Je n’aime pas les halls de gare, les trains qui disparaissent quoiqu’il advienne …
un départ est toujours un départ de trop.
Il symbolise un retour puisqu’il le faut, puisque la vie avance sur les rails, sur une route déjà tracée dont les rouages sont trop huilés pour improviser le blocage d’un mécanisme assassin.
Un retour est comme une parenthèse qui se referme, lorsque les mains de deux amants, encore brulantes de tendresses, encore vibrantes de caresses, s’imposent comme une absolue et exigeante détresse.
Alors les bouches encore empreintes des effluves et nectars d’une voracité érotique qui les a rapprochées partagent comme une ultime nécessité un dernier baiser …
Il brule les lèvres, telle une morsure, libérant sur les papilles encore emprises de volupté, un gout de sang et de blessure …
Mais l’esprit déjà s’affranchit de la distance et du temps …
Dans le silence du wagon, par les rails doucement bercée, j’étreins une ombre, celle du désir qui crie, du plaisir qui m’époumone, de ton sexe qui m’aiguillonne jusqu’à ce que soulagée un instant par les images, la bulle de mes souvenirs éclate, à fleur de peau, diluant des frissons érotiques suaves et désordonnés.
Alors comme il semble soudain si loin, le paradis des amoureux, la pluie qui frappe sur les carreaux, le vent qui souffle en rafale au même rythme étourdissant que les soupirs des deux amants, que le clapotis des sexes mélangés dans un orgasme entêtant , à peine éclairé de la lueur des flammes des bougies déjà vacillantes .
Alors partir …
Car demain est un autre jour …
Avec l’envie d’un aller sans retour
Tel est le sort des amants dont rien ne prédestinait qu'’ils se rencontreraient un jour.
© 2011 Mysterieuse
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