Comme à chacun de mes séjours parisiens, je sélectionne quelques expositions de grande envergure ou pas où je porterais un regard curieux, critique et admirateur.
Je ne pouvais donc éviter, en cette fin d’année, « Sade, attaquer le soleil » au MO, dont la vidéo de présentation très évocatrice ne reflète pas le parcours artistique ….
À l'occasion du bicentenaire de la mort du philosophe, le musée national lui consacre une rétrospective jusqu'au 25 janvier. Le rapprochement de ses fulgurances avec des œuvres romantiques, symboliques et surréalistes aboutit à un portrait implacable de la bête humaine.
Au printemps 2013, L'Ange du bizarre avait démontré l'importance de ce pan de la création où l'étrange est cultivé, où l'horrible est beau.
Cette fois, le propos est centré sur l'impact des œuvres de Sade.
Une forêt d'écrans diffusant des extraits de films qui auraient pu servir de conclusion nous accueille. Noir est fait en tout cas pour ce voyage dans un enfer XIXe, mais aussi XXe et contemporain (une «tranche» de chair de Bacon et un bulldog bondage de Jean Benoît, collection Pinault, en fin de parcours) via L'Âge d'or, de Bunuel,Salò ou les 120 journées de Sodome, de Pasolini, ou encore L'Empire des sensd'Oshima.
Laïcisation du mal, investigation du corps, volupté de la douleur, jeux combinatoires du vivant, érotisation du monde, découverte de l'athéisme, furie de l'anticléricalisme, poursuite de l'excès à l'excès, conscience physique de l'infini…
Le parcours épouse le vertige de l'écriture sadienne grâce à des citations mises en regard des œuvres.
Et sauvagerie systématique pour la présentation générale car l'accrochage est un tourbillon d'époques, de styles, d'œuvres connues ou pas, artistiques ou documentaires, érotiques ou pornographiques.
Delacroix, Moreau, Böcklin, Von Stuck, les inquiétants Rops, Redon, Kubin, bien sûr Picasso et encore Degas participent à la gigue. Une danse macabre et, donc, jouissive.
Pas moins de 400 œuvres sont exposées..
Je vous en donne un aperçu par le biais d’une vidéo que j’ai déniché sur le site du point …Car à l’intérieur les œuvres sont méchamment surveillées par une armada de surveillants de musée …Je n’ai donc pas une photo à vous faire partager …
Pour les franciliens retardataires ou les petits veinards qui passent les fêtes sur Paris , vous avez jusqu’au 25 janvier pour fouler le sol du MUSEE D'ORSAY pour cette expo peu ordinaire .
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