[…]Je regarde Gabriella, complice de mes émotions, imagine qu'’à cet instant la même cyprine doit traduire l’illicite de nos proches projets.
À la manière d’un mâle conquérant, il me toise de ses yeux de braise encanaillés par la possibilité d’un trio lubrique dont il voit l’ombre se dessiner dans les contours troublants de ma perverse dévoyeuse. J’aime son autorité, mais c’est bien mal connaitre la conquérante lubrique qui m’habite. S’avouer vaincue, n’est pas dans mes gènes, et pourtant depuis le début Alessandro et moi menons le même combat. Nous sommes deux érotiques killers aux désirs carnassiers, capables de viles mais non moins lubriques bassesses, par pur esprit de domination et d’enchères du plaisir, mais toujours dans la complicité.
Je viens juste d’en prendre conscience, même force, et cette soudaine mentalisation me fait sourire. Je songe à ces road movie mettant en scène des couples diaboliques capables du pire et de semer la terreur sur leur passage. Mais bien sûr, cela m’apparait maintenant nettement comme une évidence, la délicieuse Gabriella n’est rien d’autre qu'’une victime de notre parcours érotico dramatique, une victime innocente avec la quelle on va jouer égoïstement un moment avant de s’en débarrasser impunément. Pas l’ombre d’un doute, et pourtant le scénario machiavélique que je suis en train d’élaborer, à l’abri derrière mon imaginaire d’écrivain, ne me ressemble pas, ne me ressemble guère. Alessandro en est l’ingrédient, la base culinaire, Gabriella, le piment, la touche particulière qui fera que…
« Dominique !
-Oui, où étiez-vous donc ?
-Ici ou là… Mais où est donc passé Gabriella ?
-Mais qui est Gabriella ?
-La belle jeune femme qui dînait en face de nous !
-Je ne sais pas, ils ont du partir, la table est presque vide. Vous la connaissez ? »
Il le fait exprès ou quoi, serait-il plus infernal que moi ou pire serait-il complètement idiot. Me serais-je trompée à ce point ! Seul son regard le trahit, stupide, il ne l’est pas, il a bien compris que je manigance quelque chose de pas très catholique. J’aime bien ses yeux posés sur moi à cet instant, son regard qui dégouline le long de mon échine, enveloppe mes reins et finit sa course dans la tiédeur de mon écrin. Ses pupilles n’ont pas quitté mes opalines iris et pourtant en une seule œillade il m’a inoculé son venin, cette drogue invisible mais tellement palpable à l’œil nu qu'’est le désir dans la complicité. Ces regards, je voudrais qu'’il en abuse, qu'’il m’en accable m’acculant au-delà des limites érotiques que je m’impose, dans une impasse d’où je ne pourrais m’échapper que comblée de plaisir.
Le plaisir est le maitre mot de notre cabale amoureuse, le seul argument valable qui nous est amené jusqu’ici, et Gabriella un prétexte supplémentaire pour nous mettre le feu dans le sang.
Toutes ces réflexions intérieures ne résolvent en rien mes interrogations quant à la disparition de Gabriella, quand elle réapparait devant moi diaboliquement belle, diaboliquement désirable, immoralement impudique, mais si discrète dans ses intentions. Telle une belle ingénue, inconsciente des effets produits dans le sillage de sa silhouette, elle se dirige vers sa table et les quelques convives encore présente, croise ses jambes fémininement, dans une attitude à la fois aguichante et stylée, un comportement de provocation en élégance racée.
Point trop n’en faut ma Belle, Alessandro pourrait succomber, il est si fragile ce diable de garçon sous la toile de son pantalon.
Délicieuse sensation que de se sentir désirée par deux personnes de sexe opposé, sensation que j’ai de plus en plus de mal à contenir. Et le garçon de salle qui n’arrête de mater le manège depuis le début. Avec son air de ne pas y toucher, ses « Madame reprendra du champagne « ou encore « Madame a aimé », il improvise depuis le début un ballet haute performance pour savoir qui est qui, qui fait quoi et avec qui .Il m’exaspère …
« Avez-vous choisi le dessert Madame ?
-Oui, vous, ferez-vous le quatrième ?
-Pardon, Madame ! » Il a l’air emprunté, stupide, mais pour autant poursuit professionnellement
« Pardon, Madame, je n’ai pas saisi …
-Madame prendra la même chose que moi ! Anticipe Alessandro
-Voilà c’est ça, Monsieur et moi partageons tout, c’est clair comme cela !
-Bien Madame, bien Monsieur, dit-il en s’esquivant meurtri de honte
-Et bien Dominique, que vous prend-t-il ? Gabriella et moi ne vous suffisons plus ! Quelle coquine ! Quelle gourmande »
Je dissipe le malaise et ma contrariété passagère d’un éclat de rire impulsif devant tant de dérision spontanément brillante !
Un..., une..., deux...,Trois..., plus...?
Complices effets de venin savamment distillé...
Troublantes attirances des beautés de Vénus...
Conquètes multiples, perspectives insondées..
Elans irrépressibles d'intrépides phallus...
Désirs saphiques et priapes mélés...
Mille baisers sapho-phalliques mêlés
D.
Rédigé par : D. | 21 septembre 2010 à 18:12
A D.: que d'intrépidité dans vos rimes ...cela ressemble à un parterre de genres (tous genres confondus), impatient de tomber dans la luxure!Epoustouflante image orgiaque ...à trois...ou plus ?
Des baisers
Rédigé par : Mystérieuse | 23 septembre 2010 à 10:29
Pourquoi ce texte, fort troublant, me fit penser à ce titre du film de Lelouch "hommes, femmes, mode d'emploi" ?
peut-être parce qu'il lève (ô fort légèrement mais avec tant d'élégance) le voile de tes désirs tant pour les hommes que pour les femmes ?...
Baisers doux
L
Rédigé par : Libertin_123 | 23 septembre 2010 à 17:26
A L: troublant mon texte ! Je vais de ce pas écrire la suite! Mon cher L, il lève le voile de tes désirs ...celui de me voir désirer les deux genres . Des baisers L... A bientôt!
Rédigé par : Mystérieuse | 27 septembre 2010 à 14:22