Alors que je me suis encore perdue dans des réflexions érotico- existentielles, Alessandro n’arrête pas de jouer le parasite dans mon assiette sans que je n’y prête aucune attention sauf que …à jouer les escrocs on finit par se trahir maladroitement .Une langoustine plus irréductible que ses congénères, délatrice du délit du « pique- assiette » atterrit subversivement sur la fausse rigueur de ma petite robe noire. Mes gênes de lionne camouflés, en standby par excès de séduction, ont tôt fait de resurgir pour manifester outrageusement ma colère !
« Putain ! Alessandro , j’éclate , regarde ce que tu as fait »
Je regrette déjà mes mots et mon tutoiement, je m’adresse à lui comme à un enfant. Il tente de canaliser mon emportement pour plus de douceur, mais une pléthore de bougonnements légitimés par la situation donne la réplique à sa vaine démarche, jusqu’à ce que je m’arrache orgueilleuse et colériquement à mon siège pour rejoindre les toilettes .Mon regard courroucé ne manque d’imprégner sur mon passage la tentatrice que je rends inconsciemment coupable de l’incident, et par écho son séducteur compagnon sur lequel je crache toute mon exaspération.
Latine et lionne, c’est plus qu'’il n’en faut pour vous rendre détestable l’espace d’un instant, l’instant d’une excessive réaction par pure coquetterie féminine, vous rendre détestable aux yeux de tout le monde. Mais c’est sans compter sur les invincibles, ceux dont l’opiniâtreté ne rend même pas farouche devant tant de mécontentement.
Opportuniste, la démone sans petite culotte accourt à mon secours, prenant soin au passage de fermer la porte derrière elle à double tour.
« Laissez-moi faire me dit le reflet de sa bouche dans le miroir, tournez vous»
Je lui obéis bêtement, laissant couler généreusement l’eau dans le lavabo sur lequel je pose négligemment mes fesses. Je suis entre deux eaux, celles qui imprègnent le verso de ma robe, et celles des effluves d’alcool dont je ne maitrise plus vraiment les effets.
J’entends à peine la voix de ma bienfaitrice qui se présente brièvement avant de fermer le robinet et de glisser une main sous le tissu de ma robe.
« Je m’appelle Gabriella, je peux,
-Faites, faites, vous êtes très aimable ! »
Le contact de ses doigts sur ma peau me fait frissonner, les bulles alcoolisées m’ont imprudemment enfiévrée, je ne donne pas cher de moi entre les doigts prouesses de ma délictueuse féminine providence. Elle a certainement un talent réel à faire disparaitre les taches, mais manifestement elle est encore plus apte à me mettre dans un certain émoi. Je n’ai jamais ressenti une telle attirance auparavant, je veux dire une attirance aussi charnelle pour une femme. Elle le ressent jusqu’au fin fond de ses prunelles qui sculptent sur mon corps un coupable sentier, une ligne imaginaire qui scinderait ma fine silhouette en deux parties jumelles du vallon de mes seins jusqu’à mon secret triangle. En une érotique technique graphique, elle fait de moi, en un instant, un modèle à dessiner, à tâter, à caresser pour mieux me projeter dans son sensuel univers.
Ses yeux posés à la hauteur de mon sexe camouflé sous le tissus mouillé, mais dont elle connait déjà les contours pour les effleurer de plus en plus précisément, ses deux genoux à terre, comme en prière devant un sanctuaire à laquelle elle vous toute sa dévotion, traduisent ses intentions. Le moindre de ses gestes au bord de mon écrin m’offre de doux supplices, entre châtiment mérité pour mes provocatrices audaces, et tourment légitime de ma déviance temporaire...Elle crucifie ma gêne d’un baiser ajusté, au cœur de mon délit, en son bouton gorgé des prémices liquoreux de mon désir d’ELLE.
