Frissonner du bonheur que vous procure l’autre, lorsque sa main légère écarte quelques mèches de votre regard troublé par tant de bienveillance .On appelle cela l’amour. Je le nomme errance dans un monde trop étrange pour en élucider les arcanes incessants qui en font la beauté et la pérennité.
Un souffle sur les braises d’un cœur épuisé, des particules de rêves soudain défragmentés pour renaitre irisés sous une autre nature …Sur ses lèvres des mots qui restent à inventer, une vie qui se dessine derrière une bouche mutine, le reflet du bonheur dans ses iris ombrés de ses désirs de nous.
De sensuels parfums s’échappent de mon ventre au fur et à mesure de la course de ses mains .Si c’est indigne, où est l’injure ?
Il sait, il sait déjà que je suis une garce volcanique, prête à le consumer dès les premiers symptômes d’une fièvre audacieuse, un baiser égaré au détour de pensées polissonnes …Si je l’embrasse, il est déjà trop tard .
Aux abords de ma cambrure magnétique, la rose des sables de sa boussole érotique perd le contrôle …vertige amoureux …j’ai juste envie de tomber entre ses mains de m’égarer contre ses reins , de décider de notre plus proche avenir, de suivre mes instinct de femelle en amour , de sauvage féline gourmande de tout son être… Si c’est un crime, où est le sang ?
Pourquoi sa bouche n’ouvrirait- elle pas l’espace de mon fruit défendu, pour un diner improvisé entre dentelles à la saveur de mangue et la douceur parfumée de ma peau en attente. Perdu dans mes clairs de lune, sous les rais de lumière artificielle, il pourrait renverser l’atmosphère pour m’envoyer en l’air derrière tous ses mystères. Il est des instants diaboliques difficiles à contourner, ces bulles intemporelles qui peuvent à chaque seconde éclater pour une maladresse, une question de trop…mais quand la magie des attirances opère, vulnérable envoutée nous nous laissons portées, avant d’emporter l’autre vers un charnel divin.
Dès le premier contact l’alchimie s’impose comme une flagrance, dans cette chambre exiguë où il m’a rejoint, dans l’espoir de goûter aux caprices de ma chair sous emprise érotique. Juste effleuré, mon ventre exhale l’odeur de mon désir qui s’installe sous ses doigts .Sa tête se balançant entre le sillon de mes seins, son souffle anarchique qui me joue la bohème des amants de fortune accompagnent ma dérive en douceur et beauté … Ne pas faillir trop vite, laisser le désir vivre, s’installer et conjurer le sort qui nous a séparés avant que de nous aimanter …Son cœur vibre, lui bat aux tempes. Ses mains tremblent au faîte de mes cuisses sous le soyeux de ma jupe fendue …Je perds le contrôle, mais me bats pour résister. Je lui dis, lui murmure mon émoi, puis tire le rideau sur la fin du premier acte …La garce resurgit pour mieux le captiver
« Pas ici, pas ainsi, allons boire un café »
Il obéit avec cet espoir fou de me faire chavirer, plus tard …peut- être dans la soirée, peut-être encore plus tard, un autre jour, une autre semaine …au prochain rendez-vous que je lui accorderai…
Il le sait, il sait déjà que je suis une louve diabolique qui exprime son charnel sans aucune morale, qui brule ses amants au cœur de ses entrailles, jusqu’à l’épuisement, jusqu’au petit matin.
Il sait déjà qu’il va s’éprendre de moi, de mes saveurs sensuelles générées sous ses doigts, sous sa langue, sous ses lèvres …Il sait …Je le lis dans ses yeux
Eprise, mais pas prise en cette première fois … il ne saura jamais que c’est bien ce jour qu’il m’a désorientée bousculée, malmenée.
J’entends encore ses pas courir dans l’escalier dans ce petit hôtel proche de la place Clichy, pour atteindre avant moi le rez- de- chaussée et entrapercevoir, comme il le devinait, au cœur de mon compas, mon écrin juste vêtu d’un voile parfumé et de rosée nacrée …
« Garce »
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