« Une photo ne doit pas parler de photographie, elle doit parler de la vie »
Une belle et grande exposition photographique a ouvert ses portes à la Bibliothèque Nationale, rue de Richelieu, le 13 novembre pour les refermer le 2 février 2014.
L’un des plus grand photographe actuels, Anders Petersen , né en 1944, présente en 320 Photographies , les étapes marquantes de son œuvre, de la série qui le rendit célèbre en 1970, consacrée au Café Lehmitz de Hambourg, à l’œuvre en cours intitulée CITY DIARY et consacrée à Soho et Rome .Elève de Strömholm, le photographe suédois partage avec son mentor, une certaine vision du monde , en noir et blanc , proche des gens , extrêmement vivante et brute .
Anders Peterson a commencé en traquant une part d’humanité dans les quartiers glauques du port
En 1967, à Hambourg où il a vécu, avec un appareil photo, il enregistre ce qu’il a vécu autrefois. Sa bande s’est dispersée, mais une femme l’emmène au café Lehmitz, un lieu convivial ouvert sept jours sur sept que fréquentent prostituées, paumés et voisins. Il retrouve une chaleur et une sincérité qui le saisissent : « C’était une sorte de foyer pour moi et tous ceux qui habitaient ce quartier populaire. » Le livre Café Lehmitz (aujourd’hui mythique) ne paraîtra qu’en 1978 en Allemagne et deux ans plus tard en version suédoise. C’est un recueil cru, émouvant, où Anders Petersen débusque, avec naturel et empathie, une fêlure dans un regard, un geste d’amitié ou un sentiment de rejet…
« L’intimité qui se dégage des images est normale. C’est ce qui se développe naturellement au fil d’une rencontre, d’une soirée arrosée, d’échanges. Ça vient des tripes, du cœur, pas de la tête. Ma photographie est primitive ! »
Entre chaos et sensualité, il saisit toujours la vie !
La vie éclabousse les murs de cette exposition.
Dans cette première grande rétrospective parisienne, il y a donc des étreintes, beaucoup d’étreintes passionnées, et de la solitude apparente dans les yeux de ses portraits. Mais aussi des paysages brumeux, des animaux ahuris, quelques sourires, de beaux corps tatoués… toujours cadrés serrés. Et placés les uns à côté des autres pour composer la planche-contact idéale.
Monté à rebours de la biographie du photographe, l’accrochage est d’entrée de jeu percutant, les grands tirages mangent littéralement les murs, on en prend plein la gueule. C’est dur, cru, parfois tendre.
La photographie de Petersen dégage une force charnelle issue de son monde à Fleur de peau.
A la question que doit-on, que peut-on photographier ?, il répond :
« Son cœur ! Tout le monde peut faire des photos. Un photographe est un être humain parmi d’autres. On partage les conditions, les rêves, les difficultés de tout un chacun. Quand je voyage, je ne recherche pas la culture, les traditions. L’important, c’est le cœur, la connexion que l’on parvient à créer pour trouver le plus petit dénominateur commun entre les hommes
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