Dire que quelques heures auparavant, je me destinais à une soirée tranquille dans le douillet confort d’une suite américaine. En recherchant méticuleusement, mais aussi fiévreusement la lingerie qui comblerait mes gouts sur le corps de Diane, je ne pouvais m’abstenir de penser à la relecture de mes dossiers que j’avais négligée depuis qu'’une troublante inconnue m’ait subtilisé mes bagages. A vrai dire j’y songeais, mais point davantage. Je laissais courir ma culpabilité professionnelle au profit d’une sélection de dentelles bien plus distrayante .Et que dire du regard pervers de ma partenaire improvisée …bien plus alléchant que des chiffres , des points ,des virgules, et des alinéas alignés.
Diane détaillait chacun de mes gestes sans un mot prononcer, juste quelques hochements de tête pour telle ou telle petite culotte argumentaient mes choix plus ou moins appropriés.
J’arrêtais ma décision sur une délicieuse guêpière rouge et noire et son string assorti, une paire de bas- couture assorti d’une petite robe noire, la fameuse petite robe noire dont toutes les femmes raffolent…stricte, mais pas trop, classique, mais pas trop, sexy mais pas trop …du glamour dans toute sa splendeur. Une écharpe de soie noire à pois blanche rejoignait ses congénères vestimentaires.
J’alignais méthodiquement tous les effets sur le lit King size, fier de ma sélection. Le sourire qu'’arborait alors Diane dévoilait d’elle une nouvelle facette de sa personnalité déjà si riche, l’expression attendrie d’une femme pour un homme sous le charme.
J’aimais ce nouvel effet qu'’elle me renvoyait, encore plus dévastateur que l’assurance de femme épanouie dont elle m’éclaboussait depuis son entrée en scène dans le décor luxueux d’une chambre anonyme au énième étage d’un hôtel accueillant. Si séduisante dans ses pouvoirs secrets de femme émue par ma touchante complaisance, j’aimais à découvrir une âme bien plus fragile qu'’elle n’y laissait paraitre. Si kaléidoscopique dans ses comportements, elle en devenait à mes yeux, diabolique. Mais ce même diabolique me rendait incertain dans mes flous projets sans lendemain. Elle était femme à aimer, mais à fuir aussi pour ne pas succomber à ses charmes indiscrets dans la complexité de sa pluri personnalité. Malgré cette multiplicité caractérielle, elle était unique, presque idyllique, pour tant de liberté exprimée, tant d’assurance non pervertie.
Etait-elle femme solitaire, infidèle sans soucis, croqueuse de plaisir au bonheur de sa vie ?
J’obtenais une part de réponses à mes questions légitimes. Elle quittait enfin le canapé comblé d’avoir accueilli ses courbes féminines, me rejoignait presque solennellement, si ce n’est …qu'’elle laissait choir son peignoir au sol, m’offrant une vision fugace de sa nudité.
Avec une douceur particulière, elle passait sa main dans mes cheveux, m’invitait à la suivre avec une indolence évocatrice de ses intentions, un érotisme aromatisé de tendresse. Pas une ombre ne faisait offense à sa nudité, pas même l’ombrage d’un duvet sur son pubis, juste l’esquisse d’un tatouage sur son mont par vénus habité. …Une note solitaire sur une portée, belle partition à portée de mes mains, à portée de mon destin, un Do, jolie note qui monte sur le chemin des sommets. Faiseuse de rêve que cette intimité joliment promenée sous mon regard charmé par autant d’impudeur et de pudeur. Dans son regard mouillé je devinais des expériences cruelles d’amours peu convaincues, des déchirures encore douloureuses se profiler. Elle se jetait nue contre moi, laissait couler quelques larmes sur mon épaule, à la recherche de nouveaux rivages surement, ou d’un autre musicien capable de lire, d’interpréter les notes sensuelles, ce Do abandonné, riche de désir et de plaisir mêlés.
Ce Do égaré sur ce corps en apnée, en attendant complice érotique, un archet adapté à décrypter la note d’une nouvelle partition, m’interpellait plus que de raison. Elle était auteur, pas musicienne, ou du moins c’est ce qu'’elle m’avait assuré.
« Do ?
-Oui ! me murmurait-elle en se séparant de moi
-Do ?
-Oui !
-Je comprends mieux …Ce n’est pas une note ! Mais un prénom ! »
Ses larmes avaient séché au bord de son regard, un sourire conquis éclairait à nouveau son visage de rouge empourpré. Je ressentais à présent en elle une candeur presque enfantine, qu'’elle confirmait en changeant de sujet !
« Bien, habillons le charme !
-Et le charme s’appelle Dorothée, Doris, Dona, Dominique ?
-Quelle importance ! »
Elle enfilait la guêpière, ajustait ses seins au balconnet de la lingerie puis m’invitait à agrafer sa tenue. Je ne pouvais arracher mon regard de cette croupe désinvolte et encore dénudée qui s’exprimait au rythme de son souffle emprisonné sous les dentelles cintrées.
Avec charme et élégance, elle s’emparait des bas et entamait leur lente mise en place sur ses jambes galbées. Je me laissais envouter par ses ongles rouge carmin parcourant la longueur de ses cuisses jusqu’aux délicieuses attaches mettant un terme à ma souffrance visuelle ! J’assistais impuissant à un effeuillage inversé, de ceux que j’affectionne particulièrement lorsque amante libérée m’en octroie le spectacle … Consciente de la torture qu'’à mon corps elle imposait, elle abusait encore de moi un instant dans un ultime châtiment, à savoir faire glisser sa délicieuse petite culotte jusqu’à sa destination. La musicalité de son sexe camouflé me revenait en vague en torturant ma queue d’une érectile tension.
Alors que je lui tendais sa robe, elle plongeait profondément son regard dans le mien, laissait choir le vêtement au pied de ses escarpins et mettait soudain à rude épreuve l’indécence de mon érection.
« Alex, le sais-tu ? Sais tu que parfois les femmes aiment qu'’on les prenne sauvagement, dominance virile oblige …le sais-tu ? Alex prends moi, j’ai envie que tu me baises ! Prends moi ou chasse moi !»
Laquelle des trois femmes me le réclamait ? C’est le regard de Do qui me le clamait !
A suivre...
Te chasser ?
Je ne suis pas un chasseur...
Je suis un cueilleur... et l'envie d'un fruit mur et juteux m'envahit !
Silas "Pêcheur... aussi"
Rédigé par : Silas, Chien d'Utopie | 06 mai 2011 à 14:40
A Silas :Ah Silas , nous le sommes tous plus ou moins ...pêcheurs ....des baisers
Rédigé par : Mystérieuse | 09 mai 2011 à 11:47