Il fallait que j’en aie le cœur net, Diane s’était-elle projetée dans le rôle de Mathilde, ou bien était-elle le reflet de son héroïne. ? Il faut dire que deux femmes pour le prix d’une, le destin en ce jour béni des Dieux m’avait gâté. Je l’entendais se glisser dans l’eau mousseuse, chantonner. J’imaginais son corps nu aller et venir dans l’eau chaude, ses mains parcourir la douceur de sa peau, ou encore défaire ses cheveux retenus …Je voyais Diane, je pensais Mathilde …Cette diabolique héroïne avait imprimé mon cerveau comme un désir instantané, une envie que l’on ne peut réprimer avec la meilleure volonté du monde. Pour autant Diane m’apparaissait comme une femme sans scrupule, totalement libérée, je dirais épanouie …pour preuve, elle s’était fait couler un bain et s’y était glissée dedans sans même mon assentiment …j’aurais pu m’offusquer de son sans-gêne, mais son naturel n’invitait à aucun reproche. Elle était elle, tout simplement !
« Je ne vous entends plus, me criait-elle de la salle de bain
-Je vous écoute !
-Mais je ne dis rien !
-Justement, je vous devine ! Voulez-vous un autre verre ?
-Lorsque je sortirai de l’eau, un autre gin to me ferait plaisir …Vous me devinez ? Je fais quoi là ?
-Je dirais que vous …effleurez vos seins de mousse en les regardant frissonner …comme le ferait Mathilde !
-Mathilde ! Vous n’en avez que pour elle ! Je vais finir par être jalouse !
-Ici et là, plutôt ici que là, plus ou moins, plutôt plus que moins !
-Eclairez-moi !
-Allumez vos bougies tout seul !
-Là je reconnais Math dans toute sa splendeur !
-Math est une femme meurtrie, une femme qui s’est endettée au jeu de l’amour, une femme qui veut reconquérir ses galons. Mais le jeu la rattrape, elle aime le danger, elle aime l’audace et ses conséquences, elle aime l’inconnue et ses mystères. Elle a besoin d’amour, mais elle est aussi très charnelle. Les femmes charnelles font peur, les hommes les croient volages parce qu’elles sont si peu sages quand elles prennent un amant, si gourmandes entre les draps .
-Diane est-elle volage ?
-Etes-vous en train de me dire que je vous fais peur ?
-Répondez-vous toujours par des questions ?
-J’essaie juste de détourner mes réponses ! Réponse ?
-Vous m’intriguez, vous ne me faites pas peur, vous êtes atypique !
-Et vous si curieux ! Pour preuve, vous avez décortiqué ma valise, lu mon manuscrit, certainement reniflé mes petites culottes et qui sait peut être avez-vous-même découvert mon petit jouet !
-Je suis désolé !
-Quelle erreur, ne le soyez pas …j’aime les hommes audacieux ! Avouez, vous avez trouvé mon petit joujou, ma petite perle !
-J’avoue ! J’en conclue que vous vivez seule !
-Faut-il vivre seul pour posséder un Sex toys. Comme son nom l’indique c’est un jouet ! Il peut facilement devenir complice d’un couple …Avez-vous beaucoup d’idées aussi préconçues que celle là ? Donc à vos yeux, je suis femme volage et célibataire qui, lorsque sa solitude lui impose, prend son pied avec un vibro !
-Vous faites les questions et les réponses, je n’ai jamais dit cela ! Je vous sens sur la défensive !
-La défensive ! A votre avis ! Venez plutôt me tendre mon peignoir de bain, à force de tremper, je vais flétrir ! »
Je répondais à son invective instantanément. Sans aucune pudeur, elle sortait des eaux tièdes et mousseuses, et m’offrait sa silhouette de verso, une taille très fine rehaussant une cambrure maligne et une croupe majestueusement lunaire. Elle s’enrobait du douillet tissu, le ceinturait, puis filait, me laissant pantois de tant d’arrogance et de désinvolture conjuguées.
« A présent que l’interrogatoire est clos, si on le buvait ce verre ? »
Elle se jetait dans le canapé dans l’attente de mes services …A la regarder s’installer ainsi, je n’avais plus du tout envie de sortir. L’idée d’un repas servi dans la suite m’effleurait l’esprit un instant, mais avec une autorité particulière, et particulièrement sensuelle elle poursuivait
« Alex, nous allons choisir ma tenue !
-Nous ?
-Je ne doute pas un instant que tu as du retenir quelques dentelles friandises à ton goût au cours de ta perquisition
-Tu ?
-N’as-tu d’autres réponses que des pronoms sujets ?
-Pardon !
-Ou des mots d’excuses, pardon, désolé…
-Tu es si …
-Spontanée, entière, oui c’est ainsi qu'’on me qualifie, cela ne plait pas à tout le monde, mais tant pis !
-Cela me plait !
-A la bonne heure ! Alors ces friandises, on y jette un coup d’œil ? »
Je la laissais finir son verre confortablement assise dans le canapé et replongeais mes mains dans la valise au trésor ! J’en oubliais Mathilde, sagement endormie parmi les feuilles blanches du manuscrit. Je délaissais le virtuel au profit d’une singulière femme bien réelle dont la spontanéité sensuelle avait pour mérite de me faire bander, ce qu'’elle ne manquait pas de me faire remarquer avec un naturel déconcertant
« Mais tu bandes Alex ! Humm ! Charmant »
Je rougissais de tant d’audace et comme pour enfoncer un peu plus le clou, elle poursuivait avec autant d’assurance
« Je suis donc à ton goût !
-Tu es une belle femme Diane !
-Allons, allons, moins de complaisance serait la bienvenue !
-Je suis sous le charme.
-Dessus, dessous, nous verrons plus tard dans la soirée. Alors, habillons le charme »
A n’en pas douter elle était femme sensuelle dotée d’un esprit vif. Son éloquence et son caractère trempé faisaient d’elle une personnalité à part entière que je rêvais maintenant de conquérir.
Pour ceux et celles qui ont loupé l’exposition triomphale au petit palais l’été dernier, (ce qui n’est pas mon cas, je n’aurais raté cela pour rien au monde) ou ceux qui veulent simplement en apprendre davantage, la Fondation Yves Bergé – Yves Saint Laurent propose cette nouvelle exposition sur la ligne « grand public » d’Yves Saint Laurent, un acte politique censé démocratiser la mode pour toutes les femmes…
La Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent expose désormais la marque de prêt-à-porter Saint Laurent rive gauchedu 5 mars au 17 juillet 2011 dans un décor proche de la première boutique imaginée par Isabelle Hebey à l’époque.
