frissons de ma peau,

S’égare, pleine de malice, juste au creux de mon dos,

Je sens monter en moi, dans les moindres interstices,

Le parfum arrogant du plaisir qui s’immisce.

 

Dans ces instants délices, l’Amour ce figurant,

Laisse la place, sans conteste, au charnel déchirant,

Profile entre mes cuisses, la brûlure audacieuse

D’Eros, notre suppôt, dans nos joutes luxurieuses !

 

Ma cambrure excessive et ton divin bassin

Dans une oscillation, S’imbriquent assassins

De nos corps pervertis aux codes de nos envies,

Jusqu’à l’extase violente exprimée dans un cri !

 

©  2018 Mysterieuse

CHAOS CHARNEL

 

                                                                                                                                                             

 

 

 

 

 

Le sensoriel étreint aux frontières du possible

Dans un chaos charnel aux contours indicibles,

M’enveloppe un instant d’une sensuelle errance,

Le mélange de nos corps pour seule exubérance !

 

Le désir, long détour jusqu’à la volupté,

A parfumé nos peaux de codes et de baisers,

Accompagné nos mains en des intimes voyages,

Alimenté le jeu de nos Batifolages !

 

 De spasmes possédée, ma nudité t’émeut,

En appelle à tes gestes plus tendres, plus amoureux,

En dépose les douceurs sur ma cambrure voilée

De l’ombre du plaisir à peine consommé.

 

Nos regards dilués dans la même splendeur

Se retrouvent enfin dans l’intense chaleur

De l’Amour retrouvé à l’aune de nos cœurs,

Cette folle passion coupable de nos ardeurs.

 

 

©Mysterieuse 2018

ALLÉE BARBARA

Au banc d’essai de l’indécence, il me convia un soir à le rejoindre la nuit tombée, dans le square des Batignolles 
Je décelais, à son invitation, une note poétique, certainement pas rustique, mais aussi érotique. Pour lui avoir décrit ce site verdoyant comme un jardin à l’anglaise, légèrement vallonné, avec une grotte, une rivière, une cascade et un lac miniature, je devinais ou j’espérais qu'’il avait donné une interprétation tendancieuse à mon esquisse narrative.
Il ne m’avait rejoint au dernier printemps, sa présence m’avait tant manqué, que j’avais jeté un linceul virtuel sur ce désir défait.
Mais…
Le fait est que, après des semaines, des mois de cruelle séparation, il me donnait un rendez-vous insolite, 
« Retrouvons-nous dans la tranquillité des allées du Square des Batignolles. Un banc de l’allée Barbara dans le blafard crépuscule d’une nuit automnale accueillera tes fesses frissonnantes au contact de la pierre déjà glacée des frimas matinaux trop tôt installés.
Dix huit heures heure trente me paraît idéal
Je regarderais glisser ton ombre étonnante, silencieuse mélodie dans les cancans bruyants des palmipèdes locataires de ce très Haussmannien jardin ! »
La seule idée d’une nuit blanche à l’aimer bien au-delà de quelques « je t’aime » jetés en désordre sans avenir, loin d’un exil sentimental aux tons bleu gris d’un ciel trop bas , dirigeait sans réfléchir mes pas dans le tumulte parisienne.
La saison automnale ne se prête à la légèreté vestimentaire et pourtant comment envisager des retrouvailles amoureuses sans voile et peau dénudée par endroit. Des bas de soie pour honorer la désinvolture d’une jupe à pois allant à contre courant du calendrier marieraient nos saisons au bout d’un long voyage, le laissant savourer de ses secrets présages, une étreinte peu sage semée aux quatre vents.
Saurait-il interpréter mes arabesques sensuelles sous le tissu désuet à l’heure où, au pied des hêtres et des saules tortueux, les allées des jardins dénudés sont jonchées de feuilles mourantes et rougissantes sous un ciel gris délavé ?
L’automne me paraissait soudain miraculeux comme le chantait si bien Barbara. La seule pensée de ses mains profilant leur destin sous la tiédeur mutine de mes dessous troublant, donnait à ma tenue un tempo émouvant, un souffle inespéré, réchauffé au plaisir d’un désir partagé.
L’ombre de ses silences ne seraient plus cruels, ils seraient harmonieux , en parfait accord avec les gémissements fiévreux que je poserais ici ou là dans son cou assoiffé de mes baisers morsures .En soupirs indiscrets , lorsque je le chevaucherais, il guiderait ses mains sur mes reins affolés de tant de volupté en ces lieux profanés de nos envies d’aimer en toute liberté .
Le rendez-vous sonna .Je froissais de mes pieds les feuilles dispersées par un air fraîchissant au fur et à mesure de mes discernements dans la fausse sagesse de ce square envahi du début de la nuit. Une petite demi-heure avant la fermeture ne laissait guère de temps à la dispersion ou l’émerveillement. 
Il m’attendait là, assis sur le banc, le regard imbibé d’un désir éblouissant. De la légèreté de ma jupe malmenée s’échappaient en brumes invisibles les parfums de mes envies…
Je soulevais ma jupe, frissonnais de froid et d’émotion au contact de sa vie.
Je m’enroulais autour de lui, il s’enroulait au creux de moi tandis que la nuit se glissait au cœur de notre étreinte dans l’allée Barbara, mon sexe vibrant entre ses doigts, son sexe raidi de tant d’émois .