La colère orageuse d’un mois d’août débutant m’offre involontairement des désirs bouillonnants. Le moindre des déplacements d’Alessandro me flanque des frissons, dans l’attente indécente qu'’il vienne à nouveau m’enfiévrer de la magie épidermique de sa peau bronzée. Dans l’ambiance crépusculaire bleutée de mon salon aux couleurs provençales panachées, il évolue comme un beau diable entièrement dénudé, m’offre son esthétisme naturel, ses fesses rondes à croquer, sa cambrure excitante, son profil souriant au bonheur des instants, son sexe débandé, une invite criante à la nécessité d’à nouveau le raidir pour m’offrir le plaisir de sa virilité. Son impudeur lubrique m’inflige les conséquences d’un puissant aphrodisiaque, ses codes érogènes ou réactions en chaine. De la pointe de mes seins jusqu’à mon entrecuisse, en passant par mon ventre, ma cambrure, je me sens imprégnée d’une troublante brûlure, un désir démoniaque de me faire posséder ! Il n’est qu'’à quelques mètres de mon corps chaviré par la puissance de sa masculinité, ne manifestant rien de son désir de moi. Mais déjà en plein cœur de mon triangle intime, une source de cyprine manifeste mon émoi. Son regard alangui semble m’incriminer de mon incontinence érotique. Plus il semble me punir par son indifférence, pire par son mépris, plus j’ai envie de lui, qu'’il me prenne dans l’urgence, à la hussarde, violemment avant même qu'’il ait sondé la magnanimité humide de ma féminité.
Regards énamourés de chattes quémandeuse de caresses câlines, ondulations sournoises de hanches ondoyantes, nudité baladant impudique les larmes érotiques d’un désir évident, aucun de mes comportements félinement provocateurs ne paraissent troubler son apathie sexuelle.
Déboutée, je ressens une gêne, l’étrange sensation que je me suis trompée, pire que j’ai pris mes désirs pour la réalité.
Je m’échappe soudain de cet emprisonnement, de cette geôle virtuelle, cette cage érotique dans laquelle il m’observe comme il observerait un oiseau piégé, ses ailes prises dans les mailles d’un filet. Dans son regard posé sur ma dérobade, je lis la perversion, celle d’un conquérant manipulateur de mes envies.
Encore plus accablantes que son stoïcisme, ses manœuvres malsaines destinées à me pousser à l’abandon me conduisent malgré moi vers ma chambre.
J’enfile à la hâte la première robe légère à portée de mes doigts, presque instinctivement, regarde ma silhouette dans la psyché dormante, enfile des mules à haut talons et rejoins aussi vite le grand salon déjà vide d’Alessandro et de sa plastique parfaite.
Je m’entends dire à voix haute « le salop, il s’est barré » et presque aussitôt je recueille, embarrassée, le son de sa voix tourmentant mon oreille.
« Le salop est là, mais ne le regardez pas, baissez le regard et laissez-vous regarder »
La situation prend des tournures que je n’avais pas escomptées.
Me voilà presque soumise aux désirs avilissants d’un pseudo piscinier que je ne connais que depuis quelques heures .Etrangement, loin de me blesser ou de me contrarier, l’orientation des évènements ne fait que rajouter un degré supplémentaire à ma folle envie de lui. Il le sait, je le sais, il sait que je le sais, comme je sais aussi que ce jeu diabolique de sa domination ne durera que le temps de la séduction.
« J’aime que vous ayez dissimulé votre impudeur, par la non moins impudique robe que vous avez choisie .Séduisez moi, surprenez moi et je serai à vous
-Mais que...
-Taisez-vous, faites moi bander ! »
Il me donne les moyens d’enfin lui dévoiler ma gourmandise charnelle …dans un scenario improvisé dont il est la source d’inspiration, lui et le mystère de sa puissante personnalité, lui et son magnétisme physique, lui et sa sublime queue.
C’est à elle que je pense, lorsque félinement, je m’éloigne de lui, chaloupant ma démarche sur mes talons aiguilles, ma cambrure haut perchée dans un décolleté dévoilant la naissance de mes fesses, semblant lui suggérer à chaque pas glissé l’ordre de me baiser, de me prendre dans l’urgence !
C’est l’écrivaine qu'’il aime, c’est elle qui le fait bander, alors moi l’écrivaine je vais lui faire goûter à la créativité de mes polissonnes pensées.
Licencieuse malhonnête, vers mon poste de travail, je dirige ma silhouette, me penche outrageusement sur le dossier de ma chaise de travail, à la recherche d’une nouvelle sélection musicale.
