Je m'absente quelques jours pour fêter Noël en famille ...
Je laisse de moi, ici et pour vous , quelques traces et un conte de Noël ...moderne !
Joyeux Noël à tous
Des baisers
Mystérieuse
Prenons la vie du bon côté, la neige paralysant la capitale n’a pas que des inconvénients …Enfin, çà c’est ma version, parce que, à écouter tout le monde râler il y avait de quoi vous faire perdre le peu de moral encore préservé…C’est à croire que plus personne ne tolère un hiver rigoureux alors qu'’on n’entend plus parler partout que du réchauffement climatique …
Tout le monde cloué au sol, aéroport paralysé, des gosses qui braillent, des parents qui gueulent ou l’inverse des enfants qui gueulent et des enfants qui braillent, des hommes d’affaire qui s’impatientent, et des patients qui s’affairent dont moi, au milieu de cette foule hétéroclite
J’étais enfin arrivée à l’aéroport après mille péripéties parisiennes .Je n’étais pas vraiment équipée pour la marche, et mes escarpins rouges n’avaient pas les pouvoirs d’un tapis volant …
Oui je sais, j’aurais du les troquer pour une paire de chaussures fonctionnelles, mais vous me voyez, moi, Miss D’Ô, en bas et porte jarretelle, une paire de godillots aux pieds, c’est un peu comme enlever l’olive d’un dry martini … inacceptable !
Pas de taxis …ou tous bloqués…ligne de métros arrêtée trois stations avant le changement …rallier le jardin du Luxembourg sur 12 centimètres de talons, mais pas de crampons anti dérapage …
Enfin, pour faire bref , je venais d’apprendre que mon vol était retardé , et à vrai dire je jubilais déjà à l’idée que je pourrais rester quelques jours de plus , bloquée à Paris , ce qui n’était pas le cas de tout le monde à en juger par la mine dépitée de certains voyageurs en instance ou carrément recalés.
Nous sommes des éternels insatisfaits, les Parisiens rêvent du Sud et les provinciaux de Paris … dans mon esprit, mon retour était compromis, ce qui ne manquait pas d’ensoleiller mon visage d’un grand sourire que je prenais soin de maquiller de rouge en mirant ma frimousse dans un miroir aussi petit qu'’un mouchoir de poche.
Pourtant dans le reflet, je distinguais précisément un regard auscultant ma silhouette, devrais-je dire mon petit cul moulé, avec une effronterie camouflée… je songeais, avec amusement aux nombres de fois incalculable où j’avais interpellé des regards anonymes dans le reflet glacé du rétroviseur. Vous voyez, je ne fais que confirmer ma positivité. Quand tout le monde klaxonne, enfin dans le Sud, je vis tout près de l’Italie, dans les embouteillages et bien moi, juste du regard j’occupe les intervalles immobiles des conducteurs récalcitrants …Garce pourrait être mon deuxième prénom, si vous n’y donnez pas une note péjorative, car c’est bien connu, les hommes préfèrent les garces, lorsque ce mot revêt le costume de coquine, taquine, mutine …
Bref, dans mon dos, un délicieux voyageur égaré, pas pour tout le monde, pas pour moi en tout cas, qui ne demande qu’à être rassuré. Demi -tour diabolique, orchestré de main de maitresse ! Rouge à lèvres encore en main, écharpe panthère traitresse plus que féline, chutant langoureusement au pied de mes escarpins, fragrance opiacée érotisée de phéromones illicitement conviés dans un aéroport, dont rien ne laissait supposer qu'’ils puissent s’inviter à la pagaille …
Improvisation, pas de délibération programmée, acquisition dans l’instant sans tergiversation.
Je voyais de plus en plus un Noël parisien se profilait entre les mains qui me tendaient fébrilement mon écharpe, usurpatrice séductrice. En suivant la ligne de ces mains manucurées , pile poil à mon gout, je découvrais un bras volontaire , puis une épaule d’un costume revêtue , un cou , une oreille , une écoute …Et puis un profil viril, mal rasé, ou rasé de pas trop près , à la manière , « je suis tendance avec ma barbe façon deux ou trois jours » , des tempes grisonnantes , une coiffure ébouriffée dans la même tendance que la barbe…enfin pauvre garçon , il possédait tout ce que j’aime !
L’homme idéal dans un décor de cataclysme voyageur … Il était là mon destin le plus proche, dans un dilemme draconien, le remercier pour son geste de gentlemen, ou bien développer ma prolixe exubérance linguistique, au risque de le saouler.
Mais on ne change pas, le naturel veille quand tout laisse croire qu'’il est les clés d’un futur très proche …j’engageais la conversation !
J’aurais pu dire, timidement : « Je vous remercie », mais j’y préférais « je vous ai vu regarder mes fesses dans mon miroir, mon écharpe n’y a pas résisté, elle a chuté, m’entrainant dans une pirouette dont vous êtes le seul responsable », auquel il répondait par un poli mais non moins troublant « désolé » à la façon Michel Denisot dans sa version revisitée marionnette dans les guignols de l’info ! Empreinte télévisuelle !
C’est à ce moment très précis que j’improvisais une réplique, complètement idiote et effrontée
« Vraiment, vous regrettez ? C’est moi qui suis désolée de vous avoir importuné, je me suis surement trompée…Vous n’êtes pas aussi séduisant que je l’aurais espéré… »
Je récupérais mon écharpe et m’éloignais, le laissant pantois et sans voix ….
