Hier soir, des amis m’offraient « TALON AIGUILLE » un merveilleux ouvrage de Caroline Cox qui retrace l’ascension, la chute, puis la renaissance de ce type de chaussures provocant, à nouveau en vogue et qui renvoie, aux hommes comme aux femmes un reflet fascinant de l’image sociale et sexuelle de la femme.
Me vint alors à l’esprit d’écrire, cette petite histoire ! Et puis à votre avis pourquoi ai-je choisi « AIGUILLE-BAS SANS DESSOUS » pour intituler mon boudoir littéraire
TALON AIGUILLE
Suivant la flèche d’un talon et son claquement sur l’asphalte, une couleur rouge passion, douze centimètres de dénivellement, homme anonyme, amoureux patenté de la gent féminine haut perchée, il se retrouve, contre son gré par ce culte de la séduction, détourné ! Le talon aiguille !
A ce niveau de découverte, seule la cheville joue le trublion, fine et experte de ces aiguilles qui résonnent dans sa tête. A elle seule, séduisante et sensuelle, point de départ d’un bas- couture dont la ligne semble indiquer la route à suivre, elle devient maîtresse de son destin, voire prédatrice.
Mais son regard se fait pressant, il n’en maitrise, à présent, plus du tout l’ascension. Sa rétine se focalise sur le galbe de ce mollet qui le précède d’un pas alerte. Ces jambes fines de nylon gainées semblent le narguer, semblent l’inviter dans un clic clac étourdissant. Cette résonnance magnétique sur le pavé, outre le charme du tempo d’un petit cul bien balancé, attise la flamme de sa pauvre âme si torturée par ce partenaire sensuel féminin qu’est l’escarpin à hauts talons.
C’est l’escalade des émotions dans l’exploration visuelle du fuselage de ces cuisses, qui par l’entremise d’une jupe judicieusement fendue, lui laisse entrevoir la gracilité de deux jambes prometteuses de volupté.
La récompense suprême est à venir…
La silhouette mystérieuse l’éclabousse. La tête haute, le buste droit, épaules décalées vers l’arrière pour un maintien équilibré, poitrine fière avancée, ventre serré et reins cambrés. Pas un nuage ne vient ombrer cette démarche si racée, de cette posture particulière d’une femme de stillettos chaussée.
Il la dévore, il la désire cette inconnue, provocatrice dans son sillage, de fantasmes très peu sages.
Dans un café, elle vient d’entrer. Lui asservi à l’érotisme de ses talons, poursuit zélé son intrusion. La loi du talon !
Proximité d’une table, odeur d’un café brulant, les bas qui crissent, qui gémissent à chaque croisement et décroisement des cuisses, et ces aiguilles qui le torturent avant même de les avoir effleurées.
Les regards concupiscents s’immiscent discrètement à la frontière du tissu, la jalousie l’effleure …Quitte à perdre la face, il s’investit d’audace !
« Puis-je vous offrir un café ?
-C’est gentil, mais non merci, mon ami vient d’arriver !
-Oh Pardon »
Sur la bouche rouge passion De Miss Aiguille, une femme vient de poser amoureusement ses lèvres et une main caressante de ses chevilles jusqu’à ses cuisses !
© 2011 Mystérieuse
Le talon aiguille évoque le sexe
"Lui seul crée ce pied érotiquement tendu, cambré, ou cette posture, poitrine et postérieurs bombés.
Symbole puissamment suggestif, il offre une multitude de contradictions.
Il peut être élégant, vulgaire, soumis subversif, agressif, conventionnel
Phallique, mais suprêmement féminin, il rend celle qui le porte à la fois vulnérable et dominatrice"
Caroline Cox, nous présente dans son livre, l’histoire du talon depuis la chaussure imaginaire devenu réalité au début des années 50, arme du pouvoir féminin fin de cette même décennie, pour être associé ensuite au sexe et à la mort dans les années 70.
Mais il revient en force dans les années 80 …
Aujourd’hui, nous rêvons toutes devant des Manolo Blahnik, des Louboutin, ou encore des Jimmy Choo ou Gina
Ce livre explore la relation entre cet objet , le sexe , le pouvoir , la féminité , la mode et le fétichisme !
Je finirai sur une citation
"La plupart des femmes préfèrent aller en enfer en talons hauts plutôt qu’au paradis en talons plats"
William Rossi, auteur d’un ouvrage sur "l’Érotisme du pied et de la chaussure" (aux Éditions Payot, 2003).
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