Fairmont Chicago Millénium Park.
Il est à peine 7 heures Am, je ne peux pas dormir, j’ai encore le décalage horaire dans la tête et le corps .A, mes pieds, la ville de Chicago qui s’éveille, ses buildings, l’effervescence d’une journée qui commence .Dehors tout est gris, dans la suite que ma société m’a réservée, tout est merveille, feutré, inattendu presque utopique.
Comment peut-elle, comment peut-elle ainsi dormir, aussi profondément, aussi impudique dans son sommeil qu’’au paroxysme de nos ébats les plus torrides. Elle me nargue inconsciemment, tant elle dévoile en moi l’image de l’insouciance dans sa beauté d’amante peu sage ou bien de femme libérée. Tout en elle irradie une sensualité, une légèreté peu commune que je n’ai cesse de regarder, de scruter comme un expert en criminologie à la recherche du moindre indice exploitable. Epuisée de plaisir , âme et corps en adéquation avec ses chairs éreintées de trop de plaisir conjugués , comme on fait un pied de nez au temps qui passe sans jamais s’arrêter, elle a sombré sans préavis dans un sommeil que tout lui interdit. Le tourbillon de ses plaisirs a eu raison de son vertige, prisonnière de la machine de ses sensuelles émotions.
Une putain d’envie d’allumer la première cigarette d’une journée décalée, me torture le cerveau comme une lacération, mais gravir étage par étage, dans le silence lourd d’un ascenseur, un building américain pour alimenter mes poumons de la dose quotidienne d’un poison pernicieux me semble fallacieux face à ce corps féminin alangui.
Dehors la pluie redouble d’attention à vouloir inonder le bitume de cette métropole, ma terre d’accueil pour quelques petites quarante huit heures. Quelques heures avant mon rendez-vous, quelques heures que je vais devoir gérer avec sa présence, elle celle qui dort entre mes draps et que je ne connais que pour la dimension de ses baisers, la persuasion de ses caresses, son éloquence insinuante des artifices des interdits.
Arrêt sur image, coupure de scènes, flash back, machine arrière, rembobinage, coupez !
Montage, remontage …
Sur la table de chevet, à ses cotés, repose un sextoy, des plus discret, une petite chose sans prétention à l’origine de mes tensions, plus loin deux valises juxtaposées, des bagages anonymes qui ont soudain eu envie de provoquer le destin, la fragilité des certitudes, modifier les statistiques qui font que deux être ont peu de chance de se rencontrer.
J’aimerai tant qu'’elle se réveille, qu'’elle me murmure quelques mots, ne serait qu'’un Bonjour engourdi, mais néanmoins encore empreint d’une résiduelle volupté.
Sa chevelure ébouriffée, ses boucles rousses éparpillées sur l’oreiller ,ses lèvres sereines, ses yeux fermés sur ses rêves tenus secrets, entonnent pour moi dans le silence, le cantique d’une femme comblée.
Sa bouche ouverte à contre temps de son souffle, sa peau mate toute en malice dans les draps blancs, à contre jour, à contre vie m’inspire l’amour d’entre deux nuits, celui qu'’on vit dans l’espoir du sans soucis.
Les valises me narguent, replongent mon esprit dans l’avant quelques heures plus tôt !
A suivre ...si l'aventure vous tente
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