Que pensez-vous qu'’il advint ?
Il me recherchait dans la foule anonyme, non pour me murmurer un « second excusez-moi », qui se serait avéré définitivement l’assassin d’une idylle non encore dessinée, tout juste annoncée.
Il attrapait ma taille au moment même où j’apprenais définitivement que mon vol était annulé et que je hurlais un Yes, en tendant mon point levé comme le plus dur des engagés syndicaux !
Je me retournais et lui sautais au cou, une véritable enfant retrouvant s mère au retour de colonies de vacances …
« Votre vol est maintenu ? Je n’ai pas de chance !
-Annulé ! Je vous laisse le choix, soit on squatte l’aéroport ensemble jusqu’à ce que votre avion décolle …
-Aucune chance, mon vol est annulé,
-Ce qui nous offre le luxe la deuxième chance, nous allons prendre un verre ensemble en rêvant d’une cohabitation confortable dans un hôtel improvisé
-Ou la troisième, je vous invite chez moi, je suis Parisien !
-Vraiment ? Avec ou sans option votre invitation ?
-Pardon ?
-Version soft, nourrie, logée, ou version plus délurée, nourrie, logée, désirée ? »
Il me dévisageait, m’envisageait soudain comme une fille que je n’étais pas.
« Si nous laissions libre cours au destin, ce peut une quatrième option !
-Je ne vous plais, c’est cela, trop franche, trop directe .Mais ce n’est pas moi qui ai ouvert les hostilités. Il est où le cabotin qui nourrissait sa libido d’un regard volé sur un cul inconnu, il y a un instant ?
-Vous n’étiez pas censé me le dérober !
-Mais le fait est là, je vous ai surpris en flagrant délit !
-Voilà ce que je vous propose, prenons un taxi, et improvisons…
-C’est cela, improvisons … »
Docilement, dans le sillage de sa valise à roulettes, je le suivais jusqu’à la station de taxi …
Paris m’accueillait à nouveau, en délicieuse compagnie, qui à en juger par ses regards énamourés n’était pas mécontent que son avion ait déclaré forfait.
Je n’avais plus parlé, n’avais même pas porté attention à la destination qu'’il avait confié au chauffeur. Je me laissais porter par un courant sensuel, dont je divulguais impunément les codes à mon hôte, glissant une main impudique sur sa cuisse, jusqu’à cette délicieuse appendice me laissant entrevoir entre mes doigts fébrile, une fluctuation érotique qui n’était pas prête de s’écrouler sous mes fiévreuses malversations.
Dans le rétroviseur, je laissais entrevoir au chauffeur tout le diabolique d’une femme imprévisible quand le désir la fait parler en silence. Il souriait non pas de mes provocantes ardeurs, mais plutôt de la gêne qu'elle occasionnait à leur destinataire …
Dans ma folie, dans mes envies, je venais à peine de percevoir, que nous nous n’étions même pas présentés. J’aimais cet anonymat, il m’excitait au plus haut point, et je priais soudain intérieurement tous les saints, qu'’il n’est pas la furieuse idée de rompre cet obscur et fascinant anonymat…
Fais le, avais-je songé, glisse ta main sur le soyeux de mes bas, fais le, entrouvre mes cuisses par la seule pensée de tes désirs …Mon voeu se réalisait ...
Il se tournait vers moi, s’apprêtait à me parler …J’étouffais sa voix d’un long baiser, avant qu'elle n’émette le moindre son, ma langue fourrant sa bouche assiégée, ma main sondant ses intentions, en dessous de sa ceinture …très nobles arrières pensées à mon égard dédicacées
Je tenais entre mes mains et sur le bout de ma langue, le cadeau dont j’avais rêvé au pied de mon sapin…
© 2010 Mysterieuse
Belle analyse empreinte d’ironie, d’un pays paralysé par un phénomène climatique quoique naturel en hiver. La centralisation des pouvoirs et des affaires fait de la vie à la capitale, vie que je laisse à qui y trouve son bonheur et le mien n’ai pas dans ce mode d’existence, rendent la ville, Paris en l’occurrence, ridicule. Et nous sommes étonné de temps de dépendance lorsque nous vivons à la capable, plus proche de la nature que nous apprécions.
Toujours est-il que votre délicieuse introspection sur la ville citadine m’a beaucoup amusée. Et comme à votre habitude, qui est la plus exquise, vous y avez mêlé ce brin de sensualité qui vous rend irrésistible. Au point que les détails succulents m’invitent à vous imaginer, à vous voir, à vous regarder avec le plus grand bonheur que d’être à la place de l’audacieux qui auscultait votre cul effronté. Et si vous êtes Garce, cela doit être un immense bonheur que de croiser et accrocher votre regard pervers et y lire votre volonté de dominer pour jouer, découvrir votre « prolixe exubérance linguistique » pour s’enivrer de votre splendeur.
Vous êtes imprévisible, mystérieuse et vos provocantes ardeurs sans gène sont un délice sensuel qui, sous les lumières qui scintillent un peu partout en ce Noël, réchauffe et tente. Belle dépendance que celle d’être de partager vos indicibles désirs.
Joyeux Noël avec ces cadeaux de chair qui méritent tous les égards …
Rédigé par : Claude | 24 décembre 2010 à 08:39
A Claude:
Merci Claude pour , comme à votre habitude ce délicieux commentaire à mon égard ...Joyeux Noël à vous ...des baisers
Rédigé par : Mysterieuse | 24 décembre 2010 à 09:57