La magie de la nuit avait accueilli en son sein, dans une chambre sous les toits, peut être un air qu'’elle ne connaissait pas. Le plaisir résonnait déjà, cette plainte éphémère, sans cesse renouvelée d’une femme mise à nu, cette complainte intime dans ce qu'’elle a de plus beau, le désir du plaisir avant qu'’elle ne réclame de vendre son âme au diable pour en savourer le luxe sans fin …
Préliminaires à deux pour un festin à trois, solitude partagée dans le regard des autres, dans le reflet troublant de ce plaisir naissant au cœur d’un sexe aimant, orchidée érotique aux pétales envoutants de perles de rosée humectés.
La beauté de Lilas malmenée par les caresses ordonnés mais si désordonnés de Thierry dont le désir de la baiser devenait de plus en plus pressant, au mépris de mes envies, aurait pu m’être fatale. Lilas, la diabolique à peine revêtue, juste vêtue des derniers vestiges d’une lingerie érotogène à souhait, le voile de ses bas encore maintenu par le porte- jarretelles, hautement perchée sur ses talons aiguilles, Lilas jouait, abusait de notre patience. Effleurant dans un balancement obscène de sa cambrure exagérément creusée la raideur de Thierry, servile de son cul provocant, elle l’invitait à ôter sa chemise, tout en me dévisageant, en me déshabillant du regard, en le laissant trainer sur la protubérance traitresse de mes envies.
Je traduisais, je ne traduisais plus rien, je ne voyais plus que son sexe, son sexe luisant s’entrouvrir sous les doigts vibrant de Thierry, sous la houle née du plaisir de ces doigts insinuants, si habiles à retranscrire les couleurs du désir, cette vague brulante soulevant son ventre palpitant
Je désirais en saisir les notes, caresser son ventre, sa poitrine durcie par les effluves du plaisir, partager ses tourments, lui ôter la guêpière, arraisonner la fébrilité de sa peau Mais le regard de Lilas, deux gemmes verts durcis par une force mystérieuse paralysant mes élans m’imposait sa loi. Elle m’offrait sa jouissance, espérant surement m’infliger la brulure d’un désir douloureux, un vit turgescent avide de ses lèvres…j’étais un pénitent à ses yeux, elle jouissait de sa supériorité.
Partager ses plaisirs doit il être synonyme de souffrir, souffrir cet aimant caressant faisant naitre des perles de ses doigts pénétrants…
Ses doigts à elle s’étaient faits effeuillant pour mon plus grand supplice. Sous les caresses de plus en plus pénétrantes de Thierry, elle avait fait glisser chacun de ses bas, avant que de me les destiner, prenant soin de conserver son dernier accessoire de lingerie et de remettre ses escarpins rouges.
Dans chacun de ses gestes, chacun de ses regards, elle me faisait bander, me rendant un peu plus fou de désir à chaque instant passé, entre deux frémissements de peau, deux gémissements de plaisir contenu, deux claques savamment dosées sur sa croupe arrogante.
Elle était plus qu'’une amante pour moi qui ne l’avait pas encore goutée, elle était une complice effeuillée par mes désirs dessinant en elle des sensations étranges
Je la désirais indomptable, elle était pire que cela.
Je lisais sur ses lèvres en des mots susurrés, son invitation à m’approcher d’elle, sa fierté quand à mon érection pour elle.
Allait-elle s’inviter à découvrir celle qui avait déjà succombé à ses charmes avant que de l’effleurer ?
Allait-elle me solliciter de sa langue, de ses lèvres avant même que je ne lui suggère ?
Je commandais à mes mains des effleurements sur son mon de Venus , à mes doigts une lente possession , progressive , mais impérieuse de son puits, à ma bouche de s’accoler à sa source, de goûter à son miel et de le boire pour me rendre toujours et encore plus dur comme ces guerriers avalant d’un trait leur potion avant de se jeter à corps perdu dans un combat sans autre issue que de prendre, remplir et envahir.
Je commandais en vain…
Lilas se glissait nue entre nos deux corps, ondulante et messagère de ses intentions...sa langue investissant ma bouche, ses mains se refermant sur le sexe de Thierry et le mien, pris au piège de ses envies.
A Suivre...
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