Marco, mon dernier héros, sous mes doigts animés, destine sa bien aimée du moment à de biens lubriques intentions. De temps à autre, je m’inquiète de l’avancée des travaux d’entretien de la piscine, en intervenante soucieuse de mon bien être environnant.
J’ôte alors fémininement mes lunettes d’auteur désorientée par une presbytie déjà bien installée, pour observer consciencieusement Alessandro peaufiner son boulot.
J’essaie sans succès de ne plus faire cas de ses allers et venues autour de la piscine, évolutions qu'’il pigmente presque inconsciemment de regards jetés à la va vite à mon intention. Je le défie, de mon inattention, perdue que je suis dans les méandres de ma créativité littéraire. Marco, Alessandro, je n’ai plus de repères, les deux hommes sèment la confusion, se rassemblent dans un seul et même personnage…Je me relis …Merde, j’ai écris Alessandro à la place de Marco ! La seule différence c’est qu'’Alessandro est bien réel comme mes désirs de lui .Je poursuis !
« Dominique, voilà j’ai fini »
J’ôte une nouvelle fois mes montures, plutôt que de lui jeter un regard par-dessus mes verres dont l’attitude donnerait une note sévère à mon comportement
« Dominique !
-Oui, je vous ai entendu
-Voulez-vous me faire plaisir ?
-Pardon ?
-Gardez vos lunettes .Je vous observe…Et j’aime l’auteur !
-Chacun son tour !
-Depuis tout à l’heure …Lorsque vous écrivez vous vivez vos émotions…vos sourires …votre gestuelle ! »
Bêtement je lui obéis.
« Voulez-vous un autre verre d’eau, peut être prendre un bain ?
-Boire oui bien sûr, quand à prendre un bain, oui avec plaisir …mais
-Mais ?
-Je suis nu sous mon pantalon !
-Oh ! Aucun souci pour moi, tout le monde se baigne à poil dans cette maison
-Tout le monde …je ne vois que vous et moi. Vivez-vous seule ici, un mari, un amant ?
-Pas de mari, les amants ça va, ça vient, mais quand ça vient, ça ne va plus !
-Je vois, Madame aime sa liberté !
-La liberté se paye cher parfois, mais elle m’est très chère oui ! »
Je m’éclipse, mes lunettes sur le nez, au risque de tomber dans la piscine par manque de netteté.
Depuis la cuisine j’entends un grand plouf ! Zut, j’ai raté l’effeuillage !
J’essaie derrière la moustiquaire de deviner la partie immergée de la morphologie d’Alessandro aussi à l’aise dans l’eau qu'’un poisson.
Je m’apprête à lui apporter son verre d’eau quand il m’interpelle
« Plutôt qu'’un verre d’eau auriez vous une bière ?
-Oui bien sûr !
-Une Carlsberg ça ira
-Parfait »
Sait-il à quel point il est diabolique, ainsi accoudé sur la margelle de la piscine, sa toison jais et bouclée, de reflets aquatiques éclairée, ses yeux plus noirs et plus brillants que le plus sombre des quartzs fumés. Bien sûr qu'’il le sait, il en joue, en abuse, en appelle volontairement à mes pulsions érotiques.
Je lui dépose une canette et un verre !
« Pas de verre… »
A peine dit, il avale une bonne rasade de la boisson maltée !
« Skål ! »
Je reste interrogative !
« C’est du Danois !
-Je sais …mais !
-Carlsberg…Danois !
-Ah oui !
-Et puis cela suffit, arrêtez de jouer les mijaurées »
Une fraction de seconde, il lui aura fallu une fraction de seconde pour m’emporter dans le bassin avec lui !
« Vous êtes dingue je lui cris lorsque je ressurgis, je suis furieuse !
-Si c’est le cas, ça vous va bien, je ne regrette rien ! Mais ne m’avez-vous pas dit que cette piscine était réservée aux naturistes ? Tournez-vous ! »
Pourquoi j’obéis, je ne sais pas, ou plutôt je le sais très bien.
La fermeture de mon haut de maillot saute en un instant, libérant mes seins d’un carcan devenu accessoire. Mon bikini ne résiste pas très longtemps au plus que persuasif regard d’Alessandro. Que dire de ma pudeur, elle est inexistante, ne fait surement pas partie de mes gênes. J’aime l’été pour la possibilité qu'’il m’offre de vivre dénudée, d’écrire dans mon plus simple appareil, et ce n‘est certainement pas la présence d’un athlétique piscinier aussi impudique que moi qui va me faire déroger à la règle. Nous évoluons comme deux poissons, rien de plus, rien de moins. Finalement, il n’est pas si lubrique que cela le matelot !
