La chasser, comment pouvait-elle imaginer un instant que je puisse commettre un tel acte de barbarie .L’instant de la réflexion lui paraissait surement trop long, elle surenchérissait
« J’ai envie que tu me désires, que tu me plaques au mur, que tu me décoiffes, que tu me bouscule, j’ai envie là, violemment »
Je répondais spontanément à sa prière. Je l’entrainais par le poignet vers le King size, assez brutalement, la poussais, les jambes ballantes au bord puis m’évertuais à lui ôter le délicat bout de dentelle emprisonnant le délicieux tattoo musical. Ma tête entre ses cuisses, je suivais avec passion les clignements de son regard, une soudaine obéissance à ses pulsions, puis la déclinaison de ses paupières lorsque mes doigts effleuraient la portée mirifique à l’encre noire gravée sur la soie de son pubis palpitant. Elle m’en offrait la mélodie dans des soupirs instantanés. Cruel dilemme que le mien devant ce corps si féminin, méritant tendresse et considération, mais qui réclamait la violence d’une pénétration prématurée. J’aurais souhaité découvrir le goût de sa chatte , la douceur de ses lèvres , la chaleur de ses replis sous ma langue fouineuse , j’aurais aimé …mais elle me réclamait avec insistance et tant d’impudence , qu'’il eut été lui manquer de respect que de lui désobéir ….
La plaquer contre un mur, telle était sa requête, je lisais dans ses yeux, « prends moi comme une bête », sur sa croupe affolante, « fais le dans l’indécence ».
J’entrainais ma soumise à ses propres pulsions vers la partie vitrée de la chambre ….plaquais son corps et son visage sur le verre glacé, écartais d’un geste de mon pied ses longues jambes juchées sur ses hauts escarpins…Dieu qu'’elle était belle ainsi suspendue au dessus d’une ville assujettie à l’ambiance ouatée d’une nuit enneigée…Dieu qu'’elle était bandante, son regard en reflet embué dans le vitrage soumis à son haleine tiède, volute translucide d’érotisme parfumée. Jusqu’en sa soumission, elle était prédatrice, dangereuse d’émotions, apôtre du vice et du plaisir, cambrée en perfection.
Lorsqu’elle entendait le bruit métallique de mon ceinturon entrainé dans sa chute par mon pantalon, elle gémissait prémices de ses désirs fusions. Sa cambrure délatrice de ses envies de foutre, ondulait, ondoyait, flottait en suspension à la recherche charnelle de mon érection en son écrin soyeux. Diabolique fourreau que celui où je m’aventurais. Prends moi ou chasse moi, ses mots résonnaient dans ma tête comme un sésame.
Je plongeais en elle doucement, sans précipitation, mais avec fermeté, en sondais l’étroitesse avant de me retirer, pour replonger l’instant d’après plus profondément.
Elle prenait rapidement un plaisir intense dans cette immixtion contrôlée, m’inondant de son plaisir croissant en mutuelle découverte. La vitre de plus en plus embuée sous sa respiration suffocante me privait progressivement de son regard de louve pervertie à sa gourmandise d’ogresse. Ce nouveau flou artistique que m’imposait la fièvre corporelle de ma complice, détournait naturellement mon champ visuel sur la croupe masturbatrice de ma queue en érection. Mais une évidence s’imposait à moi …je ne baisais plus Diane, c’est elle qui me baisait, prenant mon sexe comme un axe qu'’elle maitrisait à présent parfaitement de ses étreintes vaginales.
Je me laissais combler par sa prise en otage, jouissais du plaisir de ressentir son cul claquer sur mon bas ventre, de ressentir mes bourses inondées de ses fluides, tant ses coulissements instruisaient sa luxure. Je craignais à chaque instant qu'’elle abandonne la cadence, ce tempo gestuel argumenté de mots toujours plus crus et auto proclamés pour le rôle de « salope » auquel elle se prêtait. La raideur de ma queue, s’en trouvait fluctuante, atteignant des sommets sur une échelle à inventer, au diapason des envies de Diane qui m’invectivait à présent, proférant injures et menaces si je ne la défonçais pas …Ce déferlement injurieux produisait son effet. Dans son puits assoiffé je déversais ma rage, ahanant comme un bucheron au paroxysme de sa puissance, rejoint par un interminable gémissement de Diane honorant musicalement mon orgasme viril.
Le temps de débander, Diane m’avait échappé….elle m’observait de loin, allumant une cigarette !
« Non, tu sais bien, tout est non fumeur ici
-C’est pourtant vrai ! »
Elle écrasait rageusement la cigarette à peine entamée dans un cendrier avant de pester
« A quoi servent des cendriers si on ne peut pas fumer … »
Elle ne manifestait rien d’autre que de la colère et un amusement au regard de mon pantalon ramassé sur mes chevilles, et de ma queue ayant retrouvé sa molle flexibilité.
Un sourire amusé, mi tendre, mi moqueur laissait place soudain à une moue boudeuse …ou inquiète
« Vas-tu me chasser à présent ?
-Te chasser ? Certainement pas, je poursuivais en ôtant mon pantalon… Que penserais-tu d’un rapt ? Je t’ai à peine goûtée, une dégustation … »
Je filais sous la douche …lorsque je ressortais de la salle d’eau, Diane avait disparu et sa valise aussi…
Je resongeais à nouveau à Mathilde, à sa fuite perpétuelle, à ce Do énigmatique sur l’écrin de Diane gravé et au plaisir auquel il venait de me convier sur une gamme à déchiffrer.
Quel con, je n’avais pas trouvé les mots, et les trois femmes s’étaient volatilisées en un instant.
Le temps de me vêtir de propre, un jeans noir, une chemise blanche, de donner forme à mes cheveux, de parfumer ma peau de masculin et de me munir de ma carte à puce …ma carte à puce, elle avait aussi disparu !
Au même instant Diane rentrait conquérante dans la chambre, suivi d’un garçon d’étage précédé, lui, d’une table recouverte de sushis et d’une bouteille de Chablis …
« J’ai pensé que tu avais une petite faim
-J’ai pensé que tu étais partie…
-Partie, avant qu'’on ne me chasse …Do n’est pas ainsi ! »
Do était de retour et se révélait enfin ! Et moi sous son charme sans détour !
A SUIVRE ...
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