Concurrence déloyale, méconnaissance du tempérament de feu d’une maitresse envisagée et scénario catastrophique à la probabilité quasi nulle venaient soudain d’entrainer Thierry dans un grand sentiment de solitude. Un sursaut d’espoir lui avait laissé envisager que le diabolique de la scène n’était qu’une épreuve supplémentaire à laquelle son délicieux rendez-vous, voulait le soumettre, par jeu, par provocation ou pour le mettre au diapason de ses envies. Pour ne la connaitre qu'’au travers d’une correspondance en dents de scie, il ne savait d’elle que ce qu'’elle avait bien voulu lui dévoiler, mais le peu qu'’il avait découvert l’avait tant et tant séduit qu'’il était arrivé à un point de non retour. Elle devait être amante exceptionnelle, gourmande, il avait accepté de la rejoindre lorsqu’elle le lui avait proposé. Le jeu en valait la chandelle…Le jeu, ce mot résonnait dans sa tête …c’était cela, avait-il songé, cette rencontre n’avait rien de fortuit …il imaginait une alliance conspiratrice érotique, dont lui n’était que le suppôt sur fond de cabale érotique. L’imaginaire nous joue des tours parfois, souvent, et surtout lorsque l’on est proie à une femme instigatrice de vos folies capables de vous pousser dans des retranchements dont on n’avait jamais envisagé l’existence L’enfer du « Je »l’avait alors submergé en vagues successives. Je suis un con, je me suis fais piéger, mais j’ai envie d’elle, avec ou sans un autre mauvais garçon. J’aime son rire, j’aime sa voix et je suis sur que je vais adorer son cul.
Incohérence masculine…
Un instant de réflexion , le regard sombre , mais le sourire au lèvre , pour ne pas paraitre stupidement déçu par la réaction spontanée de sa Chère , à la non moins stupide phrase qu'’il venait de prononcer…Juste un instant de réflexion et sa délicieuse partenaire roucoulait déjà avec le semeur de trouble , qui au demeurant ne s’était même pas présenté. C’était sûr, il était son amant, et le pauvre Thierry, une pièce rapportée.
Pourtant, avec d’allégresse et de légèreté, elle partageait équitablement son enthousiasme sensuel entre les deux hommes, donnant un baiser ici, une caresse par là, une frimousse aguichante à l’un, une moue faussement boudeuse à l’autre.
Puis elle finissait par les prendre chacun par une main. Ce geste pourtant si anodin en soi, finissait d’allumer un dernier reflet lubrique dans le regard condescendant des deux futurs amants au diapason de la troublante libertine.
« Thierry, notre hôtel est-il loin d’ici ?
-Bien justement, coïncidence, à l’angle de la rue Rivoli et des Mauvais garçons ! Cinquième étage sans ascenseur … C’est peut être vous à présent, Monsieur,… monsieur comment au fait ?
-C’est vrai cela, comment vous appelez délicieux coquin ? Oubliez votre prénom, je vous appellerai Antoine … J’aime beaucoup ce prénom »
Elle lui tendait une main généreuse …Enchantée Antoine, je me prénomme Lilas
« Bien je vous disais donc c’est peut être vous qui aurait envie de m’en coller une quand vous verrez la gueule de la chambre …
-Bien moi l’idée de faire l’amour avec deux hommes que je ne connais en définitive que depuis peu , dans la chambre d’un hôtel qui ressemble plus à un claque qu'’à autre chose, n’est pas pour me déplaire…au contraire ! J’ai une sainte horreur des convenances…
-Ah vous voyez Thierry, l’indécence de ma proposition n’est pas si indécente que cela …je vous laisse ouvrir la marche et me délecte par la même occasion de ce chaloupée féminin. Madame vous avez un talent certain à vous faire désirer
-Et vous très cher à vous faire inviter …
- Accéderez-vous à ma requête ? »
Elle se retournait étonnée, alors que son charmant petite derrière continuait à onduler en gravissant les marches d’un tapis rouge habillées et ses effluves naturels et sophistiquées continuaient de m’enivrer.
