Le passé nous rattrape à vive allure dans ce train qui m’emporte vers nous, ce « nous » qui me colle à la peau , non plus comme une déchirure, bien plus comme une reconquête en amours interdits .
Je veux voir disparaitre de ton regard cette fêlure, lorsque mes pas accrocheront les tiens sur le vernis du vieux parquet grincheux de notre appartement parisien.
Le souvenir s’invite.
Mon corps se glisse dans la peau de l’autre moi, cette femme défaillante dans tes bras, lorsque tes mains furtivement se faufilent sous la tiédeur intime de mon chandail de laine et de soie .Tendus et mélancoliques de tes lèvres fanatiques de mes pointes dressées, mes petits seins frissonnent à la seule pensée que tu t’es invité à la dégustation sans y être convié.
Fermer les yeux, broyer la fêlure du manque en fracassant le destin, faire des blessures mes alliées pour, plutôt que de trainer ma peine, éclabousser nos vies de mes désirs intimes.
Dans ce monde perdu, beau comme une révolte, tu demeures l’interdit à portée de mes doigts, à portée de mes lèvres.
Ce soir, le désir dans les veines j’attendrai de toi que tu démasques derrière ma douceur initiale mon désordre animal.
Le jour s’endort déjà derrière les vitres glacées du wagon qui éventre la nuit de sa vélocité !
Poèmes et croquis accompagnent ma mélancolie, mais le désir surprend mon corps évanescent derrière mon esprit possédé .Je ne désire plus que les lueurs matinales de la douceur d’un futur incertain dans le froid de décembre. Dehors le givre, entre nous la fièvre, nos corps encore arrimés au plaisir de la nuit. Dehors la froidure, en nous la brûlure sensuelle de nos baisers, mixtion charnelle parfumée de nos saveurs.
Il manque des tons à ma vie, celui de ton regard surpris par mes instants folies, celui de tes rires accrochés à mes lèvres égarées dans l’impudicité de tes rêves érotiques aux allures hypnotiques.
Le passé nous rattrape à vive allure dans ce train qui me rapproche de toi.
Tout à l’heure je serai dans tes bras, m’enivrerai de tes odeurs avouant ce que tu n’oses me dire et que je sais déjà ! Tu vas m’aimer ….Pour unique rançon tu ne réclameras que le seul plaisir de m’entendre gémir, de me voir défaillir sous tes caresses tendres et celles plus impudentes.
Mes prières muettes, juste à peine dévoilées au reflet de mes yeux, réclamant une trêve de ma futile fièvre, tu ne les entendras pas, condamné au plaisir entre mes reins cambrés que tu inonderas de ton fluide amoureux...
Les lumières de la ville glissent sur le reflet glacial des vitres du taxi qui me porte vers toi.
Je crève d’envie de toi …le désir me meurtrit
Dans le froid de décembre l’escalier guide mes pas…Tu es là !
Tu glisses tes doigts dans mes cheveux…, poses tes lèvres sur mon cou, puis kidnappes mon corps entier…
© 2014 Mysterieuse
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