Je guette votre impatience, vous ne me voyez pas ! L’instant des retrouvailles est un moment sublime lorsqu’il est cautionné de la complicité de jeux à inventer
Il ne m’est d’autres espérances aujourd’hui que celles de vos pas dans la cage d’escalier .Votre souffle s’appauvrit à chaque marche gravie au profit de mon cœur qui bat à défaillir.
La journée est si belle, mon Amour si léger, au faite du septième ciel, nôtre nid si douillet !
Ma peau frissonne, mon cœur résonne, mon esprit déraisonne, ploie, prêt à rompre sous le poids des fantasmes qui me bousculent et m’animent d’une étrange folie.
Je vous veux, je vous désire. Votre lente ascension vers moi se fait obsession.
A chacun de vos pas j’associe une caresse…Ici un baiser doux, là une main bien plus ferme sur les pleins et déliés de mon corps en attente.
« C’est au septième, m’avez-vous dit, la première porte à gauche en sortant de l’ascenseur. Mais je vous attendrais sur le palier, guiderais chacun de vos pas, car je vous veux les yeux bandés. »
Il est temps de vous obéir. La porte de l’ascenseur vient de se refermer.
Appuyer sur le bouton de l’étage à atteindre, voiler sa vue d’un foulard de soie, prier une fraction de seconde qu’aucun arrêt intermédiaire ne vienne perturber le diabolique de la situation. Les battements de mon cœur se mettent au diapason des étages qui défilent. L’odeur de votre peau prise au piège de la cage d’escalier, votre parfum sublime lorsque je vous désire d’impatiente luxure, capture mon odorat du flux de votre ascension. J’imagine vos tourments .Mes yeux sont aveugles, mais pas mes sens. Mes mains brûlent de vous retrouver, mes lèvres trépignent de vous dévorer. Le vieil ascenseur ronronne et je frissonne.
Troisième, quatrième étage avalés. J’entends des pas sur un palier, un trousseau de clés qui rebondit sur un parquet …et ces mêmes fragrances aux pouvoirs érogènes et entêtants qui emprisonnent mes émotions, de vos talents.
Des notes de piano s’échappent d’un entrebâillement de porte .La cabine en étouffe l’exacte sonorité. J’imagine des doigts courir sur l’ivoire des touches, un homme, qui vous ressemble, effleurer chaque note de sa digitale maestria. Je désire chaque parcelle de votre peau comme je n’ai jamais désiré aucun homme auparavant .Mes dentelles gênent à vos égarements, que je souhaite hypnotiques d’envoûtement sensuel et pervers. L’ascension d’un étage supplémentaire me donne l’audace de m’effeuiller de ces quelques grammes de trop qui voilent de décence mon écrin affolé de votre proximité .Le feu aux joues, le cœur qui bat aux tempes et cette fièvre intense qui caresse mon ventre …Votre sourire résistera-t-il à autant d’abondance ? Vos mains garderont-elle patience devant la perverse délicatesse de mes intentions ? Autant de questions qui me bouleversent et accompagnent mon voyage entre les étages …
L’aiguille de mes talons gêne à l’élégance de l’évolution de ma petite culotte, qui roule pour dérouter vos intuitions …
Quelques grammes soyeux roulés dans le creux de ma main, j’atteins enfin le palier de mes fantasmes secrets. L’ascendeur s’immobilise .Une fraction de seconde, interminable laps de temps, me sépare de vous,mes sens au diapason de votre respiration s’animant d’impatience et de votre complicité face à mon effervescence.
Vous m’accueillez d’un « Vous l’avez fait, vous avez bandé vos yeux, vous me voyez comblé. »
Vous glissez une main dans le creux de mes reins, tandis que de l’autre vous saisissez mes doigts, accompagnant mes pas avec prudence et dignité.
La voix off de mon regard masqué vous éclabousse de la lueur étrange de mon imaginaire, une rêverie diurne sur fond de corruption .Mais vous n’entendez pas, et je n’entends de vous que le cliquetis d’un trousseau violant une serrure. Un lourd parfum ambré opacifie mes songes tandis que votre souffle s’empare de mon cou.
Dénouant brutalement l’abusive complicité d’un foulard de satin noir , vous m’offrez conquérant votre plus beau sourire d’agent immobilier .
« Alors qu'’en pensez-vous ? Je vous avais promis le merveilleux. Paris à vos pieds sans mansarde, ni vétusté. Cette fois ci, vous ne pouvez me refuser, c’est l’appart idéal. Libre dès à présent, si vous le désirez »
Je suis sous le charme de votre autorité .Mon sourire se fait niais, presque enfantin…Mais le désir de vous enivre mon esprit. Ma petite culotte s’échappe de la douce moiteur de son nid. Vous la ramassez, me la tendez poliment, non sans en avoir respiré les saveurs auparavant, puis souriant, me murmurez sans rougir :
« Vous avez égaré votre petite culotte »
C’est ce sourire là que je veux à moi et qu’il résiste à tous les temps.
J’entends le ronronnement de l’ascenseur poursuivant son labeur et referme d’un léger coup de pied la porte sur le passé, en aiguilles bas sans dessous …
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