Ne rien lui montrer, ne rien laisser paraitre de ma gourmandise …Jouer soudain la maitresse de maison, et non la maitresse, celle qui vient de chevaucher fantastiquement le sublime italien qu'’il est. Jouer la délicieuse garce en pleine possession de ses moyens, le maitriser en douce , temporiser son tempérament de feu latin en lui offrant l’autre part de moi-même, la femme , celle qui a un rang à tenir , une attitude chargée de courtoisie et du respect des convenances , celle qui se doit de garder une distance .
L’orage a trépassé, le ciel s’éclaircit, une trouée bleu s’impose à l’anthracite, s’élargit, anémie les nébulosités rageuses d’un mois d’août en avance sur son temps .La surprise d’une nuit bien belle nuit, m’a-t-il promis, encore sous l’emprise de la diablesse d’écrivaine, à moitié dénudée ou complètement nue. A ma manière je tiens à contribuer à ses promesses boulimiques, mais il est temps , à présent, qu'’il fasse connaissance de Madame, certes lubrique, mais plus vertueuse dans la simplicité d’une petite robe noire, la petite robe noire, celle qui ne laisse en rien soupçonner que sous le tissu, le désir est définitivement installé, si ce n’est à ceux qui y sont invités
« Alessandro, avez-vous de quoi vous changer ?
-Non, je n’avais….
-Pas prévu de sortir !
-De sortir ?
-Je vous invite à dîner, à deux pas d’ici, mais le cuisinier, une femme, autant l’honorer a un réel talent
-Ne préférez-vous pas… ?
-Si c’est une manière élégante de me dire que vous refusez, aucun souci, vous avez le droit, mais dans ce cas là, je sortirai seule, et vous…
-Je rentrerai chez moi !
-Je vous laisse le temps de la réflexion, je vais prendre une douche et …
-Ok, ok c’est bon, vous avez gagné, mais c’est juste parce que j’ai encore envie de vous…
-Salaud….
-Monsieur Salaud s’il vous plait, Madame se laisse aller »
Son outrecuidance est plus que séduisante !
Je ne réponds même pas, m’éloigne en le toisant d’un regard assassin, mais non moins complaisant …Il le sait, il la devine cette fièvre mal dissimulée qui coule dans mes veines, cette hyperthermie érotique qui ne m’a plus quittée depuis que je l’ai vu évoluer torse nu autour de la piscine, son regard planté au creux de mes deux seins, sa bouche humidifiée du ton des mots salaces dont il fini par m’inonder.
Il sait, mais il respecte, peut être pour mieux appréhender l’artiste et non la femme, ou peut être bien la femme et non l’artiste. Mais il est brillant, je l’ai deviné dès que j’ai croisé son regard, je veux dire intellectuellement …Il a ce don de deviner les choses, d’envisager les gens avant même de les connaître. Je n’aime pas la médiocrité, je ne parle pas du statut social, mais plutôt de ce mesquin misérabilisme de l’esprit qui consiste à banaliser les sujets les plus fondamentaux comme le sexe. Il n’en fait pas partie. Il a compris que je suis habitée par deux femmes qui cohabitent en quelque sorte dans la même enveloppe charnelle, mais qui parfois se juxtaposent pour donner le meilleur d’elles même…
Je songe à tout cela en harmonisant ma tenue le plus strictement possible.
La robe noire et son symbole ! Près du corps mais pas trop, lassant deviner les courbes sans les dévoiler, donnant à la poitrine largement camouflée par la rigidité d’une encolure ras de cou, la rondeur de la féminité et dans l’emmanchure américaine, la sensualité des épaules largement dénudées.
Je mire ma silhouette d’un air suffisant, je ne suis plus dans la conquête ou la séduction, je ne cherche plus le regard de l’autre, mais plutôt le mien, critique mais complaisant, ou pire le reflet de mon regard sur cette femme qui me toise en accord parfait avec sa personnalité.
La dualité qui est la mienne ne laisse guère de place aux autres, et pourtant Alessandro a su la pénétrer sans même y être invité.
Il me plait ce garçon, mais à mon tour vais-je lui plaire ? Va-t-il aimer l’autre, la femme, celle qui ne laisse aucune place à l’erreur, la faute de goût, la maladresse et qui oriente son attirance sur les maldonnes récupérées sans filet
« Al ? Alessandro ? »
Seul le silence répond à mon appel. J’en étais sûre, il n’a pas aimé ma suffisance, mes directives improvisées.
Deux mains puissantes m’immobilisent et avant même que je réagisse, barrent ma vue.
« Retournez-vous Miss Do
-Al, vous êtes superbe
-Al ?n’est-ce pas un peu prématuré ?
-Tout comme Miss Do !
-Je voulais vous inviter à diner et…
-Vous m’avez menti, vous aviez de quoi vous changer….Mais qui êtes-vous donc un diable dans la peau d’un mannequin homme vantant les mérites d’une eau de toilette renversante ?
-Et vous ? Le diable fait femme ! Vous êtes sublime !
-Vous, vous êtes sublimes ! Je peux vérifier quelque chose ? »
Sans y être invitée, je glisse ma main sur son entrejambe, histoire de m’assurer du bon fonctionnement de cette récente relation.
Rien à dire, il défend comme un beau diable son rôle d’amant à portée de main. Pas de coton discipliné qui ne vienne barrer un accès libre et libertin à cet irrésistible appendice et ses deux acolytes, symboles de sa virilité. Le seul effleurement de mes doigts le fait déjà bander et par provocation ou par humour j’abuse de ma légèreté tangible du moment
« Nous donnerez-vous le temps de diner avant que de me baiser ? »
Sans autre forme de procès, tendrement mais avec assurance, il glisse ses mains sous l’étroitesse de ma robe, puis un doigt plus inquisiteur entre mes lèvres déjà humides, avant de répliquer
« A vrai dire, je crois, vous n’êtes pas aussi prête que je le pensais, à moins que vous ne sachiez argumenter ma raideur et me mettre en appétit entre deux plats «
Je souris, il est pire que moi….
« Réservez Dominique, avant de changer d’avis », me dit-il son sexe à nouveau tendu sous son pantalon de lin blanc.
Je compose nerveusement le numéro…
« Allo, oui bonjour, auriez-vous ne table pour deux ? …Comment cela c’est complet …Attendez un instant….Je vous vois d’ici, et je vois aussi une table qui m’attend ….HA HAHA …vous voyez … A tout de suite, prêt Al ?
-Miss Do, je vous adore !
-Attendez la suite, vous risquez d’infirmer ! Allez, Bad Guy, en piste ! »
Le jeu érotique prend une tournure burlesque qui n’est pas sans nous exciter mutuellement. Le sens artistique aigu de nos personnalités fait de nous une seule entité prête à tout pour sacraliser érotiquement une rencontre inespérée, lui de lin blanc vêtu, et moi d’une petite robe noire !
A suivre...
Et encore ce pouvoir, dans le croustillant des détails et l'audace des propos, omniprésent en vous pour jouer à la garce, merveilleux rôle que vous maitriser au travers la franchise ludique de votre séduction. Un jeu qui excite avec ce désir latent de vous effeuiller pour le bonheur de vous effleurer ...
Le noir et le blanc pour une union charnelle : c'est simple l'érotisme !
Tendres Baisers
Rédigé par : Claude | 19 août 2010 à 18:00
A Claude :merci Claude pour ces quelques mots en forme de félicitations et d'encouragement! Des baisers
Rédigé par : Mystérieuse | 21 août 2010 à 09:57