Elle avait prononcé ces quelques mots comme l’annonce de proches et luxurieux présages. Puis elle avait déposé, avec une sérénité déstabilisante, sa veste officier, sur le rebord du lit, avant de détailler, de l’analyse dans le regard, la sobriété du mobilier désuet de la chambre, en accord avec la vétusté des peintures murales. C’était à en pleurer, mais elle avait préféré en sourire et même en rire plongeant Thierry dans un grand moment de solitude …
Mais cette femme avait du talent …ou du savoir vivre .Avant que Thierry ne prononce quelques mots d’excuses qu'’il aurait vite regrettés, Lilas, si tel était vraiment son prénom, balançait son délicieux petit fessier, dont je m’étais copieusement délecté lors de la montée des marches, balançait donc son fondement incendiaire sur le confort moelleux du lit qui l’accueillait avec la grâce qu'’elle méritait…
« Je crois vraiment que je ne suis pas au bout de mes surprises …
Toi d’abord Thierry qui a échappé de peu à une gifle magistrale, en guise de premier contact, on peut mieux faire, puis vous Antoine, qui sans vergogne et avec beaucoup de panache je dois l’avouer, vous êtes imposé pour un trio improvisé et enfin cette chambre sous les toits, dans un hôtel dont on se demande si son unique étoile ne lui fut pas attribuée par erreur ou par accointance illicite. Ce n’est pas ainsi que j’envisageais une nuit parisien et pourtant…je suis comblée ! »
Puis elle ouvrait grandement l’une des fenêtres de la modeste mais spacieuse chambre, lubrique berceau de fortune, s’engageait sur le balcon, s’extasiait de la vue et de l’animation quelques mètres plus bas, en défaisant un à un les boutons de son chemisier transparent. De l’espièglerie dans le regard, je la ressentais capable des pires folies, sa sensualité naturelle exacerbée par la présence de deux amants. Sa diablerie polissonne me tentait terriblement, j’avais envie de la gouter, de la croquer, de la manger et pourtant je m’asseyais dans l’unique fauteuil de la chambre, attentif à chacun de ses gestes …Une troublante complicité, des codes érotiques s’instauraient naturellement entre elle et moi. A chacune de mes œillades, un nouveau bouton sautait libérant par petites touches sa peau de tout voilage devenu facultatif pour ne pas dire intolérable à ce stade de la soirée. Avec élégance mais aussi malignité, elle déambulait sur le balcon entourant la chambre, jouant les ombres chinoises en suggestion, de plus en plus dénudée, de plus en plus provocante dans sa parade amoureuse. Emportée par un souffle en exhibition, elle frôlait d’indiscrétion chacun de nos vices, en balançant honteusement sa silhouette, coté face, d’abord, puis coté pile abusant d’une pirouette savamment féminisée. Je ne savais plus si je préférais ses petits seins fripons ou la désinvolture de sa cambrure assassine. Il y avait longtemps que le chemisier s’était envolé rattrapé in extremis par les soins de Thierry, alors que le voilage fripon prenait la même trajectoire que les feuilles automnales …emporté par le vent …effeuillage vivant pour deux comparses en quête d’émotion.
Je ne saurais dire lequel des deux, elle préférait, mais aux regards des éclats qu'’en ma direction elle jetait, son attention ostensiblement portée sur ma virilité de moins en moins camouflable, me laissait penser un instant que j’étais sa préférence du moment, peut être pour mon peu d’allégeance à ses provocations …
Nous étions deux rebelles amoureux en rapprochement, deux libertins en quête d’émulations …délicieux instants que cette enchère aux plaisirs …sous le regard affolé de l’amant dévoyé de tant de concupiscence.
J’avais décidé …La dernière barrière camouflant la pointe de ses seins venait de tomber, elle m’en offrait la priorité de la découverte, alors que campée sur ses talons, son cul moulé dans sa jupe des années cinquante, elle offrait à Thierry un déhanché à défroquer un moine, une oscillation obsédante, métronome érotique d’un rythme à honorer.
Thierry décidait à ma place …Il ne résistait pas bien longtemps à l’ostentation magnétique d’une croupe au diapason de ses envies .D’une de ses mains, il l’attirait à lui, posait ses lèvres gourmandes à la base de sa nuque, et avec une dextérité impressionnante glisser le zip de la jupe encombrante, qui ne résistait pas longtemps. Et moi, moi je jouissais enfin de la vue de ses portes jarretelles, ceux là même qui m’avait octroyé l’audace d’aborder ce couple d’amant …Je restais assis dans mon fauteuil et la regardais me faire bander audacieusement , d’un port de tête , d’une hanche bien faite , et d’un regard de noir cerné , mi criant , mi plaignant , un regard qui ,je m’en souviens parfaitement , avait définitivement foutu le feu à mes artères , un de ces regard qu'’on n’oublie jamais. Ses deux mèches rousses en bandoulière sous le reflet de ses yeux verts elle semblait me crier, viens me baiser.
Mais j’avais décidé, ou du moins pour un petit moment encore, de jouer les voyeurs. Il est parfois le plus beau des rôles, quand l’héroïne se glisse dans la peau de la plus belle des garces .Et Lilas était belle et garce à la fois ! Ailleurs, dans un autre temps, un autre endroit elle m’avait transporté, elle le savait, en jouissait sous ma fausse indifférence …Elle me jouait un « Vintage » érotique !
A suivre ...
Bel effeuillage en ces journées d’automne où les feuilles tombent, mettant à nu une nature incapable de rivaliser avec la beauté espiègle de votre héroïne, mi-garce provocante, mi nymphe sensuelle. Que la Femme est belle ainsi lorsqu’elle se glisse, sans retenue ni tabou, dans le rôle merveilleux, et qui lui va si bien, d’une égérie Maitresse de son désir.
Je veux bien à ce jeu être voyeur car la tentation est aussi forte que l’action, la domination cérébrale aussi puissante que la jouissance charnelle. A cette ostentation obsédante qui est une tentation pressante, je fantasme d’une telle sensualité diabolique, polissonne et raffinée en jouissant du désir d’être amant éphémère. Alors oui, je veux bien croquer le mal qui est si bon …
Avec le plaisir indicible de lire vos aventures troublante et complice qui instaure une relation privilégiée avec la Femme mystérieuse.
Tendres baisers
Rédigé par : Claude | 09 novembre 2010 à 18:53
C'est toujours un régal de te lire, d'imaginer ces scènes que tu nous contes avec talent, et de frissonner avec les héros de tes aventures...
Rédigé par : Libertin_123 | 10 novembre 2010 à 11:08
A Claude : le raffinement est une essence essentielle dans l'érotisme et le plaisir...Des baisers
A L:sont-ce les héros qui te font frissoner ou l'héroïne ? Une comme tu les aimes !
Rédigé par : Mysterieuse | 10 novembre 2010 à 18:34