« J’ai juste envie de vous voir vous déshabiller, vous regarder vous dévêtir, défaire vos bas de vos portes jarretelles, les ôter un à un…
-C’était donc cela, êtes –vous fétichiste ou quelque chose comme cela ? N’as –tu pas envie de moi ?
-Si bien sûr, mais rien ne presse, je veux vous voir dans le désir, avant de vous admirer dans le plaisir …
-Antoine ou je ne sais pas qui, c’est bien gentil tout çà, le désir, les bas et tout le reste, mais là tu vois, cela fait maintenant des heures que j’ai envie de Lilas, que dis-je des heures, des jours, des semaines, des mois … »
Elle avait éclaté de rire déjà en proie à ses démons, un regard énamouré pour Thierry, un autre plus perverti pour moi, puis avait ajouté, en pleine possession de sa maturité, se moquant de son âge et de tous les préjugés
« Je vous aime déjà tous les deux, je vous promets de jouir sans entraves. »
L’intensité de son plaisir suait déjà de ses désirs interdits et cabotins.
A vrai dire je crois, je suis sur que le pauvre Thierry était un peu largué par la belle intrigante, alors qu'’il poussait enfin la porte du paradis ou celui de l’enfer.
Rien n’était écrit quand à ses intuitions aux parfums si peu sages, peut être les avait-elle lu dans mon regard
Saurait-elle jamais que depuis la rame du métro je l’avais suivie, surpris de l’élégance d’une femme à Paris en pleine après midi, ou l’avait-elle ressenti, ce qui ne la rendait que plus désirable.
Son regard vif et sa démarche fière m’avait fait supposer un rendez-vous galant, la suite de ma filature n’avait fait que confirmer mes intuitives suppositions, mais jamais je n’aurais pensé pousser plus allant mes audaces. Elle m’avait entrainé jusqu’ici malicieusement …délicieusement !
On venait de leur apporter leurs cafés. Il était grand temps que je me décide.
Je me demandais comment j’aurais réagi si je m’étais retrouvé à la place de ce monsieur et qu’un homme était venu nous proposer de continuer la soirée avec lui. J’ai beau être ouvert d’esprit, avoir partagé de tendres amies avec d’autres mains et d’autres langues masculines et féminines, je ne suis pas sûr que je n’aurais pas envoyé promener l’intrus. D’autant que là, à sa place, j’aurais été si bien avec elle ... depuis plus d’une heure maintenant qu’ils faisaient jouer les monte-en-l’air à leur désir, elle toujours plus provocante, lui de plus en plus entreprenant.
Il fallait vraiment que je me creuse les méninges et vite pour trouver une entrée en matière qui les fasse rire tous les deux et me donne quelques instants pour les convaincre.
Elle, il faut bien se rassurer quand on est audacieux, j’avais la conviction qu’elle serait mon alliée. Je suspectais même qu’avec son petit air mutin elle s’amuserait à jouer de la compétition entre ses deux prétendants. Mais lui irait-il jusqu’à dire que lorsque l’on a de l’appétit pour un on a de l’appétit pour deux et pourquoi partagerait-il celle qu’il dévorait déjà du regard ?
A court de mots, je prenais le calepin qui ne quitte pas la poche de mon pardessus et commençais un dessin. Je ne suis pas dessinateur mais ce que je voulais dire n’exigeait pas de grands talents d’artiste, juste de l’humour et un trait assez clair pour être compris. En haut de la page j’écrivais ces quelques mots inspirés d’une pratique bien connue de certains sourds muets réels ou supposés :
Je suis muet. Je cherche un toit pour trois. Aidez-moi.
En dessous je traçais le cadre de mon premier tableau. J’y dessinais d’abord un lit, y allongeais une femme nue ressemblant le plus possible à la belle. Son regard était dirigé vers deux hommes nus eux aussi qui se tenaient debout au pied du lit. Soulignant l’hésitation de la femme devant ce choix délicat, deux gros points d’interrogation remplissaient la bulle qui sortait de sa tête.
