Je m’endormais au soleil brunissant d’un avril estival. Sous le bruit ronronnant d’une nature propice à mon délassement, mes envies d’évasion eurent tôt fait d’embraser mes rêves de tourments érotiques assourdissant de fièvre.
Sous la brise réchauffée à la complicité d’un soleil printanier, je livrai en pâture mon corps à mes envies, ces désirs de luxure entre ses mains éprises du soyeux de ma peau quand le plaisir m’enivre.
Au faite d’un toit voisin, des couvreurs charpentiers œuvraient, leurs torses nus ou à peine vêtus d’une luisante sueur sous des rayons solaires anticipant l’été.
Mon regard éperdu, dans la complicité de mes fantasmes lunaires, cette capacité qu’il a, amoureux de mon cul, à le rendre diabolique dans ses rondeurs légères, ne pouvait éviter un regard plus lubrique, celui moins vertueux d’un artisan couvreur.
Ondoyante, l’eau verte de la piscine apportait à mes yeux une clarté coquine. Je délivrais mon corps du carcan soyeux de ma tenue vestimentaire, inutile en de tels lieux. Entièrement débarrassée de mes féminins apparats, je songeais à sa lubricité, lorsque ses yeux et ses doigts, complices indissociables de ses désirs de nous, s’entremettent sans détour pour préparer mon corps à des plaisirs brûlants.
Créateur de beauté, tel est le titre que je pourrais lui donner. De près ou de loin, il peut en un instant métamorphoser ma peau, la matifier tout en lui donnant un éclat plus brillant, ou encore creuser ma cambrure naturelle d’une aisance plus arquée. Depuis mes seins tendus, jusqu’au cœur de mon temple érotique, tout ne vibrait plus que de ses audacieuse pensées glissantes et pénétrantes, s’immisçant sans pudeur dans ma fente luisante de ses lueurs obscènes. Il aime à regarder ma jouissance m’astreindre à des comportements corporels gémissants, attitudes sensuelles à mon corps défendant, démise de la contrainte d’une morale despotique.
Par manque de vertu, ou peut être par vice, j’ondulai dévêtue,
empreinte de maléfice, sur l’épais matelas propice à mes supplices, guettant avidement le regard perturbant de l’ouvrier artiste, œuvrant sans conviction au remplacement des tuiles.
Songeant à mon amant, vigile de la scène, je plongeai sans détour ma main entre mes lèvres, au faite du compas de mes cuisses, en mon érotique interstice, nourrissant mon intime de la fièvre maligne perfusant doucement son venin dans mes veines.
Les yeux du couvreur, capturant le scénique de mon jeu maléfique, honorait mon plaisir d’un silence magique, rendant respectueux mon orgasme bucolique. Mon regard s’effaçait, captif de mon plaisir jusqu’à la délivrance de ma petite mort.
Remise de mes états j’envoyai un baiser vers l’unique spectateur de mon exhibition, non sans dédicacer cette extase de fortune, à mon amant de cœur, coupable de cette lubrique infortune.
Je ne revis jamais l’ouvrier bienveillant, mais je garde en mon ventre la douceur anarchique de son regard épiant…
© 2014 Mysterieuse
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