Le mois d’août, si ce n’est qu'il fut le berceau de ma venue au monde a ses revers !
« Je ne voudrais pas vous affoler, mais l’orage gronde chère Madame, que nous prenions une saucée n’a rien d’alarmant, mais je doute que votre ordinateur portable résiste aux éléments !
-Nous avons encore le temps, je ne sens de l’orage que l’électricité dans l’air, pas encore cette odeur envoutante de la terre chaude d’eau mêlée.
-Cela ne saurait tarder ! Vous aimez vivre dangereusement !
-Plutôt oui ! »
De grosses gouttes s’abattent sur nous. Alessandro se précipite hors de l’eau arrachant mon outil de travail aux caprices météorologiques aoûtiens.
Une bien belle carrure s’extirpe de l’eau à la force de bras vigoureux, une largeur de dos structurée délicieusement délimitée par une cambrure presque féminine et un fessier comme je les aime, puissant musclé, mais pas trop, joliment surmonté de deux fossettes jumelles. Inutile de détailler, tout est parfait verso.
Avec une agilité déconcertante il s’empare du portable, puis engage une course poursuite calculée contre la pluie, sur la plage de teck, afin de mettre au plus vite mon écritoire technologique à l’abri. Le recto n’a rien à envier au verso, c’est mon jour de chance. Avec l’orage pour complice je découvre avec véhémence des jambes joliment musclées et une bien belle queue se balançant mollement au rythme de sa course.
Il réapparait sur la terrasse, me tend une main énergique, m’arrache à l’eau avant de m’envelopper dans une grande serviette attendant patiemment qu'’on lui destine son rôle spongieux.
Les éléments se déchainent, le vent souffle en rafale, mais ne rafraichit pas pour autant l’atmosphère, étouffante, accablante tant une fièvre érotique vient de s’abattre sur nous presque instantanément.
Ne demeurent plus sur les abords de la piscine que quelques vêtements éparpillés ici ou là, un pantalon de lin détrempé, des rayures et des pois mêlés, quelques vestiges désordonnés d’une tenue vestimentaire rapidement abandonnée.
Le ciel anthracite, les éclairs déchirant l’horizon de lourds cumulonimbus chargé, les roulements de tonnerre magnétisent l’instant, l’instant que je choisis pour laisser choir la serviette et coller mon corps nu et encore légèrement ruisselant contre celui d’Alessandro, l’instant que je choisis pour enfin ressentir sa raideur sur mon ventre faire bouillonner mon sang …
« Vous me mettez dans un bien bel état
-Je peux vous retourner le compliment
-Cette maison transpire la sensualité, le savez-vous ?
-On me le dit souvent, mais je ne sais pas pourquoi !
-Un érotisme plane, votre écriture surement ! Laissez-moi faire »
Il évolue dans la tenue d’Adam en toute simplicité, réinstalle l’ordinateur sur mon bureau, recherche de la musique, me sert un verre.
Il est à présent comme chez lui, comme la plupart de mes amis me rendant visite.
J’ai soudain l’impression d’être son hôte ! Il est à peine dix huit heures, il fait aussi sombre qu'’au crépuscule naissant, l’heure bleue magiquement sensuelle…Il allume ça et là des bougies !
Django sublime l’ambiance de ses accords diaboliques !
Prise au piège de mes tourments, je suis en un tour de main magistral devenue l’héroïne d’une pièce, une tranche de vie dont Alessandro est à la fois coauteur, acteur, metteur en scène et décorateur !
A suivre...
Note de l'auteur: rien n'était moins sur , cette histoire mérite un autre volet ,demain peut être , en espérant que mon inspiration lui donne une fin ...Désolée " Marco" attendra!
Après quelques jours passés dans le massif des Bauges à contempler les monts splendides qui invitent à l'évasion comme ceux uniques de la Femme, je découvre avoir du retard sur mes lectures épicuriennes offertes par une nymphe aux pouvoirs mystérieux. Déjà je suis ému par le temps qu'il s'ouvre à moi pour parcourir vos nouvelles missives.
Mais il me faut un peu de temps pour répondre ... Ne m'en voulez pas belle égérie de mes rêveries érotiques qui invitent aux plaisirs des baisers et caresses sur votre peau veloutée qui électrise et rend servile.
Tendres baisers que je veux libertins... si vous les acceptez !
Rédigé par : Claude | 05 août 2010 à 18:20
Votre maison, havre de sensualité.
Comme un écrin autour de vous.
Comment en douter!
Baisers
Rédigé par : psganarel | 06 août 2010 à 08:56