Sous la houlette de Loulou de La Falaise, ce sont ainsi près de soixante-dix modèles qui sont exposés dans l’ambiance et la chaleur de la première boutique Saint Laurentrive gaucheinaugurée en septembre 1966, rue de Tournon.
Soucieux du tumulte féminin de son époque et désireux de rendre ses créations accessibles au plus grand nombre de femmes, Yves Saint Laurent crée sa ligne de vêtement Saint Laurent rive gauche.Il sera le tout premier couturier à concevoir une marque de prêt-à-porter à son nom.
Inscrit dans une démarche à la fois sociale, politique et culturelle, Yves Saint Laurent prône la mode de la rue et compte bien briser les diktats établis de la mode. Il s’adapte aux contraintes industrielles pour proposer une mode accessible et autonome, qui n’est plus le reflet ou la pâle copie de la modèle haute couture. Il pioche dans les codes masculins pour redessiner et sublimer la silhouette féminine – caban, trench, smoking, saharienne, font désormais partie du vestiaire de la femme Saint Laurent rive gaucheactive et libérée.
A l'occasion de l'exposition de cette exposition, Pierre Bergé a répondu aux questions du CABINET DES CURIOSITES , sous la forme d'un Abécédaire, et nous fait découvrir un Yves Saint Laurent intime.
Je vous laisse découvrir
16 avril 2011
Bien , encore une fois je m'absente quelques jours ...je n'aurais certainement pas le temps d'écrire , ou si peu...je compte bien profiter pleinement de mon éloignement dela toile ...
En profiter pour aller faire une tour chez Cadolle
Ou bien encore
Sortir le soir
M'enivrer de fragances chez Lutens , dans les jardins du Palais Royal ,
Enfin , vous l'aurez compris ,un grand moment de détente
A bientôt
Des baisers
Mystérieuse
Je vous laisse une nouvelle dans son intégralité !
Il est des aventures qui vous imprègnent à vie, des souvenirs qui ne s’effacent jamais.
Août 1997, je venais de fêter quelques jours auparavant mes 45 ans
Il était aux alentours de 23 heures lorsque j’abandonnais mes dossiers en cours .Quelques modifications s’étaient avérées nécessaires avant la signature définitive du contrat le lendemain. Compte tenu de l’investissement, j’avais vérifié jusqu’à la moindre virgule, au moindre point sur les i. La sagesse aurait voulu que j’aille me coucher pour palier au décalage horaire, mais ce voyage éclair à Rio, m’était apparu comme une véritable aubaine, une oasis exotique, un ersatz de villégiature en plein mois d’aout. Paris déserté en cette période estivale ne présentait que peu d’intérêt pour un célibataire endurci comme moi, habitué à sortir régulièrement avec ses amis. Aux congés estivaux j’ai toujours préféré des vacances au soleil en plein hiver, alors que tout le monde se gèle sur notre vieux continent, mais malgré tout par moment je payais chèrement en solitude imposée mon choix décalé.
Ma société, comme à son habitude n’avait pas lésiné sur les moyens. A chacun de mes déplacements à l’étranger, depuis que j’avais été embauché au sein de ce cabinet d’avocats d’affaires international, je découvrais un nouveau palace, toujours plus luxueux et la suite dans laquelle je résidais au Copacabana Palace en était la preuve concrète. Mais je décidais tout de même de quitter le luxe de mes appartements et de descendre prendre un dernier verre au bar de l’hôtel afin de me décontracter après cette journée exténuante.
Le Copacabana Piano Bar, à l’image de tout l’hôtel, dégageait une ambiance particulière entre glamour et sophistication, une véritable invite à la rencontre. Mais à cette heure peu tardive, seuls quelques hommes d’affaires, toujours entre deux avions, sirotaient un dernier verre pour tromper leur solitude passagère à des milliers de kilomètres de leur pays. Au confort des fauteuils et autres canapés, j’y préférais un tabouret au bar et commandais dans un premier temps un café, puis un baby sans glace que j’avalais cul sec, suivi d’un second tout aussi vite descendu qui m’arrachèrent respectivement le gosier. Je fus interpellé par la musique s’échappant depuis les abords de la piscine, des tempos de bossa nova, mais aussi beaucoup moins anodin à Rio, des rythmes de tango argentin. Je m’informais auprès du barman sur l’origine de cette ambiance musicale.
« Fêtez-vous quelque chose de particulier ?
-Absolument, Monsieur, nous accueillons le festival de la télévision argentine.
-Voilà l’explication du tango donc !
-Oui, et je ne saurais que trop vous conseiller d’aller jeter un coup d’œil ,toutes ces jeunes femmes en robe de cocktail en train d’évoluer autour de la piscine au bras de leur cavalier a quelque chose de magique !
-Je vous abandonne donc, je vais faire un tour au bord de la piscine, avant de réintégrer mes appartements !
-Bonne soirée, Monsieur !
-Merci, bonne soirée à vous ! »
Effectivement, le barman avait raison, l’ambiance était à la magie tant par l’élégance des danseurs que par leurs partenaires. Je m’installais confortablement à une table libre de tout occupant et commandais un troisième verre, tout en m’émerveillant du spectacle offert. Sans distinction aucune, je regardais évoluer les couples, attentif au perfectionnisme des protagonistes, jusqu’à ce que mon regard s’arrête plus particulièrement sur la silhouette d’une délicieuse brune à la chevelure longue et bouclée. Elle devait avoir aux alentours de 30 ans, un port de tête noble, presque arrogant en parfait accord avec le tango dont elle était en train d’interpréter majestueusement la représentation chorégraphique. Elle paraissait indomptable dans la fougueuse interprétation de la danse, son impertinente cambrure en totale corrélation avec les éclairs troublants que son regard foudroyant renvoyait à l’assistance. En un instant, elle avait monopolisé toute mon attention, subjugué que j’étais par sa grâce pimentée d’une certaine félinité qui faisait d’elle une femme à part, une femme qui inspire le désir dès le premier regard.
L’orchestre s’était un moment arrêté de jouer pour respecter la pause qui s’impose pour des musiciens. Chacun avait réintégré sa place accompagné ou pas de son cavalier. J’avais suivi consciencieusement la belle brune du regard, qui accompagnée de son partenaire de danse, était venue s’installer à proximité de ma table. Peu de temps après, une violente dispute, ou devrai-je dire une altercation, avait éclaté entre eux, au point que le bel hidalgo qui l’accompagnait l’avait abandonnée presque sur le champ, la prenant au dépourvu. Peut être par réflexe ou tout simplement pour se donner une contenance, elle avait avalé son verre d’un seul trait. L’occasion était trop belle. Je m’approchais de la fougueuse inconnue latine et lui proposais un drink. A ma plus grande surprise, elle acceptait mon invitation, et me conviait à sa table.
