[...] Il glissait entre ses lèvres une cuillère en bois enrobée d’une onctueuse sauce, sauce qu'’elle accueillait avec un humm gourmand !
Julien méritait décidément toute sa considération, elle regrettait déjà son emportement impulsif
Sa bouche, le temps de savourer le velouté de la liaison sucrée salée, avait arboré une moue mi boudeuse, mi aguicheuse, mais quoi qu'’il en soit très sensuelle et immanquablement mystérieuse. Ses papilles interpellées par le mélange judicieux des ingrédients faisaient soudain appel à sa mémoire gustative
« Curry rouge, gingembre, coco, ananas, la douceur pimentée thaïlandaise sans hésiter …
-Stupéfiante de justesse ! Mon grand père me disait « Une femme qui aime les saveurs est forcément une amante gourmande »…un sacré coquin mon grand père !
-Il devrait être fier Papi, la descendance n’a rien à lui envier ! Une acidité citrique !
-Pardon ? »
Manon souriait à l’étonnement presque enfantin de Julien, simulait un rire bref contenu avant de s’esclaffer ouvertement !
« Si tu voyais ta tête. Je vous adore Julien lui disait-elle rayonnante d’hilarité en tentant de reprendre son self contrôle. Deux ou trois feuilles de khaffir pour le sucré salé, et oui votre grand père avait raison. Je suis une amante gourmande. Mais est-il besoin de vous le prouver !
-D’abord l’acidité citrique, dans une poche au frigo ! »
Agréablement surprise par la présence d’un ingrédient aussi peu courant que les feuilles de Combava dans le réfrigérateur d’une masure ilienne, elle claquait des mains comme une enfant.
« Et voilà, une touche de couleur supplémentaire, disait-elle en ajoutant les feuilles dans la sauteuse. Puis elle se positionna avec légèreté au niveau du plan de travail, avant d’y déposer sa féminine silhouette à la force de ses bras. Les jambes ballantes, elle jouait à présent les puériles, faisant glisser sa langue sur ses pulpeuses lèvres gourmandes de la saveur modifiée.
Sa rayonnante intempérance reflétait tant une gourmandise culinaire que sensuelle à laquelle ni la cuillère, ni la bouche du cuisinier ne pourraient résister. A l’approche de la découverte de la nouvelle succulence, la cuillère se dérobait au profit d’une langue bien plus épicée.
D’instinct les cuisses de Manon s’entrouvraient, accueillant la corpulence masculine, de ce maitre cuisinier peu ordinaire sachant allier avec art la saveur d’un baiser à celle d’un met amoureusement élaboré.
Prête à bousculer l’ordre établi d’une cuisine peu conventionnelle, elle ressentait déjà, dans le creux de ses reins, des frissons sensuels atteindre, sans palier, les sommets d’une échelle érotique fantasmée. Ses mains avaient –elles à peine effleuré marmites, chaudrons et autres vaisselles pour les envoyer balader plus loin et faire du plan de travail un lit d’amour improvisé, que Julien par pragmatisme ou pire par provocation, mettait un terme abrupt à ses peu pieuses intentions.
« Mais dites donc jeune fille, ne vous a-t-on jamais appris qu'’on ne mange jamais le dessert avant l’entrée ? »
Elle ne résistait pas au charme discret de cette remarque paternaliste qui lui renvoyait l’image d’une espièglerie enfantine sanctionnée.
« Oui, Papa, je vais mettre la table »
Julien éclata de rire, le feu de son désir encore raide sous la toile de son pantalon ! Délicieuse de spontanéité, femme enfant par excellence ou fatale par espérance, elle était femme bandante dans sa pluralité !
Je veux bien commencer par l'entrée
si tu me promets de ce dessert!Et toutes tes épices,
Ludice
Rédigé par : Ludie | 24 août 2011 à 20:32
A Ludice: n'est-ce pas ma chair Ludice, il est à croquer ...J'en reprendrais bien un morceau! Et Toi?
Rédigé par : Mystérieuse | 24 août 2011 à 23:09