Elle, ce mot emplit ma bouche, me pousse à l’audacieux, fait tomber mes barrières, en appelle à des attirances charnellement féminines qu’en moi j’avais, avec forte véhémence, occultés pour ne pas y succomber. J’en ferme les yeux , en perd mes repères linéaires de temps et d’espace .J’interpelle mes rêves , mes vœux en espérances…
Je glisserai mes doigts dans son opulente chevelure pour qu'’elle pousse le crime jusqu’à me faire jouir, je l’inviterai à se relever en lui tendant une main aimante, elle m’ôterait la robe au seul motif de redonner à ma petite robe, sous le jet d’eau, sa noirceur immaculé d’origine, pour le seul motif…et puis e collerait à moi
Je ne rêve plus, ma robe quitte mes formes, mes bras forment une couronne au dessus de ma tête, une auréole discrète de femme en soumission, à l’impudeur discrète d’une autre femme en passion. Je suis nue devant elle .Elle scrute tous mes monts, de mes clones contre- cœur jusqu’à celui de vénus, me murmure tu es belle, me dévoile les dentelles dont son buste est vêtu, en arrachant le voile de sa robe.
Des mains masculines tambourinent à la porte. Le sourire angélique de Gabriella semble me murmurer quelque chose que je ne comprends pas .Elle met un terme à mon incompréhension en roulant dans ma bouche une langue amoureuse teintée de persuasion .J’aime la chaleur de son corps brulant conte mon corps nu, la rondeur de ses seins contre les miens plus petit, ces effluves discrètes qui s’échappent de son sexe en fusion, la douceur de son pubis contre le mien collé …
« De quoi as-tu envie ? me dit-elle, son regard plongé dans le mien »
Je lui susurre quelques mots à l’oreille.
« Très bien, rhabille toi me dit-elle, un coup de sèche- main sur la robe et le tour est joué …Voilà, voilà ça vient …je sors la première me dit-elle …baisers »
Je dépose un baiser enjoué sur les lèvres et la laisse quitter l'endroit de nos dérives , encore sous le charme de cet érotisme féminisé…
« Bien, mais où étiez-vous Dominique ?
-Réparer vos dégâts !
- Laissez-moi vérifier … !
- Vérifier ? Alessandro ! vos doigts, gardez les pour plus tard , je parlais de la tâche
-Vous êtes toujours prête, c’est merveilleux »
Je regarde Gabriella, complice de mes émotions, imagine qu'’à cet instant la même cyprine doit traduire l’illicite de nos plus proches projets...
A suivre ...
Délicieux épisode.
Que j'aime ces plaisirs inédits en forme de découverte inattendue de ses propres envies.
Merci pour ce récit bien émoustillant.
Rédigé par : Libertin_123 | 16 septembre 2010 à 17:04
Evidemment, de vos propos toujours choisis avec une délicate provocation comme une provocante délicatesse, vous savez faire naitre les émois. J’ai fermé les yeux pour imaginer. Imaginer chaque instant de ces corps féminins qui se découvraient au point de vouloir s’enlacer pour encore faire plus ruisseler la source chaude de leurs passions mêlées. Il n’est pas plus splendide tableau que celui de déesses enlacées offrant à chacune sa passion féminine de la sensualité, proposant au regard un feu de sensations bondissant et coloré comme un tableau merveilleux fait de rondeurs affriolantes et de senteurs enivrantes.
Votre altruisme est source de volupté dans vos missives qui chaque fois invite à un singulier voyage comme, sans doute, dans vos initiatives qui vous font aimer le défi érotique et privilégier le combat sensuel afin d’aiguiser les tentations par la provocation. Quel plaisir indicible à venir vous lire car votre charme va bien au-delà de ce que vous paraissez : il est aussi dans ce que vous cachez de vos amers souvenirs.
J’ai envie par ces premiers rayons de soleil matinaux, de déposer sur vos reins et vos fesses de tendres baisers pour vous pousser à conter toujours vos désirs qui ne sont que plaisirs.
Rédigé par : Claude | 18 septembre 2010 à 08:02
A L: Ah très cher , tu ne me surprends point ! Tes goûts pour l'interdit surement !
A Claude:vous ne pouviez me faire plus beau compliment ...Vous vous sentez inviter à un singulier voyage ...Un éditeur m'a écrit , il y a peu de temps que mes nouvelles , je cite, "manquaient de feu et d’originalité pour emporter le lecteur et le faire voyager dans votre univers érotique."
Alors merci , merci Claude, car je vous sais un fidèle lecteur , et votre commentaire me rassure
Je vous embrasse
Rédigé par : Mystérieuse | 18 septembre 2010 à 17:19