Elle avait un léger accent ibérique qui ne fit qu’accentuer à mes yeux son pouvoir de séduction. Peu farouche, elle engageait rapidement la discussion, et m’avouait que son cavalier n’était autre que son frère qui l’avait lâchement abandonnée, qu’elle n’avait nullement envie d’aller dormir, que la nuit était belle et qu’elle comptait bien en profiter jusqu’au petit matin. Cela m’ouvrit soudain un nouvel horizon quant à la suite de ma soirée. Au diable la fatigue et le décalage horaire, je lui proposais une balade sur Copacabana qu’elle refusait catégoriquement, prétextant le manque de sécurité sur la plage la nuit.
« Allons plutôt prendre un verre dans ma chambre, me lançait-elle, elle est dotée d’un balcon avec vue sur mer
J’acquiesçais, surpris de son invitation et suivais son sillage avec docilité.
Nous traversions rapidement le lobby puis suivions les longs couloirs aux murs de marqueterie décorés jusqu’à l’ascenseur, chacun de nos pas absorbé par le moelleux des passages de couloir persans.
C’est aussi pour cela que j’aime le luxe des palaces, cette intimité latente malgré la démesure des constructions. On peut s’attendre à tout moment à croiser une silhouette qui retiendra votre attention et espérer une aventure secrète dans l’illicite des « sans lendemain ».
Mais l’heure n’était pas à la chasse en séduction. La détermination de ma troublante latine à m’entrainer dans sa luxueuse tanière avait des airs d’invitation à la luxure. A quoi bon résister à cette tentatrice dont la mouvance et le regard incendiaire avaient réussi à me dévier de mes initiales et sages intentions. Elle s’était engouffrée dans l’ascenseur, m’avait enveloppé de son regard de garce, puis, alors que j’allais m’adresser à elle pour rompre la pesanteur de sa concentration, elle avait avec aplomb interrompu mon intention.
« J’ai envie de baiser, et toi ?
-Est-ce une invitation, ou une simple question ?
-Quelle importance ! As –tu envie de baiser ou pas ?
-A vrai dire avant de te croiser, j’avais prévu de boire juste un verre
-Ce n’est pas la question ! Réponds…
-Oui, j’ai envie de baiser
-Nous y voici, cinquième étage »
Elle poussait la porte de l’ascenseur, me devançait m’entrainant dans son sillage jusqu’à la porte de sa chambre. La carte glissait, la porte s’ouvrait. A peine fut –elle fermée, que mon inconnue me plaquait contre le bois de porte et m’enfonçait sa langue jusqu’au fond de ma gorge et en moins de temps qu’il ne faut pour vous le décrire, elle avait déjà fait sauter le premier bouton de mon 501.
Cette fille était surprenante d’authenticité, avant même de s’être présentée elle s’attaquait déjà à ma braguette avant une gourmandise rare dans son regard et sur ses lèvres. Avec autant de facilité, elle faisait sauter le deuxième bouton et les suivants, m’attirait vers le premier siège à notre portée. Mes jambes entravées par le pantalon, je ressemblais plus à un pingouin qu’à un type sur le point de s’envoyer en l’air avec une illustre inconnue à des milliers de kilomètres de chez lui.
Elle s’agenouillait à mes pieds et avec une délicatesse dont elle ne m’avait honoré auparavant, elle défaisait un à un les lacets de mes chaussures qu’elle m’ôtait avant de réserver le même sort à mes chaussettes et mon jeans. Sous le coton de mon caleçon c’était déjà l’effervescence, lorsque je vis apparaitre dans la pénombre de la pièce une silhouette parfaitement identique à celle de mon effeuilleuse.
Impossible d’attribuer ma double vision au surmenage agrémenté de bourbon, mais malgré tout, je me frottais les yeux et me pinçais pour m’assurer que je n’étais pas en plein rêve.
Mes fibres nerveuses réagirent instinctivement. La réalité me rejoignait très rapidement, et bien que ma belle dévergondée n’abandonnât pas pour autant ses instincts de prédatrice, je perdais de ma raideur virile. Intriguée par cette soudaine métamorphose non annoncée, elle posait sur moi, un regard interrogateur, auquel je répondais par un signe de tête discret en direction de son clone qui nous observait.
« Alexandra ! Désolée, nous t’avons réveillée
-Ne le sois pas désolée Alexia, notre hôte est de premier ordre »
« De premier ordre » j’avais soudain l’impression d’être si ce n’était une proie, pour le moins un jouet pour ces demoiselles
« Enchanté Alexandra, quant à toi Alexia, heureux de mettre enfin un prénom sur ce joli minois, enfin je veux dire sur ces jolis minois
-Alexandra est ma sœur jumelle !
-Vraiment ? Difficile d’envisager une autre explication ! Est-ce un complot, un guet-apens, suis-je tomber sur des sœurs perverses ?
-Je ne suis que de passage, qu’allez –vous donc penser, avait rétorqué Alexandra »
Alexandra, juste vêtue d’une nuisette dont la transparence me dévoilait de sublimes courbes féminines, m’éclaboussait de sa beauté naturelle. Je n’avais plus d’yeux que pour elle, elle que bien inconsciemment j’assimilai à Alexia, comme si mon regard s’était imprégné du reflet de ma ravisseuse. Même regard, même chevelure, même voix, même silhouette, même peau…mais à l’état pur.
- Puisque tu es là, sers- nous un verre, poursuivait Alexia en laissant choir sa longue robe cocktail à ses pieds .Je reviens
Elle s’était éclipsée l’espace d’un instant pour revenir vêtue à l’identique de sa jumelle. J’étais sous le charme. Elle nous rejoignait sur la terrasse dominant Copacabana, puis trinquions tous les trois à Rio, à Paris, à Buenos Aires, à tout et à n’importe quoi.
Puis elles m’abandonnaient momentanément, me laissant boire mon verre face à la magie du panoramique qui s’offrait à moi. Depuis l’intérieur de la pièce s’échappaient à présent des airs de bossa nova dont je savourais chaque note. Lorsqu’elles me rejoignaient je ne savais plus qui était qui. Elles étaient ELLE !
La soirée allait sûrement tourner court, sûrement un dernier verre et puis me renverraient-elles dans mes appartements. Pourtant le déhanché avec lequel ELLE attira mon attention me laissait entrevoir un autre exutoire à mon surcroit de lubricité. ELLE enrobait ma silhouette d’une impudique pudeur, m’encadrant, me recadrant sur l’infini de l’horizon océanique. Vapeurs érotiques et fragrances magnétiques à elles m’enchainaient, conjuguaient ma double vision en une seule, diabolique, énergétique, consensuelle .Dédoublement de la personnalité, ballet étrange, effleurements, autant de souvenirs remontent à la surface, comme un envoutement impossible à exorciser.