Dessous encore, dans un second dessin, je croquais le même lit avec la même femme mais cette fois entourée d’un homme sur chacun de ses côtés. Dans la bulle était écrit : ce que femme veut les mauvais garçons le font.
Après quelques retouches, un coup de crayon plus appuyé sur les contours du lit, et sur le galbe des seins de la femme, satisfait de ce qui ressemblait plus à une bande dessinée esquissée par des enfants qu’à de réels dessins je retirais la page de son bloc et rangeait mon crayon.
Il en va ainsi du désir des amoureux de l’amour comme de l’heure de vérité, quand elle a sonné …
Comme tous les timides je me jetais à l’eau comme si ma vie dépendait de la démarche que j’allais entreprendre à l’instant. Je me levais. En deux pas j’étais devant leur table. Tous les deux me regardèrent, interrompus en plein badinage. Je posais mon dessin devant eux, d’abord tourné vers celle qu’il me fallait à tout prix mettre de mon côté. Elle se saisit du bloc, le ramena plus près de ses yeux comme si elle voulait être certaine d’avoir bien compris le sens de mon dessin, me regarda fixement un sourire complice aux lèvres et éclata d’un immense rire qui remplit la salle et interrompit d’un coup toutes les conversations. Tous les regards convergeaient vers notre table et moi j’avais envie de prendre les jambes à mon cou et de m’enfuir loin du ridicule que je sentais fondre sur moi.
D’autant que le plus dur restait à faire.
C’est elle qui s’en chargea, retournant mon dessin vers lui. Il semblait interloqué comme stupéfait, figé dans une incompréhension totale de ce qui lui tombait sur la tête. Elle lui vint en aide. Posa sa main sur la sienne, se pencha vers lui, l’embrassa fougueusement et je l’entendis lui dire à l’oreille :
« Toi qui revendiques ton libertinage c’est le moment de m’en faire profiter …
J’en concluais que j’avais d’ores et déjà emporté l’assentiment de cette femme si mystérieuse et en même temps si volcanique. Il me fallait impérativement obtenir le consentement de son ami, en faire sans tarder mon complice d’un soir.
- Je ne cherche aucunement à vous subtiliser ce joyau que vous caressez de vos yeux et pas que de vos yeux depuis une heure, mais reconnaissez avec moi qu’une telle femme réclame des attentions qu’aucun homme seul sur terre n’est capable de lui apporter. Je vous propose seulement d’être votre troisième et quatrième main, votre deuxième bouche, vous savez celles qui nous manquent toujours lorsque nous voudrions être partout à la fois sur le corps de la femme que nous honorons. Et vous, Madame, ne voyez pas dans ma démarche un outrage à votre féminité mais bien au contraire le désir impérieux de lui rendre hommage.
L’homme écarta de la table une troisième chaise qui y était rangée et me dit d’une voix mi-narquoise mi-agacée :
«Asseyez-vous. Vous savez que vous être drôlement culotté et que je pourrais vous en coller une.
Et se tournant vers sa maîtresse :
- Ma Chère, si cette proposition parfaitement indécente vous tente alors je me range à vos désirs. »
Elle avait un sourire malicieux lorsqu’elle sortit, devant les clients éberlués, du restaurant, un homme à chaque bras.
Le baiser, ils en avaient tant et tant parlé avant de se croiser réellement que le moment venu, ils l’avaient muré dans une espèce de pudeur indescriptible, repoussant toujours plus loin l’échéance de leurs langues mêlées. Mais le tendre « idiot » qu'’elle lui avait adressé, avait atteint Thierry, tel une indescriptible étincelle embrasant soudainement leur rencontre d’un degré supplémentaire de sensualité.
A la perpendiculaire de la plaque émaillée de la rue des mauvais garçons, elle plaquait Thierry contre un vieux pilier décrépi .Elle enrobait d’insolence la bouche de son amant pervertie par autant d’assurance, plaquait son corps félin en manque de plaisir jusqu’à l’endolorir, contre celui bandé de désir et de surprise du bienheureux captif de la voracité d’une bouche aimante.
