Elle aimerait pallier à tous ses manques, elle aimerait mais elle n’y parvient pas. De cette volupté dont il se dit épris, elle sait que c’est de lui qu’un jour elle a surgi. Elle est née de ses mains d’artiste pictural qui lia son destin à la magie de ses regards sur elle, échappés secrètement des lucarnes érotiques de son âme chavirée. Mais son cœur à l’étroit dans un corps déchiré de trop de cataclysmes d’une vie sans vergogne, qui ne l’épargne pas, qui ne l’épargne guère, ferme parfois ses frontières. Le protéger de ces noirceurs soudaines que lui inflige le destin, elle en fait son cheval de bataille. Dans ces moments intimes d’enfermement moral, elle aimerait courir sur sa peau glacée, la réchauffer de ses tendresses, de ses baisers dénués d’érotisme, juste chargés d’amour et de douceur. L’amour le brûle de loin, de près, l’amour l’inonde chaque seconde passée à ses côtés, chaque seconde passée à l’espérer , accrochée à ses lèvres ,sous le feu de sa main .
Elle est son rêve et son destin , elle est sa fièvre et son arctique , quand l’horizon de la séparation creuse un sillon sinueux et glacial dont il voudrait gommer l’esquisse . Elle est le diable et son contraire, mi ange, mi démon, et pourtant, malgré la force de ses émotions et de son caractère, il lui manque un don ….le don d’ubiquité. Elle n’est pas une fée, juste une femme amoureuse d’un homme dont la sensibilité n’a d’égale que la sienne, son alter ego au masculin.
La magie de la vie les a, un jour, rapprochés, avant de les unir de façon chaotique, sporadique .Leurs yeux se sont frôlés avant que de s’éprendre de la profondeur d’âme qu’en cachaient les reflets. Les mots avaient scellé leur incroyable rencontre, sous l’encre de leur plume, exprimant en rimes et autres proses poétiques, un amour à construire. D’épistolaires étreintes en désirs plus charnels, l’amour s’est installé au fur et à mesure, jusqu’à la volupté, jusqu’au manque déchirant qui détruit tous les jours un peu plus l’improbabilité d’une vie complice et partagée.
Il y a longtemps qu’elle sait, il y a longtemps qu’elle s’est enrobée de l’intensité de cet amour qu'’il lui porte, inconditionnellement. C’était un jour comme les autres, mais son regard avait vrillé le sien jusqu’au fond de son âme. Elle n’avait plus entendu ses mots, elle n’avait plus ressenti que son intime émotion, son moi le plus profond .Il l’avait pénétré de la brulure de son amour comme une dague pourfend les chairs …
Le désir, le plaisir ont beau sceller leurs parenthèses, parapher de leurs griffes érotiques l’éphémère de leur volupté, ils ne suffisent plus à leur complicité …Les violentes étreintes, les baisers morsures et autres tortures érotisées infligés à leurs chairs comme la pénitence de trop rares corps à corps symbolisent la puissance de leur Amour délié …
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