L’une d’entre elle contre le balcon s’appuyait, dos aux lumières de la ville se reflétant dans l’océan, véritable serpent lumineux, et m’invitait, levant son verre, à coller mon corps contre le sien. Je ne mis pas longtemps à m’imprégner de la fièvre vertigineuse qu’elle dégageait. Je crus reconnaître le regard magnétique d’Alexia mais n’eus pas le temps d’approfondir ma tentative d’identification. Un bandeau de satin mystérieusement apparu de nulle part me plongeait soudain et d’abord dans une obscurité totale. Puis, après un cours laps d’adaptation visuelle, je discernais un rai de lumière horizontal et elliptique, me laissant à peine entrevoir mes pieds et ceux d’une partenaire dont je ne pouvais plus deviner l’identité. Avant que ressentir une douce main leste se perdre sous mon caleçon, j’en devinais l’ombre sur l’élastique de mon sous vêtement, ombre délicieusement épicée d’un baiser morsure à la base de mon cou.
Le tactile de ma réaction fut imparable. L’alchimie d’une griffure labiale, la sensation d’une double présence féminine et d’une main exploratrice de mon entre jambe, raidit ma queue instantanément. Je sentais ses doigts danser sur mon sexe doucement, puis l’empoigner plus ardemment avant que de coulisser régulièrement de mon pubis jusqu’à mon gland. J’aurais donné n’importe quoi pour voir son regard posé sur mon érection, le voir savourer chaque parcelle de ma peau, chaque veinule tendue par le désir. Mais cette douce sensation de mise à nu dominatrice régentée de main de maitre au féminin, eut sur moi un effet bien pire que celui d’un croisement de regard dans ce qu’il a de plus pervers. Des frémissements peu communs envahissaient toute ma hampe. Je fermais les yeux pour ne plus rien percevoir de ce qui m’attendait, occultant de moi-même le peu de clarté qu’ELLE m’avait autorisée.
Puis une bouche avide avala mes lèvres .J’étais au milieu de nulle part, plus de contact avec ma tortionnaire érotique ,si ce n’était celui d’un étau humide et chaud sur mon chibre, une main fourreau imprégnée des perles de désir de ma virilité , et celui de lèvres voraces m’imposant un baiser profond en malice. Je me laissais aller pleinement à cette délicieuse torture, la tête lourde de fantasmes étourdissants, mais ma bourreau érotique eut tôt fait d’abandonner ses baisers avant de m’entrainer, en me tenant par la queue vers un endroit plus confortable me dit-elle.
J’entendais frapper trois coup sourds à la porte, puis une discussion feutrée et peu nette vint interrompre mon érection. Je soupçonnais l’intrusion du room service et l’inconfortable de la situation eut sur moi un effet instantané. Je débandais lamentablement.
« Pas de panique, me murmura-t-ELLE, avant de rajouter à l’attention de sa jumelle, accompagne le sur le canapé, je m’occupe de nous servir un verre. »
La chaleur de sa main abandonnait mon sexe en berne pour être vite remplacée par un fourreau chaud et moite, me redonnant illico une prestance haute en virilité.
Le diabolique des demoiselles avait eu raison de ma timidité, l’audacieuse complicité de la gémellité de mes coquines hôtesses avait fait gravir un échelon supplémentaire sur l’échelle de mes fantasmes.
Dotée d’un incroyable talent de suceuse, ma nouvelle partenaire n’était pas loin de me faire jouir avant même que d’atteindre le siège .Mais cruellement, elle abandonnait sa gourmandise, faisait glisser mon caleçon à mes pieds et m’accompagnait, serrant ma main dans la sienne jusqu’au canapé, puis déposait sur mes lèvres un baiser. Je restais ainsi un instant offert au regard pervers de mes prédatrices. La démesure érotique de la situation me tendait tellement que j’eu droit à des réflexions castratrices
« Voilà enfin un amant à la hauteur de nos espérances »
Dans la chambre tranquille, derrière mon bandeau noir, je cherchais quelques indices, des mouvements d’air, des fragrances…Une seule m’étreignit, un parfum envoûtant que je reconnaissais instantanément, entre luxe et sensualité. La richesse orientale des effluves disséminés dans la pièce imprégnait mon corps d’une voluptueuse sensation. Le sillage troublant d’Opium me renvoyait l’image de ma prédatrice, de sa troublante silhouette, de notre rapprochement dans l’ascenseur, de son baiser, de son regard diaboliquement bandant.Je ne voyais plus qu’elle, j’en oubliais sa sœur jumelle, ne désirais plus qu’elle et pourtant c’est bel et bien la présence de ces deux femmes à qui je m’offrais entièrement nu, à leurs regards ravageurs, qui dressait mon sexe tel un obélisque ou un cierge flamboyant.
Merveilleux souvenirs.
Mon cerveau érotisé par le fantasme des jumelles guidait ma main sur mon sexe, lui ordonnait une masturbation en règle, lente appliquée, de mon pubis jusqu’au bout de ma queue, jusqu’a ne plus sentir qu’une raideur telle qu’elle en était douloureuse. Les minutes me paraissaient des heures, je perdais tout contrôle de l’espace temps, de l’espace tout court. Un vent de panique m’effleurait, et si elles m’avaient lâchement abandonné. J’abandonnais mon sexe pour arracher mon bandeau, mais une main énergique m’en empêchait aussitôt.
« Allons un peu de patience, nous avons toute la nuit, n’est ce pas Ma chérie »
Je crus reconnaitre la voix d’Alexia ou …celle d’Alexandra ! Une voix à l’identique répondit comme un écho « toute la nuit ».Ces deux femmes étaient diaboliques, maitresses de plaisir, suprêmes prêtresses du désir. Une telle complicité s’apparentait à un jeu de miroir, un labyrinthe érotique dans le quel je désirais me perdre jusqu’au petit matin. Mon désir intrinsèque était de me laisser partager, de me laisser dévorer par deux louves simultanément, mais de toute évidence tel n’était pas leur désir. Elles m’égaraient dans un ballet incessant, surement pour mieux abuser de ma concupiscente connivence.
Je sentis soudain, de chaque coté de ma tête glisser deux mains expertes jusque sur ma poitrine, caresser mon torse glabre, titiller mes tétons aussi doucement qu’un homme prodiguant des frôlements sur des seins en tendresse. Tout mon corps en frissonnait, dans l’attente d’une bouche gourmande prête à me déguster. Mais les doigts effleurant chaque parcelle de ma peau, évitant par principe mes zones érogènes, prirent soin de dompter le fauve qui en moi bouillonnait avant de m’inviter en saisissant ma main, à suivre mon amazone d’un soir vers sa luxueuse couche. Puis elle m’étendait sur le grand lit défait, me couvrait de baisers avant de me retourner et de s’extasier sur mon anatomie.