Pas de mauvais garçons autour du couple en découverte, juste des passants surpris ou choqués c’est selon par tant de fougue amoureuse surtout de la part d’un tandem cinquantenaire, véritable entorse à la trop rigide morale judéo-chrétienne toujours en vigueur au XXI ème siècle.
Elle se délectait ouvertement de la raideur se profilant sous la toile du jeans de Thierry, qui lui, s’enivrait de la tiédeur humide du baiser provocant. Instinctive, libertine, insouciante du « qu'’en dira-t-on », sous la métaphorique plaque émaillée, elle condamnait déjà, de son ardeur érotique, l’auteur de son méfait.
Puis, avec la jovialité et la désinvolture d’une jeune étudiante en femme –femme vêtue, elle l’entrainait, le tenant par la main jusqu’au petit restaurant en plein cœur du Marais à l’enseigne éponyme du nom de la rue.
Dans un cadre intimiste le couple s’installait, et fêtait leur premier baiser d’un verre de Chardonnay… Ils trinquaient comme des amoureux dans une histoire naissante en sachant qu'’au matin, lorsqu’ ils se quitteraient, ils ne garderaient d’eux, qu'’ un troublant souvenir.
Les mains de Thierry, s’étaient encanaillées, caressant sur le voile les pointes de seins déjà érigés, ou plus bas, tâtant avec ivresse, la fermeté des fesses de la belle effrontée. Elle riait, souriait à la vie, au plaisir à venir, à la nuit agitée dont elle lui décrivait les désirs sous-jacents. Mais pour autant, elle restait toujours attentive aux allers et venues des clients du restaurant entrant ou sortant, discrète mais séductrice dans ses agissements ….
Ils avaient commandé les plats du jour, pour ne pas trop trainer, avide l’un de l’autre, impatient de s’aimer, de découvrir leur peau, de mélanger leurs corps, leurs effluves, leurs sexes.
Un homme était entré, seul, elle l’avait reconnu, il était déjà installé sur la terrasse du petit bistrot qu'’elles et Thierry venaient de quitter un peu plus tôt. Les avait-il suivis ou bien étaient-ils confrontés à une coïncidence. Rien n’était moins sur. De là où il se tenait, il profitait d’une délicieuse vue sur ses jambes. Il lui offrait l’audace d’un regard appuyé, alors qu'’elle se lovait dans les bras de Thierry, s’inquiétant de sa main, le plus discrètement possible, du degré de raideur de sa virilité. Pour autant, par provocation ou par jeu, jamais elle ne quittait l’inconnu du regard dans lequel elle lisait ses intimes pensées qu'’elle traduisait ainsi, intérieurement
« J’ai décidé ce soir de faire un détour par la rue des mauvais garçons .Je vous ai suivie, profitant d’une troublante vue sur vos jambes, jusqu’ici dans ce petit bistrot, où vous avez commencé à flirter avec votre amant d’un soir. Je vous trouve beaux tous les deux, j’ai envie de vous le dire, votre désir flotte dans l’air, plus prégnant que le fumet du plat du jour. »
Il lui souriait, elle lui répondait par un regard malicieux et coquin, puis glissait « envie de toi » à l’oreille de Thierry. Son imaginaire débordant poursuivait silencieusement l’interprétation de ce sourire érotique et séduisant
« Vous vous penchez et murmurez quelques mots à l’oreille de votre amant, toujours en m’observant, pourquoi ai-je le sentiment que vous lui parlez de moi ?
Le repas s’écoule, vos éclats de rire viennent parfois interrompre le doux brouhaha des conversations.
Je me demande si vous venez de faire l’amour ou si vous allez le faire. Peut-être les deux. J’aime votre façon gourmande de poser votre fourchette à l’orée de votre bouche avant d’avaler chaque bouchée.
Vous croisez les jambes en me fixant du regard. Depuis un moment déjà je m’interroge, bas ou stay up, porte-jarretelles ou guêpières. En changeant de position et en tendant le tissu de votre robe vous venez de m’apporter au moins une réponse, le long ruban de l’une de vos jarretelles imprime son relief à l’étoffe.
