La porte entrebâillée, l'odeur du parquet ciré, des tentures poussiéreuses. Elle est là, assise sur le tabouret de velours pourpre, dans sa plus pure féminité, sa nudité.
Sur un air de Satie, elle laisse ses doigts courir sur le clavier, et je suis incendié par tant de simplicité.
Pourquoi la vie est si belle, lorsque je pose mes yeux sur elle, elle qui effleure l’ivoire d’un vieux piano sans âge !
Chaque touche frissonne sous l’empreinte fragile de ses doigts musiciens. Je suis presque jaloux de l’effet qu’elle leur fait .La mélodie s’imprègne de sa luminescence, cette implacable élégance d’une femme envoutée par le battement d’un cœur secret.
Elle s’évade rêveuse, son corps en est témoin. Il s’exprime et ondule, de sa croupe d’airain à sa noire chevelure .Elle navigue hors du temps dans un monde fragile, celui des émotions, qui la rendent si fébrile qu’elle en devient troublante Dans l’obscure clarté du petit jour naissant, elle m’offre le langage des hommes amoureux !
Oh !Ma Douce, si tu savais combien je t’aime dans tes moments d’intimité et lorsque tu t’envoles vers tes instants de liberté. Tu m’emportes dans ta danse à la vitesse du vent, m’invites du bout des yeux à caresser ta chair offerte et le soyeux de ton âme qui me fait ses aveux.
Depuis La porte entrebâillée s’exhale un mélange de parfum de femme et de divinité, le suave prégnant du désir qui s’invite et l’odeur interdite d’une muse vivante.
« Entre, murmure-t-elle, je te trouve si discret quand je suis au clavier ! La musique m’érotise, la musique me rend belle ! Envie de toi, Mon Cœur, de tes mains sur ma peau, de ton souffle au creux de mes seins, de tes mains sur mes hanches, ton bassin sur mes reins »
Pas un mot ne me vient, je suis sous dépendance et pourtant, elle est ma délivrance …
Sur un air de Satie, elle m’offre ses lèvres et le charme discret de sa peau frissonnante à l’approche de mes pas.
Ses doigts quittent le clavier, Satie s’en est allé. Elle retourne, gracile, sa silhouette docile. Le galbe de ses seins, son sourire divin et son éclat de rire accueillent mon regard.
« Tu as l’air d’un égaré ou pire d’un aliéné »
Elle ne croit pas si bien dire …Je suis fou, fou d’elle !
Elle entrouvre ses cuisses …Elle vient de me damner
© 2013 Mysterieuse
Musique Maestro!
Rédigé par : psganarel | 18 juin 2013 à 23:35
"Elle ne croit pas si bien dire …"
Elle est encore à des années-lumière d'imaginer ce qu'il ressent...
Maestro? Non... c'est Elle la Maestria.
Et puis, à quoi lui servirait un chef d'orchestre, puisque Elle est la seule instrumentiste, soliste époustouflante de ses jeux de plaisir, premier violon de leurs ébats ?
Le prestige de la baguette ? Il ne l'utilise que rarement, trop martial, trop rigide par instant, pas assez dirigiste à d'autre, pas assez subtile, pas assez flexible...
Il guide, dirige ou plutôt accompagne... mains libres !
C'est cela... l'accompagnement musical sans instrument et sans baguette...
Seulement avec... les mains, paumes et doigts...
Probablement le plus bel outil de l'homme !
Il est devenu un instrumentiste dont Elle est à la fois la mélodie et l'instrument...
Il ne lui imprime que le rythme... tout le reste vient d'Elle !
Elle lui a appris à jouer de cet instrument subtil qu'Elle maîtrise à merveille...
Jouer de son instrument, puis, à l'instar de Mr Perec, Elle a suggéré "La disparition" et la substitution par... un "i", ce "i" du mot nu(i)t déposé en plein jou()r !
Rédigé par : Silas, Chien d'Utopie | 21 juin 2013 à 09:22