Un mélange étourdissant de fièvre juvénile et pulsions bien moins sages m’envahissait, encore sous l’emprise de ce baiser électrique lorsque Do se présentait à l’entrée du Green Mill. Un colosse black nous accueillait .Il relevait plus d’un cerbère que d’un portier complaisant, et je m’étonnais carrément du sourire qu’il décochait à Do, un de ces sourires qu'’on n’adresse ordinairement qu'’aux familiers. Sans nul doute, il n’était pas très causant et je suivais mon guide à l’intérieur du club de Jazz, en silence, muselant aux mieux ma curiosité. Avait- elle omis intentionnellement de me parler de ce vieux club de Jazz de Chicago, mais elle se délectait de mon émerveillement, plus que cela, je décelais dans son regard une certaine jouissance. Elle m’abandonnait un instant, pour aller saluer ,ou embrasser pour certains, quelques clients qui l’accueillaient avec grand emportement mimant quelques pas de danse.
Dans le fond de la salle, une vénus semblait veiller sur ce lieu atypique. Il n’avait rien d’un club moderne et à mon plus grand désespoir, il était bondé !Surprenant pour un jeudi soir. Inutile d’espérer une table, à moins de compter sur la notoriété évidente de ma si mystérieuse cavalière .Je m’extasiais , en attendant le retour de Do , de l’ambiance pour le moins rétro . Le temps d’une soirée je voyageais dans le temps, tant par les tenues vestimentaires des clients que par la décoration. Je me trouvais projeté presque naturellement dans l’ambiance particulière de ces clubs fréquentés par la pègre locale en ces temps révolus de la prohibition. Rien ou presque ne semblait avoir changé. On aurait pu s’attendre à chaque instant à voir apparaitre Al Capone et ses acolytes ou encore Eliott Ness et ses incorruptibles faire une descente inopinée .Je me trompais à peine, dans un coin de la salle comble, je découvrais un bureau à l’effigie du légendaire gangster américain,. Quelques photos, quelques affaires personnelles nous rappelaient qu'’Al Capone avait fait du Green Mill sa boite de Jazz préférée. Emporté par la magie du lieu, j’en oubliais Do qui s’évertuait d’une main énergique à attirer mon attention, alors qu'’elle avait trouvé deux places assises au bar…je la rejoignais, elle était en grande discussion avec un autochtone diablement sapé d’un « costard » digne de la fameuse période de la prohibition. Il me serrait la main d’une poigne énergique sous le regard amusé de Do qui poursuivait , sans plus aucun intérêt pour moi, son dialogue , dans un américain parfait. Elle me commandait un baby, trinquait avec moi avant d’avaler son verre d’une seule traite, de sauter de son tabouret et de s’excuser poliment de l’abandonner un instant pour aller danser. Je m’installais confortablement au bar , et la regardais s’éloigner avec son compagnon de danse à qui j’attribuais des origines hispaniques comte tenu sa chevelure très brune, ou peut être mexicaines à en juger par son teint basané.
Le jeudi soir de toute évidence, c’était soirée swing et sous la houlette des rythmes entrainants d’un orchestre, le « Alan Gresich Swing Shift Orchestra », ma belle Do entamait magistralement diabolique un mambo endiablé avec son latino lover …
Bandante à souhait dans ses déplacements, dévoilant à la clientèle, tous des habitués, sans aucun doute, ses longues jambes, un soupçon de ses portes jarretelles, elle me narguait par moments de regards que je qualifierai d’incendiaires …Talentueuse dans son interprétation , je ne voyais plus qu'’elle , tournant , virevoltant , balançant ses hanches et son joli petit cul sous mon regard de plus en plus perverti par cette aussi audacieuse que mystérieuse femme dont je ne discernais plus les contours de la personnalité tant ils étaient multiples . Etait-elle danseuse, auteur, un mélange des deux, ou rien de tout cela, juste une croqueuse de vie, gourmande vorace de plaisirs aussi fugaces qu’’intenses.
Je comprenais mieux à présent le pourquoi de sa tenue, la sportivité de ses déplacements nécessitait une tenue appropriée. Sa tenue…A chaque fois, qu'’elle tournait, qu'’elle virevoltait, je ne songeais qu'’à sa délicieuse petite chatte délibérément exemptée de petite culotte, à l’étroitesse de ses hanches, à la cambrure de ses reins entre mes mains.
Pendant qu'’elle se déchainait parmi les autres danseurs, mon sexe la réclamait, se tendait s’épaississait au rythme de ses folles mouvances. Je me désaltérais de sa folie, elle était belle dans son bonheur, si belle dans sa démesure, cette tendance bien personnelle qu'’elle avait d’assumer toutes ses pulsions .Le voyage ne semblait que commencer, elle m’emportait avec elle. Etait ce le fait de ma présence, pour me séduire ou me combler, que sais-je encore, l’imaginaire va bon train quand une femme vous donne l’impression de ne danser que pour vous, elle semblait se donner en spectacle au bras de son hidalgo .Un groupe se formait autour de Do et son cavalier , laissant libre cours à leur exhibition, et pour mieux m’accabler à chacun des changements de rythme ou de pas c’est à moi qu'’elle s’adressait , d’un regard , d’une gestuelle . Nul doute, elle cherchait à m’enflammer…Point n’est besoin, ma belle, pensais-je, en resongeant au délicieux mélange de Mathilde et de Do. Pour autant je recommandais un nouveau baby, comme si je n’avais la tête assez embourbée. Je remarquais avec beaucoup d’amusement, quelques citations , certainement gravées par d’anciens gangsters ,au dessus des bouteilles du bar dont une « Tu as fait du tort au Green Mill, je vais te transformer en confettis. »
Ce lieu était aussi diabolique que ma compagne improvisée…Elle me rejoignait en sueur , dégoulinante de beauté simple mais tellement vénéneuse .
Elle m’embrassait fougueusement, je trouvais là la véritable signification de l’expression « rouler un pantin ». Elle me volait mon verre, l’avalait cul sec et puis aussi fougueuse qu'’une jument sauvage elle rejoignant son partenaire de danse .
Un autre baby, je lançais au barman, qui avec un sourire charmant me tendait un verre et me murmurait
« Vous avez de la chance, Do est aussi farouche que fougueuse »
J’avalais moi aussi mon verre cul sec et répondais bêtement « Je sais oui »
A suivre ...
Juste envie de vous inviter à danser! -)
Baisers
Rédigé par : psganarel | 14 juin 2011 à 23:06
A Psganarel: sous une pluie d'étoiles filantes , dansons toute la nuit
Baisers
Rédigé par : Mystérieuse | 17 juin 2011 à 18:51