Est-ce volontaire ? Avez-vous perçu ma sourde interrogation ? Si vous étiez seule je vous aurais rejoint à votre table en vous proposant de déguster nos desserts ensemble. Mais là ? Et pourtant je perçois comme une invite à vos gestes et à vos regards. Etes-vous aussi libertine que je suis libertin, mais votre ami ? J’hésite à me lever …. »
Elle aimait le double jeu qu'’elle était en train de jouer, allant jusqu’à espérer que le séducteur inconnu les rejoigne à la table … Cet homme avait l’air diablement coquin, à la hauteur de ses gourmandises. Après tout Thierry était bien, s’il n’avait pas menti un adepte irrégulier du libertinage au sens large du terme, et au pire, elle ne pouvait affronter qu'’une fugace bouderie d’un amant non encore consommé, et au mieux un agréable moment en compagnie de deux hommes concurrents, ou mieux, complices.
Elle repoussait l’idée qui l’avait pervertie, offrant en persuasion, toute sa confiance à un destin écrit sur d’érotiques présages ou de simples intuitions …
A l'occasion du Monster Ball Tour, les 22 et 23 octobre prochains à Paris Bercy, la Galerie Chappe vous propose de découvrir l'exposition "Lady Gaga à Gogo", DU 22 AU 30 OCTOBRE.
C’était programmé avant les grèves et le joyeux bordel qui règne actuellement dans l’hexagone.
Quelques manifestations plus tard, les caprices de la star, n’en sont nullement responsables, les concerts parisiens sont repoussés au 21 et 22 décembre prochain. D’ici là espérons que l’effervescence contestataire se sera apaisée. Il serait bon de décaler la trêve des confiseurs quelques jours avant Noel, pour qu'’on puisse enfin savourer un peu de tranquillité …
En bref, vous l’aurez compris, la « GAGA », ne sera pas à Bercy ce week-end.
Qu'’on l’aime ou qu'’on ne l’aime pas , une exposition lui est consacrée en trois thèmes d'exploration: une galerie de portraits, à la manière d'une vieille demeure, une série d'œuvres qui font écho à l'univers de la chanteuse et, clou du spectacle, de nombreuses robes et accessoires portés par la Gaga dans les clips sur scène et dans la vie.
Bonne visite pour les Parisiens , vernissage ce soir pour les inconditionnels
ELLE se souvient, ELLE se souvient uniquement que de ce que son cerveau libertin a bien voulu retenir ….
C’était un mercredi, sous un ciel lourd et gris, l’achat d’un parapluie, rouge comme le sang bouillonnant qui coulait dans ses veines. Dans le pays d’où elle vient, il ne pleut presque jamais et même quand il pleut, elle se calfeutre chez elle, noircissant inexorablement des pages blanches de rimes et de proses en attendant que le soleil éclose à nouveau.
Rayonnante, le soleil qui manquait au décor des pavés de la capitale, sous le parapluie rouge, elle guettait l’interdit, cet amoureux de passage, l’amant d’une seule nuit, cet inconnu volage, qui bravant le Mystère de sa forte personnalité, en la place de l’Hôtel de Ville avait osé lui donner rendez-vous.
Nombres de regards masculins l’avaient prises pour cible, pour ses jambes plus particulièrement qu'’elle avait habillé, circonstance oblige, de forts délicieux bas, invites tendancieuses en sensuels partages. Juchée sur ses hauts escarpins rouges en harmonie peu sage avec le rouge carmin de son nouveau pépin, elle souriait au ciel en espérant de lui qu'’il lui envoie au plus vite son rendez- vous galant …Dix-sept heures venaient à peine de sonner …
« Tu me reconnaitras, lui avait-elle précisé, tu ne peux pas te tromper, mon allure femme –femme ne pourra te tromper »
Tu avais bien raison, Madame, avait-il songé en l’apercevant de loin
Sur la Grande Place, il n’avait eu qu'’à suivre les regards concupiscents des hommes environnants pour des jambes féminines au galbe envoutant. Verso, Elle était ELLE, identique à celle qu'’il avait longtemps imaginée avant que d’en découvrir une photo floue, et son esprit joueur lui imprimait la saugrenue idée de la surprendre en déposant un baiser à la base de sa nuque. La réaction fut de taille, mais pas celle qu'’il espérait…Madame surprise de ce méfait, tressaillait non pas de plaisir comme il l’eut espéré, frissons épidermiques assurés mais plutôt par la crainte exprimés, avant de lui bondir dessus, toutes griffes dehors, sous l’œillade amusée d’un couple d’étrangers.
