Une fois n’est pas coutume, je voudrais me pencher aujourd’hui sur le mythe des contes populaires ....
Comme tout le monde le sait ce conte appartient à la tradition orale principalement connu par le biais des versions de Charles Perrault en France et les contes Grimm en Allemagne.
Mais c’est aussi un conte de tradition populaire qui a connu de nombreuses versions au cours de l’histoire et des sociétés . Il s’agit en fait d’un conte d’avertissement contenant des thèmes ayant trait et à la sexualité et la violence … Oui nous y voilà, vous vous demandiez surement où je voulais en venir …
Alors je me suis penchée sur les usages modernes du Petit Chaperon Rouge …enfin deux ou trois ...
Angela Carter n'est pas une auteure très connue du grand public actuel. Pourtant, ses écrits sont admirables et je voudrais ici rendre hommage à une grande dame de la littérature fantastique britannique qui a su porter un regard neuf et extrêmement novateur sur la littérature et sur ses contes et légendes fondateurs.
Dans un recueil paru en 1979 « The Bloody Chamber », Angela Carter nous livre une version du conte époustouflante …
Dans sa version, l’héroïne a pris quelques années , c’est une belle jeune fille , dans le style Lolita d’un Pub Lempicka. En se rendant chez sa grand-mère, jusqu’ici le conte est respecté, elle rencontre un beau et jeune chasseur avec qui elle va lier connaissance (cela ressemble à un conte de fée). Le chasseur parie avec elle qu’il sera le premier arrivé à la chaumière.
Suivons le chasseur …Bien évidemment il arrive le premier chez Mère –Grand et, là My God, le beau chasseur soudain atteint de lycanthrope nous dévoile sa véritable nature .C’est un loup menaçant pourvu d’une mâchoire acérée et sanguinolente et… d’énormes organes génitaux. Il est aussi couvert d’une pilosité touffue mais qui laisse poindre au niveau de la poitrine deux tétons qui laissent entrevoir une féminité sous-jacente (ambigüité des genres ou bi sexualité ?)
Bien il dévore la grand- mère, normal .Exit le symbole de la tradition patriarcale !
Arrive enfin notre héroïne …le conte reprend jusqu’au moment crucial
« Que vous avez de grandes dents »
Là, soudain, le loup, révèle à nouveau sa véritable nature exhibe, encore une fois, mâchoire sanglante et énormes « genitals » et déclare son intention de faire de l’appétissant chaperon son plat de résistance… la demoiselle éclate de rires : « je ne suis pas de celles qu’on mange ! »
Et dès cet instant, elle prend les choses en main (c’est le cas de le dire) et initie la brute velue aux plaisirs raffinés de la chair, le transformant en amant expert … il s’endormira entre les bras de son ex repas, repu d’amour et doux comme un agneau…
Et voilà, l’histoire n ‘est plus qu'une métaphore de l’éveil sexuel où la grande naïveté du Chaperon Rouge est inversée !
La version française de « The Bloody Chamber » a pour titre « La Compagnie des Loups », recueil d’une dizaine de contes tout aussi revus et... corrigés
C’est aussi le titre d’un Film de Neil Jordan tiré de ce texte ne représentant qu’une dizaines de pages dans le recueil de la romancière britannique …
Dans un autre style « Red Hot Ridding Hood », une refonte à la Tex Avery dans un cadre axé sur les adultes en milieu urbain , avec le fort bien habillé loup qui hurle après Red , la chanteuse de cabaret …Là encore l’allusion à l’histoire est ouvertement sexuelle
Ou bien encore la version Betty Boop , délicieusement fraiche et sexy
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