Minuit. Il est minuit à ma montre …La lune ! Comme en plein jour ! Sa lune !
Je raidis, je ne dis rien. J’attends que les mots viennent, par bribes, rares puis phrasés…
Lui dire, comme elle est belle, combien elle me fait bander …laisse déferler mes émotions par petites lames courtes qui deviennent vite vagues, flots, marée pour engloutir l’indécence de ses charmes.
Elle se retourne, impudique, interpelle ma raideur tout autant que mon cœur. Elle est comme un sirocco africain chaud et humide …Mais qui donc est-elle pour me narguer ainsi avec l’assurance d’une amante. Elle m’appelle par un prénom que je ne connais pas, que je ne reconnais plus
Au-dessus de ma tête, une maison surplombe, d’une centaine de mètres, toute la baie …je reconnais le sentier sinueux et rocailleux qui arpente, en clair-obscur, la colline jusqu’aux murs chaulés de blancs de la modeste demeure.
Sur la plage, les vagues repoussent un liseré d’écume dans laquelle, la diabolique créature se roule impudiquement, en gémissant et me réclamant entre ses cuisses, contre sa peau douce et lisse. Au-delà, l’eau ténébreuse et sans fond ne rêve que de l’engloutir de son voile aquatique.
Il y a bien longtemps que je n’ai pas autant bandé pour une femme ….Elle me tend la main, réclame que j’y pose un temps mon destin, ne serait-ce qu’une nuit ! Volcanique me dit-elle, diabolique …
« L’opération a réussi, vous devriez vous sentir mieux qu’avant !
-Avant, c’était quand ? Mais qui êtes –vous, qu’est-ce que je fous ici ? Où est-elle ?
-Qui ?
-Elle, »
Je nage sans un geste, ma rescapée collée à moi …Encore un coup de rein, et je remonte vers le flot de lumière vive, là-haut dans la splendeur d’une nuit étoilée de vie et de plaisir.
© 2014 Mysterieuse
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