« Hey, Tigresse, ce n’est que moi !
-Oh Mon Dieu, je suis désolée, mais tu m’as fait si peur …Si je n’avais pas eu ce foutu parapluie en main …Tu es passée à côté d’un gifle, ou pire un coup de poing …
-Cela commence bien ! Moi qui rêvait de ton regard coquin…Une mauvaise plaisanterie et le voilà endurci, effronté, si dur, si froid »
Ces quelques mots ramenaient la sérénité, elle l’embrassait sans plus de retenue, sa bouche, ses lèvres au bord des siennes. Il découvrait enfin ce regard assassin dont elle lui avait tant parlé .Il avait envie d’elle, là tout de suite ….Il n’y avait guère qu'’une petite demi heure qu'’il était arrivé Gare de Lyon de sa Provence natale, à peine une petite demi-heure qu'’il avait déposé ses bagages à l’Hôtel.
L’hôtel, là aussi il allait la surprendre…Il était presque sûr qu'’une femme comme elle, dont la grâce et l’élégance n’étaient plus à démontrer, il était sûr qu'’elle était habituée au luxe des palaces, au confort des hôtels quatre fois étoilés ou même cinq. Comment allait-il lui avouer, qu'’il n’avait trouvé qu'’une modeste chambre au cinquième étage dans un encore plus modeste hôtel sans ascenseur…
Mais après tout, ils ne s’étaient rien promis, sinon une rencontre, une soirée agréable et peut être plus si affinités, mais rien qui ne laisse présager un passage par la vétusté de son gite parisien …
Putain de Mondial de l’Auto …Il n’avait pas songé à cela …mais tout était allé si vite Il s’était laissé déborder par son empressement à la rencontrer. Cette rencontre était inespérée, la dernière chance. Il se souvenait du premier fiasco …de sa peur au ventre, et de sa lâcheté quand il lui avait annoncé par texto « Je ne viendrai pas ». Elle était déjà à Paris, elle l’avait injurié, puis elle avait disparu…mais il ne l’avait pas oubliée. Le temps avait passé et…
« Thierry, tu ne dis rien, je ne te plais pas, que se passet-il ? On fait quoi ? Nous sommes à deux pas du Marais, j’adore le Marais, allons –y ! A moins que tu veuilles faire l’amour avant !
- Avant de quoi ? Avant de boire un verre, avant de manger !
Thierry, quelque peu perturbé par le naturel audacieux de sa complice, bégayait en guise de réponse ….puis se reprenait
« Allons prendre un verre, laisse moi te regarder, je suis si heureux d’être là avec toi .Tu sais d’ici quelques jours j’embarque sur un Cargo pour L’Afrique, quinze jours de mer, pour rejoindre le continent Africain un vieux rêve …Quoiqu’il en soit je serai venu à Paris pour faire quelques achats …
-La galanterie ne t’étouffe pas, mais je savais à quoi m’en tenir en te rejoignant…Je vais où mes instincts me mènent .Je parie que tu as pris une chambre si ce n’est minable, pour le moins modeste, non loin d’ici avec une vue imprenable sur les toits de Paris, avec une adresse moins ordinaire, voire connue.
-Absolument, quelle perspicacité ! Je ne savais comment te le dire et puis je ne savais pas…C’est à deux pas d’ici !
-Tu ne savais pas … tu ne savais pas quoi, si je tomberais dans tes bras, entre tes draps .Comme tu vois j’ai mon baise en ville, comme son nom l’indique, je vais baiser en ville … et si c’est à deux pas d’ici, rien ne nous l’interdit
-As-tu envie de moi, la tout de suite ?