« J’aime les hommes qui ont des beaux culs, le tien est parfait, regarde Ma Chérie !
-Il est parfait, et ces fossettes, à dévorer sans restriction »
J’allais pour la première fois m’énerver quant à leur comportement pour le moins dégradant, lorsque je ressentis un corps féminin s’allonger sur moi et deux mains à la douceur exemplaire caresser mon cul dans toute sa rondeur et puis moins anodin, deux doigts plus coquins, glisser entre mes fesses jusque sur mes fossettes. Je ne sais ce qui me fit le plus bander, la sensation de ressentir un ventre doux et musclé promener sur mon dos la chaleur de sa peau, l’effleurement de seins jusqu’au creux de ma nuque, un sexe déjà mouillé sur le creux de mes reins, ou cette main experte en quête d’invasion.
Pas de gémissement, juste des effleurements, des souffles confondus, des parfums, un parfum, Opium, d’odeur de sexe épicé. Elles sentaient l’amour !
J’étais en abandon, crucifié par le désir, condamné à me laisser consommer par deux lionnes affamées de charnel…et je me complaisais dans cette érotique hégémonie féminine.
Ce que j’avais pris pour de la complicité gémellaire s’était soudain transformée en dualité érotique.
Les mains exploratrices de mon cul s’étaient tout à coup évaporées, alors que mon amazone argentine, avec beaucoup de dextérité, m’avait accompagné jusqu’à la position verso. Comme une cavalière, elle m’avait chevauché, posant son délicieux fessier sur mes bourses tendues, emprisonnant ainsi mon pénis entre ses lèvres ouvertes, puis avait entamé une un ondoiement du bassin, doux et balancé, m’imbibant de son nectar jusque sur mes joyeuses, qui, en l’occurrence méritaient bien leur nom.
J’attendais un baiser, les lèvres entrouvertes, mon souffle cadencé par le balancement de mon experte hussarde, une profonde langue de son féminin clone, mais je ne ressentis qu’un regard abusé sur la scène torride qu’à l’autre nous offrions. Une concupiscente spectatrice habitait l’une d’entre elles, sans que je puisse l’identifier.
Le corps de rêve de ma violeuse consentie, n’était plus qu’une effervescente fièvre. Mes mains, par le feu de sa peau à ma peau guidées, mes mains lui saisissaient les hanches pour en accélérer le mouvement de balancier. Elle aurait pu me faire jouir ainsi, tant son sexe gourmand était en synergie avec mon phallus impudiquement dressé.
Est-ce ma bouche offerte à sa voracité, à sa quête du plaisir, elle abandonnait nos délicieux préliminaires. Je sentis ses cheveux courir sur mon bas ventre, donner plus de vigueur à mon vit turgescent, mais elle préféra plutôt que de me prendre en bouche, promener ses lèvres sur mon corps frissonant.Elles terminèrent leur course juste sur mon nombril dans lequel elle enfonça une langue coquine, avant de s’éclipser.
En véritable maitresse de mon corps, elle torturait mon âme en négligeant, dans la perversité, la moindre de mes zones érogènes, m’aliénant au désir, à mon cérébral fantasmagorique.
J’essayais de la ramener à moi, mais une nouvelle écuyère venait me monter, même odeur, même grain de peau, même haleine. Toute la différence résidait dans sa manière de se mouvoir et surtout à son désir de se vautrer dans l’abandon au détriment de ma soumission. Elles étaient si complémentaires dans le scénique de leur érotique ballet, l’une indécente, exubérante, dominatrice, l’autre si douce, attentionnée, dans l’attente du plaisir qu’on pourrait lui donner, en juxtaposition permanente pour mieux me confondre et se confondre. Les images affluaient derrière mon regard emprisonné, tant elles m’avaient vampirisé par tant d’outrecuidance version Ying et Yang.
Une bouche pulpeuse s’empara soudain de mes lèvres. Une langue amoureuse vint savourer la mienne, l’enrouler de telle sorte que mon désir profond fût que jamais ne s’arrête ce baiser chargé d’érotisme. Mais la langue s’éclipsait pour laisser place à un téton tendu et parfumé en intrusion sur le bord de mes lèvres aveugles et aveuglées par le désir de le téter, de le titiller, de l’honorer de la chaleur humide de ma salive avide du rose poudré des mamelons excités.
La réaction fut immédiate, je ressentais ses frissons jusqu’ au fond de son ventre, en des gémissements, des spasmes indescriptibles traduisant son corps au non voyant que j’étais. Je ne retins plus longtemps l’arrogance de mes doigts qui recueillirent la récolte en cyprine de tant d’excitations partagées,.
Le maléfice de sa féminité m’enrobait d’ondes sensuelles parcourant mon échine de la base de mes reins jusqu’à mon cortex, entièrement soumis, dévoué corps et âme que j’étais à présent à cette déesse dont la démence érotique ne me laissait plus le temps de la réflexion. Seul le bruit de nos corps de moiteur enrobés, ou celui de succions ou encore de nos sexes trempés gérait chacune de mes caresses en pulsions déclinées sur son corps de féline. Je réclamais dans l’inconscience de ma virilité que sa complice jumelle vienne se mélanger à notre érotique chorégraphie, mais elle me priait de me taire, d’accepter les règles du jeu dont j’étais le trophée.
« Tu ne vas pas te plaindre, avait-elle rajouté, avant d’à nouveau me forcer un baiser au fond de mon gosier
Une seule envie engorgeait mon esprit, la prendre sous le regard pervers de sa sœur excitée par cette nouvelle vague de sensualité torride. Je sentais son bassin ondoyant et serein peu à peu s’approcher de ma bouche encore humide de son baiser salé, jusqu’ à ressentir son sexe effleurer mes lèvres et me désaltérer de sa source érotique. Ma langue s’y collait, butinait le nectar, s’alanguissait en forme géométriques sur son bouton de rose, en écartait les corolles, se perdait dans les replis pour en reconnaitre les moindres secrets indécents. Ce n’était plus une source, mais bien une rivière qui coulait sur ma langue. Ses cuisses empreintes de tremblements complices de sa jouissance donnaient une réplique parfaite à ma dégustation. Le poudré de son sexe, en mon imaginaire, délivrait dans ma bouche le secret nacré de la féminité, ce secret si troublant qu’il en reste mystérieux. Elle jouissait, Alexia ou Alexandra, de mes caresses buccales à me faire mouiller démesurément, mais je m’attendais à chaque instant à ce qu’elle abandonne le contact de nos muqueuses complices de notre plaisir démesuré. Sa jouissance liquoreuse s’épanchait dans ma gorge comme un poison violent, m’imprimant insidieusement l’ordre de la boire jusqu’à épuisement, jusqu’à ce que la source intarissable réclame une intrusion phallique sur les rives de son plaisir.
