Une magie maléfique enveloppait presque instantanément mon corps. Les flammes de l’âtre semblaient donner à ma silhouette un pouvoir ensorceleur. En pleine possession de ma monture charnelle, j’accordais mes mouvantes pulsions au rythme de ses désirs grandissant dans le creux de ses reins. Maitrisant les assauts de mon bel étalon, mon sexe argumentait ma jouissive gourmandise de sensuels chuintements. Dégoulinante de plaisir jusque sur son bas-ventre, j’entamais une danse, célébrant le plaisir dans une ambiance digne d’un sabbat érotique, me livrant sans complexe à l’exploration de tous nos sens.
Nos effluves érotiques mêlés, sanctifiant le péché en toute impunité, épiçaient mes désirs de voir Pierre malmené par le lubrique ballet de mes hanches, endiablées d’une incontrôlable fougue de le baiser, impudique femelle par sa queue investie
Nos regards incendiés d’un plaisir distillé, essence rare par nos esprits troublés d’autant de jouissance, cherchaient dans leur reflet cette singulière complicité qui fait que deux amants ne font plus qu'’une seule entité dans un accès de volupté.
Mes oreilles bafouées par les insanités dont délicieusement il m’accablait, au bord de son plaisir, aux frontières de ses vices, accentuaient les assauts de mon bassin d’insoumise maitresse. Me traitant de putain ou encore de vicieuse, il donnait le tempo à mes déhanchement .J’alternais les cadences sur ce pieu coulissant, mes ongles de sorcière dans ses fesses plantés, me cambrant démesurément, lorsque, envahie de sa queue turgescente jusqu’au fond de mon ventre, je tentais de maitriser ma jouissance.
Pierre telle une fougueuse monture, soudain me désarçonnait, interrompant mon allure trop fière, mon galop érotique par trop autoritaire.
Je ne donnais pas cher de sa soudaine rébellion, ce sabordage improvisé ne faisait pas partie de mes projets. Me ruant sur son sexe, comme un fauve sur sa proie, je stoppais net la mutinerie. Glissant d’un seul coup, un seul, son sexe au fond de ma, gorge, je reprenais les rennes de ma cavalcade lubrique. Aspirant son viril obélisque, savourant son méat, j’attisais son désir d’une nouvelle raideur, plus dure, plus douloureuse, plus jouissive aussi. Découvrant sous ma langue, chaque repli secret, chaque veine gorgée d’un flux sanguin venimeux, je savourais son plaisir tout autant que le mien. La saveur de son sexe de mes fluides imprégnés, aphrodisiaque mélange aux pouvoirs censurés, harmonisait la cadence de ma bouche sybarite .Quelques larmes pré-séminales à ma salive mêlées, édulcoraient ma gorge d’une saveur pimentée.
« Arrête me criait-il, tu va me faire jouir »
J’allégeais sa douleur de résistance à ce tiède fourreau muqueux, avant d’à nouveau l’entrainer vers le feu, le feu de mes ardeurs entre mes reins cambrés.
Lui offrant la vision imparfaite de ma croupe impudique, j’enfourchais son bassin, savourais cet instant si intime, l’instant si insolite qui fait disparaitre la raideur masculine dans le puits féminin.
Divine posture ! Le feu de son regard brulait ma chute de rein quand j’entamais au rythme de mes désirs de longs coulissements, contractant mon fourreau pour mieux l’emprisonner, pour mieux le lacérer des brulures des successifs orgasmes dont sa queue m’honorait.
Mes doigts aimantés au feu de ma luxure, mon sexe en son bouton, étayaient mon extase jusqu’au déchainement. Pierre, véritablement possédé par l’image diabolique de mon cul impudique, argumentait sa fougue de me voir emporter, en de violentes claques sur mes fesses écartées.
Paroxysme de la luxure, je ressentais sa sève parcourir sa queue complice de mon plaisir, prête à jaillir dans mon étui trempé.
L’orgasme nous atteignait sournoisement ingénieux, nous arrachant cris et gémissements dans une complicité extatique, à faire frémir les murs, de nos égarements.
Je m’arrachais à lui, récoltant sa brulante semence sur mon ventre étourdi par autant d’harmonie.
Des spasmes épidermiques sur mon corps épuisé de plaisir et de transe paraphaient l’évanescence de l’amour consommé sans aucune convenance.
Son sexe rassasié recouvrait sa raison, détendu et serein, sous mon regard ému par son alanguissement retrouvé.
Ma raison reconquise, je quittais ma monture, me retournais, affrontais son regard de mâle comblé. Je récoltais sur le bout de mon doigt, une perle séminale que je portais sur ma langue avant de me lever .De la veste de pierre, partenaire improvisée de nos ébats sensuels, j’essuyais mon ventre, en ôtais toutes traces de la liqueur masculine
Une coupe de Champagne m’attendait. La fraicheur du liquide apaisait cette fièvre qui encore m’habitait. Tout comme la première, par-dessus mon épaule elle achevait sa vie cristalline.
Mon rôle de maitresse prenait ici sa fin. Rechaussant mes pieds nus de mes hauts escarpins, j’improvisais celui de figurante, celui qui est au départ m’avais été attribué. J’envoyais un baiser à mon partenaire de la scène qu'’on venait de tourner, revêtais mon corps du fluide de ma robe .Avant que Pierre ne puisse à mon égard manifester une quelconque émotion, je me dirigeais, malicieuse et perfide vers l’enfilade de portes à double battants qui avaient accueilli mon audacieuse intrusion plus tôt dans la soirée.
Lorsque je traversais le grand salon dans l’ambiance d’une fête arrosée, je ressentais encore le rouge sur mes joues, la fièvre entre mes cuisses, et le feu sur ma croupe dont j’éprouvais encore vivement la brûlure des fessées que Pierre m’avaient administrées.
Un instant de mise en beauté au milieu de l’assistance, bâton de rouge redessinant mes lèvres, une main sensuelle harmonisant l’ébouriffage de mes cheveux défaits
Je prenais une dernière coupe, sortais sur le perron.
Des regards étrangers, lourds de suspicion, accompagnaient ma sortie magistralement anonyme, mais si provocante.
Mon dernier verre rejoignait ses confrères en éclats éparpillés sur les graviers du parc.
Un taxi attendait …Je m’engouffrais sur la banquette arrière !
« Eloïse ! Attendez »
Sur le perron d’entrée à double escaliers, Pierre, me faisait de grands signes
« Eloïse, votre collier »
Je fermais la porte du taxi.
« Roulez »
Le film était fini, par la lunette arrière du véhicule je parcourais l’image de Pierre me regardant m’éloigner. Le bruit du gravier sous les pneus…La nuit avait investie l’habitacle de la voiture …Au loin encore quelques lueurs d’une prestigieuse soirée
Le mot fin défilait en grandes lettres sur l’écran noir d’une nuit blanche.
Attirance …je l’avais le sujet de mon scenario…
J’éclatais de rire nerveusement …, presque fébrilement .Je venais de créer le plus criant, le plus scandaleux, le plus vibrant de mes personnages, celui de mes envies !
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