-Non, là, dans l’immédiat, j’ai envie d’une bonne pression en te découvrant ! Je me découvrirai plus tard, si tu le veux bien, je veux dire physiquement »
Son éclat de rire l’atteignait de plein fouet …Il était sous le charme de sa jovialité et de son cul …il faut bien l’avouer…il se l’avouait !
Cette cambrure accentuée par la hauteur de ses escarpins était une vraie pousse au crime…. Ses mains agrippaient déjà en rêve les rondeurs de son bassin, ses yeux dévoraient sa provocante croupe, l’esprit baladeur et baladé entre sa nuque si féminine et cette chute de rein diabolique, un avant gout de son écrin.
Il imaginait son réceptacle en effervescence sous les dentelles, en inventait les contours, rêvait d’une calligraphie tactile qu'’il imprimerait de ses doigts sur la douceur de sa corolle. Toutes ces images défilaient dans sa tête, alors que sa démarche chaloupée, elle l’entrainait comme une vraie parisienne vers une brasserie dont elle avait l’habitude lui avait-elle précisé, rue du temple, à deux pas de leur point de rencontre …
ELLE, elle l’aurait pensé plus entreprenant. Elle avait imaginé une rencontre fougueuse parce qu’éphémère, programmée, interdite. Thierry s’était contenté de la détailler sous toutes ses coutures, de la dévisager, respectant une distance anormale entre leur deux corps. Une drôle se sensations l’avaient effleurée…Et si elle ne lui plaisait pas …Peut être ne lui inspirait-elle aucun désir !
Malgré la pluie, la terrasse de la brasserie regorgeant de clients profitant de la douceur du thermomètre, leur laissait la toute petite possibilité d’une toute petite table … La promiscuité n’allait pas aider à leur rapprochement avait-elle songé en s’asseyant et bien étrangement Thierry avait pensé le contraire. La douceur climatique en dépit de la pluie autorisa Madame à se déshabiller, ou du moins à ôter sa courte veste officiée dévoilant à Thierry un chemisier diaphane imprimé panthère dans des tons beige rosé. Deux petits seins fripons à peine camouflés tentaient vainement de s’échapper du balcon où ils avaient été emprisonnés .Une apparition appelant un reflet dans le regard de Thierry, puis des réactions en chaine. Une prise de vue en accéléré, un baiser, un baiser volé en séduction, une main de Thierry posée sur le soyeux des bas taquins. Croisement de jambes, décroisement , crissements familiers du tissus satiné, familier mais pas assez , pas assez intime pour accueillir une main audacieuse capable de répondre aux attentes illicites d’une femme en mal d’amour.
Le voisinage l’excite ! Ces regards calomnieux tentant aveuglement d’accabler un couple illégitime, bien sûr c’est évident, par pure bigoterie ou pire jalousie ne font qu'’exacerber les désirs qui l’étreignent. Elle entrouvrait ses cuisses, libérant la tiédeur de son excitation que Thierry recueillait dans sa paume invitée à dessiner une course jusqu’aux frontières limites de décence exigée à la terrasse d’un café.
La sagesse féminine, la détermination de l’amante potentielle en totale intuition, commandant deux demis, calmait pourtant le jeu, atténuait le feu , mais pas suffisamment pour interdire à l’impatient amant de prononcer
« J’ai envie de toi »
Mais l’interdit excite, elle le sait plus que lui, les hommes sont pulsionnels, les femmes plus cérébrales, capables de tortures pour mieux se faire désirer.
Elle ne répondait pas, fouillait dans son grand sac, à la recherche de son téléphone, s’inquiétant d’un appel qu'’elle aurait occulté involontairement. Il ne lui tenait pas rigueur de cette diversion, glissait ses doigts fébriles sur ses rondeurs fessières, à cet endroit précis qui laisse deviner la générosité d’une amante gourmande de particularités érotiques …Elle chaussait ses lunettes, il retrouvait la diabolique intellectuelle qui l’avait subjugué, elle ôtait ses montures, loquace et légère, elle riait aux éclats, il revoyait la gamine qui l’avait amusé.