Elle anticipait mes désirs, s’arrachait à ma bouche et ses aspirations, laissait couler son corps tout le long de mon buste et s’empalait violemment sur mon vit douloureux par tant d’excitation. Je me sentis englouti, aspiré, désiré tout simplement.
Mon rêve le plus secret était bien d’ôter ce sacré bandeau et de pouvoir envisager une vision érotique de mon écuyère, de son regard dans le désir et le plaisir, ainsi que de celui de notre partenaire silencieuse. Mais ca n’aurait été que de les offenser, je repoussais à plus tard mes légitimes pulsions et laissais le soin à ma cavalière de jouir de ma raideur sans retenu.
Tout son corps n’était plus que vibration et sa bouche gémissements, son sexe un véritable volcan m’honorant de ses fluides érotiques, une véritable éruption sensuelle dont la lave ruisselait sur ses longues cuisses fuselées.
Elle était prête d’atteindre l’orgasme lorsqu’elle s’arrachait subitement au plaisir que mon sexe lui offrait dans toute la magnificence de sa virilité. Je la suppliais, mais rien n’y fit, elle m’abandonnait lâchement pour céder la place à sa complicité, sa sœur, son double trait pour trait. Je me laissais malmener par cette harmonie gémellaire, non plus guidé par le fantasme des jumelles dont on m’avait interdit la vision, mais plutôt pour les combler de plaisir et assouvir leur harmonie fraternellement comploteuse.
Peu importe que je fus frustré de la vision et d’un trio fantasmagorique, je n’aspirais plus qu’à jouir de leur plaisir, pour leur plaisir, jusqu’a épuisement.
Ma nouvelle partenaire m’attirait à elle, m’ordonnait, l’étreinte d’une main énergique dans la mienne, à m’assoir. Je reconnaissais là le caractère propre d’Alexia à savoir celui d’une meneuse, dont l’initiative érotique ressemblait à s’y méprendre à celle d’un homme. Je reçus pour preuve de mon identification, une croupe gironde et aguicheuse, contre mon ventre, et l’invitation autoritaire à mes mains à l’agripper. Sa domination n’avait plus ici sur moi aucune emprise, je me laissais plutôt déborder par un désir puissant d’honorer son cul rebond et sa divine cambrure de quelques assauts virilement assaillants. Laissant glisser mes mains sur sa chute de reins, j’en profilais tous les pourtours malgré la démesure de ses ondulations, glissais un doigt aventureux dans sa rue de lune jusqu’en son énigmatique source sensuelle.
Son sexe était trempé, ses lèvres ouvertes et généreuses, et son calice bien dressé.
Tout en douceur, tout en tendresse, je me laissais imprégner de ce délicieux nectar, à l’aveuglette, délimitais d’un doigt instigateur la voie à suivre pour plus d’ardeur, puis dans son étui inondé m’enfonçais avec vigueur, ce qui lui arracha un trait presque bestial de son tempérament, un feulement plus qu’un soupir, un miaulement plus qu’un gémissement. J’aimais cette double félinité qui se dégageait tant de sa silhouette par mes mains devinée que par ses expressions gutturales sauvagement déclinées à chacun de mes allers retours dans son ventre torturé de plaisir.
Je retrouvais étrangement et soudainement un mélange des deux femmes dans son comportement, la douceur de l’une d’entre elle et le diabolique charnel de sa sœur, faisant de celle que j’honorais de mes ardeurs, une seule et même personne.
Elle retenait pourtant mes offensives dans un dernier sursaut dominateur, tentant de jouir du plaisir d’être prise, de ce plaisir si particulier que ressent une femme aux prémices de la pénétration. Elle préférait à la volupté d’être troussée à la hussarde, ressentir la douceur de mon gland se frayer un chemin à l’entrée de sa rivière secrète. J’y trouvais ma cadence au rythme de son plaisir, au rythme de ses halètements, de ses mots balbutiés pour calmer mes élans, ses « doucement », ses « oh oui, encore », ses « baise-moi longtemps »
« Parle moi, parle moi encore, accompagne ton plaisir, guide moi dans tes désirs lui murmurais je, mes mains calées sur l’arrondi de ses hanches, mes lèvres effleurant son cou et ses cheveux déliés, ma bouche prête à mordre sa peau douce et sucrée, dans le but utopique de mieux me contrôler.
Tout son corps gémissant, ses félines complaintes, ses frissons concupiscents et ses plaintes discrètes eurent raison de moi, au plus profond de sa féminité je l’investissais, mon sexe turgescent dans le feu de son ventre. Je n’obéissais plus à ses commandements, ignorais sans vergogne toutes ses supplications, la crucifiais à plat ventre, plaquais ses seins et son ventre contre les draps froissés et d’une main maitresse l’obliger à cambrer dans l’indécence sa posture de femme offerte. La rebelle sauvageonne était à présent sous mes ordres, sous ma domination, ma virilité avait repris ses droits, à l’image de ma voracité légitime pour tant d’excitation. Sa dernière arme secrète, à savoir le bandeau qui entravait ma vue, avait soudain perdu sa perverse fonction et me laissait entrevoir ma queue déboussolée apparaitre et disparaitre dans une cadence infernale entre ses lèvres trempées.
Je réclamais sa sœur dans notre complicité…
Au bénéfice du doute ou peut être par respect pour les désirs d’entrave de ma féline danseuse, je préférais le noir à une soudaine clarté pour me déverser en elle, un orgasme imagé de mes cris éraillés que ses longs gémissements en échos rejoignirent. Je m’effondrai sur elle, elle m’offrait quelques larmes, ultimes jaillissements de sa félicité.
Prisonnière de l’émoi de la petite mort, son souffle amoindri par le poids de mon corps, elle restait ainsi, victime de son plaisir, mon sexe encore planté dans la douce moiteur de son fourreau comblé.
Ce fut le silence, étrangement pesant, qui soudain m’arracha aux vestiges troublants de notre torride étreinte. Plus aucun signe, plus de balbutiement, ni même l’effleurement d’un souffle, d’une respiration autre que la notre. L’étrange complicité gémellaire semblait s’être soudain évaporée, tout comme l’enchantement du fantasme qui m’avait imprégné.
Se dégageant doucement, elle se retournait, déposait sur mes lèvres un doux baiser et puis presque à regret, déliait le bandeau.
Dans la demi obscurité, je retrouvais la vue et recherchais le double de celle qui à mes côtés recouvrait ses esprits. Pas une âme qui vive, pas un bruit délateur d’une autre présence féminine.
« Mais où est donc ta sœur ? »
Elle ne répondit pas, me laissa dans le doute de leur complicité, me renvoya un regard si troublant que je ne pus que pardonner son silence lourd en supposition. Nous refîmes l’amour tant et tant de fois cette nuit là, qu’à l’aurore nos deux corps éreintés par tant de plaisir accumulé sombrèrent en léthargie jusqu’à tard dans la matinée.
Lorsque je me réveillais, elle avait disparu. Sur la table de chevet un petit mot trônait
« Merci pour cette nuit » signé Alexia et Alexandra
Elles étaient ELLE, un merveilleux souvenir, un fantasme de jumelles, une histoire fugace épicée d’Opium.
Plus de dix ans après, je ne sais toujours pas si ELLE fut elle ou elles, mais je ne peux m’empêcher au nom du souvenir de jeux de miroir au Copacabana, de suivre une femme qui laisse dans son sillage les fragrances voluptueuses de son parfum à ELLE.
Un dernier regard dans un miroir et je me dirigeais avec assurance jusqu’à la porte, un sourire magnanime sur les lèvres.
Moment de grande solitude ! Mon regard ne pouvait que s’abaisser à la hauteur d’une valise négligemment abandonnée devant la porte de ma suite. Diane alias Mathilde n’avait pas eu le courage de ramener elle-même mes effets. Tous l’univers fantasmagorique dans lequel elle m’avait emporté depuis l’aéroport venait soudain de s’effondrer au seuil de ma chambre.
J’allais m’en emparer, quad j’apercevais au milieu du couloir le garçon d’étage messager…messager de rien du tout.
« Please, Who owns this bag ?
-I was asked to deposit it here ... I don’t know
-thank you !
-It is yours and you mine ! »
Dans un américain parfait, une voix féminine m’interpellait dans le prolongement du couloir, à l’opposé du bellboy…
« Sorry ? »
Sortant de la pénombre où elle s’était tapie, une délicieuse brune aux yeux verts s’avançait vers moi, un bras et une main tendue pour me serrer la main en guise de bienvenue.
« Vous êtes bien Alexandre … ?
-Et vous Mathilde je présume ! Quel con ! Trois pas et déjà je me ramassais lamentablement avant même qu'’elle ait franchi le pas de porte de ma suite
-Mathilde ! Elle éclatait de rire ! Non, je m’appelle Diane. C’est amusant, c’est le prénom de ma dernière héroïne. Pourquoi Mathilde ?
-C’est le prénom de ma sœur, elle vient de raccrocher ! Héroïne ? Etes-vous écrivain ?
- Auteur seulement, mais si vous m’invitez à pénétrer dans votre chambre, je vous expliquerais !
Elle me devançait …je ne reconnaissais en rien la mystérieuse voyageuse qui m’avait subtilisé mes bagages. Elle portait fièrement sa cambrure sur de hauts escarpins rose poudré, mais elle avait troqué ses bas couture, pour un jeans très usé, de ceux qui sont épuisés et dont on ne peut se séparer. Je ne pouvais l’en blâmer, vu la neige qui ne cessait de tomber sur Chicago.
Je n’ai jamais porté de bas, mais tout laisse à supposer que ce voile si fin, de soie ou de nylon n’a rien de vraiment calorigène. Je regrettais sa tenue vestimentaire très féminisée, mais pour autant elle arborait une grâce peu coutumière pour une femme, je dirais de la quarantaine bien avancée, la cinquantaine à peine frôlée par quelques ridules d’expression.
Son cul de jeune fille bien moulé dans la toile de son 501 râpé, me laissait à penser qu'’elle était femme moderne très éloignée des stéréotypes que la société tente de nous imposer. Un pull noué autour du cou, deux manches disciplinées capables de camoufler une poitrine par trop sincère sous le voilage transparent d’un corsage audacieux et séduisant. Elle s’extasiait, de dos, de la vue qu'’offrait ma suite, et moi, moi je m’extasiais de sa taille fine, des courbes de sa silhouette, de sa cambrure extravertie, son port de tête, sa nuque gracile d’où s’échappait quelques mèches. Je pensais Mathilde, je regardais Diane, et l’espace d’un instant je me glissais dans la peau de cet étranger qui peuplait ses pensées comme un fantôme érotique.
« Magnifique, tout simplement grandiose ….j’aime tant cette ville ! C’est toujours un plaisir de la redécouvrir .A chacun de mes voyages je m’extasie …je suis fan de son architecture, ses buildings, »
En matière d’architecture, elle était pas mal non plus, mais je la laissais monologuer pour ne pas commettre d’imper.
« Puis je-vous offrir un verre ?
-Oh oui avec plaisir ! Je suppose que je peux à peu près tout vous demander !
-Je ne sais pas c’est la première fois que je fous les pieds ici !
-Ici, ici à l’hôtel ou Chicago ?
-Chicago ! Enfin les deux forcément !
-On va faire simple, un gin to !
-Bonne idée !
-Chicago est une ville merveilleuse ! Mon fils vit ici depuis six mois…Il a fait l’école supérieure d’architecture et puis il prépare un diplôme national de master ….Enfin vous voyez quoi !
Putain, je pensais un moment que j’étais tombé sur une de ces chieuses qui se gargarisent de la réussite universitaire de leur rejeton. Je me laissais déborder et tentant de rectifier le tir, ou plus bêtement par inadvertance, je répliquais bêtement :
« C’est pour cela que vous avez eu le temps de vous changez ! Vous vivez chez votre fils !
-Pardon ! Mais de quoi parlez-vous ?
-Et puis Merde, je vous ai vu quitter l’aéroport avec ma valise, le temps de …
- Et puis merde ! Je sais que vous avez lu mon manuscrit ! Vous mentez si mal ! Vous êtes un délicieux menteur, de ceux que j’aime tant d’écrire dans mes essais littéraires !
-Des essais ? Plutôt réussis vos essais. J’adore cette femme Mathilde ! Etes-vous Mathilde, Diane ? M’en voulez-vous ?
-Qu'’en pensez-vous ?
-Je n’en pense rien, j’aimerais tant que vous me répondiez oui
-Alors oui, pour vous faire plaisir ! Et non je ne vous en veux pas. Et que vous inspire Mathilde ?
-Comment vous dire …elle me fait bander !
-Waouh ! Et Diane ?
-Elle me trouble !
-Avez-vous prévu quelque chose ce soir Alex ?
- Je m’appelle Alexandre
-Pour moi ce sera Alex !
-Je n’ai rien prévu ce soir, Non pas vraiment ! J’ai une dure journée qui m’attend demain !
- Bien ! Mathilde vous dirait, je t’emmène au Green Mill ce soir Alex !
-Et que me dit Diane ?