Plusieurs femmes en une, il ne s’était pas trompé, elle ne l’avait pas trompé.
De discussions en verres, de verres en discussions, le temps était passé, il en avait même oublié que ce n’était pas la femme qu'’il venait rencontrer, mais bien une maitresse, capable d’adultère dans la plus grande dérision…
Elle aurait pu être une amie, si elle ne l’avait pas autant attiré !
« Je t’invite à manger, lui avait-elle imposé-Il n’en est pas question ! Donne- moi la main, allons plus loin …
-Si tu veux, mais si tu refuses mon invitation, pas de baise !
-Pas de baise, tu veux me rendre dingue !
-Oui, surement, mais juste pour une nuit ! Je t’emmène rue des Mauvais garçons, tu ne mérites pas mieux »
Etait-elle voyante, l’avait-elle suivi à son insu ?
« C’est une plaisanterie !
-Ai-je l’air de plaisanter, il y un délicieux petit resto, une petite enseigne qui mérite le détour, mais pourquoi cette réflexion ?
-Tu le sauras bien assez tôt ! Je te suis !
-Non, je t’emmène, embrasse moi idiot, nous en crevons d’envie tous les deux. »
J'Y SERAI LE 13 NOVEMBRE ET " AIGUILLES-BAS SANS DESSOUS AUSSI AVEC UN DE MES POEMES
"TANGO"
J'ESPERE VOUS Y RETROUVER NOMBREUX POUR UNE SOIREE EROTICO-TANGO
De 22h30 à 4h du matin Entrée libre Le Réservoir, 16 rue de la Forge Royale 75011 Paris Tél.:01 43 56 39 60 ; Métro : Faidherbe Chaligny http://www.reservoirclub.com Restauration sur réservation : 01.43.56.39.60
Rejoignez nous pour ces soirées exceptionnelles au Réservoir où la magie sauvage de ces intense milonga (Grand Bal Tango) de 22h30 à 4h du matin sera ponctuée de numéros de CABARETS EROTIQUES.
"L’érotisme dans ce qu'’il comporte de plus noble, de plus sensuel, c’est ce que l’Œil d’Eros nous propose le temps de ses soirées. Il pose un regard artistique au sens large du terme, un regard kaléidoscopique sur les différentes facettes de l’art érotique, rassemblant artistes, comédiens, danseurs, musiciens dans un voyage initiatique et sensuel aux frontières de l’imaginaire. Sur le succès grandissant des soirées thématiques au sein de l’écrin unique du « Réservoir » à Paris, propice à l’épanouissement et à la convivialité, l’Œil d’Eros nous propose une nouvelle saison tournée vers le tango, danse symbolique s’il en est de la séduction, presque une promesse érotique dans son évolution. Ambiance sensuelle raffinée, vertigineuse croisière dans la magie d’une fiévreuse Milonga, ponctuée de numéros de Cabarets érotiques aux pouvoirs très sensuels. C’est presque un rendez-vous galant, la découverte d’artistes inédits ou encore plus célèbres, la lecture d’une prose érotique, récréation littéraire entre une effeuilleuse séductrice et un artiste plus acrobatique, mais non moins érotique, au cours de nuits exceptionnelles dans un cadre séduisant au rythme de l’art et des bandonéons."
Tango Scene : "TANGUERA" By PANAM’ ERICANOS ART PROJEKT
Photos : Julien Ferret
Body Painting : Quand L’Art pictural épouse les formes du Tango argentin. Une Performance de DAVID MUGUERCIA artiste peintre cubain.
Aiguilles, bas sans dessous, nous séduisent autour du poème de l'auteur érotique Dominique Alers: "Tango"
Sensuelle et orageuse, Gigi Von Ploom nous attise dans un strip Tango Tease.
Tout au long de cette nuit, l'oeil d'Eros vous propose une intense milonga conduite par leDJ René Bui sur fond de projection de l'univers photographique Tangueriste de Julien Ferret.
Les commentaires récents