-Je te dis, laisse moi le temps de me changer, de grignoter quelques sushis en bas et puis je t’emmène au Green Mill… »
Tout en prononçant ces mots, Diane commençait à se dévêtir, sans aucune pudeur …Ce que je découvrais dépassait mes espérances.
Une fois débarrassée de ses fringues, elle rechaussait ses escarpins, juste vêtue d’un string microscopique d’un soutien gorge assorti, se dirigeait vers la salle de bain, en ressortait vêtue d’un douillet peignoir blanc. Puis avec audace, elle faisait glisser les centimètres carrés de dentelles qui lui servaient de culotte dans ma poche.
Audace pour audace, je portais son offrande à mes narines, et argumentais son odeur d’un soupir inquisiteur.
« Vous voilà prévenu, me disait-elle
-Etes-vous toujours ainsi, Diane ?
-De quoi parlez-vous ? C’est la première que je me trompe de bagage, mais j’aime assez son propriétaire ! Vous pourriez presque être le héros d’une de mes nouvelles ! »
Sur ces mots, elle avalait son gin tonic presque cul sec !
Je resongeais à Mathilde, en train de se branler dans son vieux cabriolet sans âge. Sans aucun doute, les femmes se ressemblaient … dans la salle de bain l’eau remplissait la baignoire !
Le petit dictionnaire des expressions courantes d’origine érotique
Souris qui n’a qu’un trou… est bientôt prise !
Autrement dit, qui n’a qu’une corde à son arc risque fort de ne pas réussir, ou de se faire prendre. Dans un sens érotique : une femme qui n’accepte pas de faire usage de ses autres trous risque fort de se faire engrosser.
Après le succès du Dictionnaire des mots du sexe, Agnès Pierron lance une collection de petits dictionnaires thématiques.
Agnès Pierron s’intéresse cette fois-ci à toutes ces manières de dire qui ont l’air de ne pas y toucher… ! Une cinquantaine d’expressions ou proverbes utilisés de manière métaphorique et ayant des origines érotiques sont recensés dans ce petit dictionnaire de qualité, plein d’humour, d’une infinie richesse, qui rend sa place au parler quotidien et le détourne avec finesse !
Un exemple :
L’avoir dans le baba, être eu, être refait, et pour employer d’autres métaphores l’avoir dans l’os, se faire entuber .Le Baba c’est la vulve ou l’anus, de toute manière quelque chose de mou et d’odorant, mou comme ce gâteau parfumé au rhum, le Baba
L’avoir dans le baba c’est se faire sodomiser
Tabou, vous avez dit tabou ! Rompons les chaines
Ne tournons plus autour du trou!
C’est le temps son principal ennemi et ses quêtes incessantes des plaisirs érotiques et sexuels.
Il cherche à faire coïncider mille vies qu'’il aimerait vivre et parfois, comme le commun des mortels, il est obligé de faire des choix, de mettre en suspend certaines « aventures » pour se concentrer sur des essentiels vitaux.
Mais il n’oublie pour autant pas, Dominique et Miss Do et l’une comme l’autre, elles peuplent à la fois son imaginaire érotique et sa réalité quotidienne.
Quand il en est à proposer des scénarios à ses aventures de passage, il se demande comment l’une et l’autre réagiraient !
Il laisse des portes se refermer sur des nuits idéalisées et, parfois, la veilleuse dans le miroir lui renvoie le reflet de pâles scènes vécues des centaines de fois auparavant avec des amantes sans imagination et à la vertu provincialo bourgeoise.
La chair est triste dans ces moments où il faut faire l’effort, les efforts d’un amant heureux et ravi de proposer quelques heures de plaisirs à une maîtresse pour qui cette situation n’est qu’une manière d’ouvrir les cuisses et de recevoir un plaisir illégitime qui l’émoustille.
Et puis parfois, divine surprise, le partage d’une quête commune, l’odeur du souffre quand la porte se referme sur deux amants qui ont le même vocabulaire et la même syntaxe pour écrire leurs désirs sensuel et érotique.
On se comprend sans se parler et les mains jouent leur rôle de guide, les yeux devancent les envies et les surprises fusent comme un feu d’artifice, un 14 juillet
Il sait que Dominique serait à l’aise quand la porte se referme et miss Do très à l’aise dans l’ambiance monacale de la chambre.
Enfermée à double tour dans un espace restreint, elles exulteraient de leurs talents cachés et de ceux qui se lisent à hauteur de leurs jarretières.
Faites les claquer pour je m’y pende, songe –t’il
Attachez-moi à vos bas, Miss Do, pour que Dominique vienne me délivrer de sa bouche gourmande
A moins que vous n’exigiez d’elle qu’elle pose son sexe papillon trempé de désir, sur ma bouche assoiffée de vos orages
Doit-il avouer à Miss Do qu'’une nuit il rêvait de son cul pendant qu’’il fourrageait l’étroite entrée de sa dernière conquête. Il avait envie de la sodomiser tant elle était décevante une fois la porte passée. Une punition à lui imposer sans autre forme de procès. Une entrée en matière sans concertation, juste une préparation à minima pendant que ses va -et -vient en levrette lui arrachaient quelques soupirs de circonstances et lui, des bâillements désolants en pensant à ses occupations du lendemain.
Elle acceptait ses doigts humides. Il la surprenait quand d’un saut de carpe sa tige de jade passant de la voie royale à sa rue de la lune. La pauvre, elle ne savait que dire et enfoncée au plus profond de ses entrailles, c’est à Miss Do qu'’il pensait.
Il l’imaginait derrière lui approuvant cette punition à l’insolente qui feignait de ne pas savoir qu’elle avait entre ses mains, un amant dont le but n’était pas de la défoncer mais de lui donner du plaisir, et par toutes les formes.
Peut être Dominique aurait-elle été choquée de sa trivialité, de ses mots fort peu choisis, elle qui les choie dans ses textes.
Mais pas Miss Do, elle, elle sait que les femmes sont à châtier quand elles ne se donnent pas la peine de comprendre comment le plaisir peut leur arriver et comment exploiter ce trésor que l’on nomme le corps.
La pauvre hurla qu’’il n’avait pas le droit, qu’elle était vierge de ce côté, ce qui ma foi devait être vrai, qu'’il lui faisait mal et puis que lui importait, il ne l’écoutait ni ne l’entendait plus.
Son pieu était au plus profond d’elle-même et il hurlait à la gourgandine qu'’il jouirait au fond de son ventre puisque tel était son bon vouloir et qu’elle lui devait obéissance
Ce qu'’il fit en cognant son vit jusqu’à la garde pour qu’elle put sentir chaque secousse de sa jouissance.
Il se retirait satisfait et repu.
Il songeait encore à Miss Do qui avait eu raison d’approuver le châtiment. Sa maitresse de passage était en larmes et son plaisir à lui total.
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