« La vue est magnifique, entre ombre et lumière, vous savez suggérer. Je devine les contours de votre diabolique cul et plus bas les lignes de votre sexe qui m’offre des perspectives autres qu’’artistiques, une épure orgasmique »
Ses mots, ses suggestions, Alessandro est talentueux dans l’accompagnement érotique, sa voix posée tantôt autoritaire, tantôt provocante entre mes cuisses. Elle dirige mes vices inexorablement. Sa silhouette, dissimulée dans la pénombre de la pièce par l’orage assombrie, m’impose inconsciemment ses rêves prémonitoires. Repoussant mon ordinateur portable sur le fond du bureau laissant une large place à mes fesses dénudées, je décide dans l’improvisation, de lui offrir le spectacle d’une femme possédée par sa lubricité.
Cette étrange attirance qui nous rapprochés m’invite à le surprendre dans la complicité.
Assise sur mon bureau juste à peine éclairé par la lueur de l’écran rougissant à la proximité de mes fondements, j’entrouvre dans l’impudence mes cuisses, mes jambes reposant sur le siège tout près de moi. L’instant est judicieux, mon désir pernicieux. L’angle aigu que dessinent mes cuisses écartées dévoile impunément mon sexe lisse nacré d’une immorale envie d’à Alessandro m’exhiber. Mes doigts ont le secret de mes zones érogènes, entament dans le calice de mon imprégnation, des caresses dépourvues de toute inhibition. La jouissance arrive, fulgurante, diabolique, enchérit ma volonté de ne pas succomber. Prise à mon propre piège de ma féminité, je suis trahie par ma fébrilité. Agrandissant l’ouverture de mes cuisses affolées, jusqu’à ce que l’angle aigu se fasse lentement obtus, j’offre à Alessandro la vision hypnotique de ma fente amoureuse, affamée de son sexe tendu. Je ne pense qu'’à lui, le réclame en silence, désire, rêve des doigts d’Alessandro coulissant sur sa hampe dont il va honorer ma chatte inondée.
Comme agissant par ostentation, Alessandro s’échappe de son silence, émerge de son coin d’ombre en se ruant sur moi. Alors même que l’orgasme, sous mes doigts audacieux, m’arrache une complainte, cambre un peu plus mes reins, je me sens soulevée fermement.
Deux énergiques mains s’impriment dans la rondeur de mes fesses, une langue en érection m’empêche d’exulter, pénétrant dans ma bouche comme une violation.
Alessandro m’emporte, mes cuisses enroulées autour de ses hanches, mes seins, ma peau collés à son torse enivrant, la raideur de son sexe dans le sillon de ma croupe.
Ce sont nos corps soudés qui envahissent le canapé, avant d’entamer une chevauchée érotique.
« Avez-vous vu comme vous me faites bander, réclamez-moi encore et vous aurez enfin ce que vous désirez »
J’aime son vouvoiement, il épice la rencontre, une synergique séduction fatale qui n’en ait qu'’à ses balbutiements. Mais je n’obéis à ses désirs, n’en fait plus qu'’à ma tête, le chevauche sauvagement, me pénétrant de lui jusqu’au fond de mon ventre. En trois coups de bassins, mes ongles félinement plantés dans ses poignets d’amours, je le sens venir en moi comme la lave d’un volcan qui cherche à s’exprimer. Mon orgasme le rejoint alors que sur mon ventre il signe sa jouissance d’un aveu blanc laiteux en accablant l’écrivaine de termes injurieux.
Dans mon plaisir de lui, éternelle amoureuse, j’ai envie de lui dire je t’aime tant il est beau, mais tout me l’interdit, il est homme de passage, un bonheur éphémère de mes instants de vie.
Il me couvre de baisers sur mes seins, dans la nuque, je fonds sous la nature de cette nouvelle tendance qu'’il a à me séduire.
Il me murmure soudain
« Encore envie de vous, je ne vous ai pas goûté, j’aime déjà la saveur de votre sagacité érotique
-Je ne vous ai pas goûté non plus, mais j’aime déjà la saveur de vos baisers »
Il m’échappe lentement, me demande poliment la permission d’un douche et moi je m’adresse bêtement à mon sexe comblé
« Tu as fait des ravages nous voilà dans de beaux draps »
Encore ruisselant, les hanches enveloppées d’une serviette blanche, il me félicite pour la sensualité qui se dégage de mes appartements.
« J’aime beaucoup votre boudoir intime, mais je me suis égaré dans ce qui semble être votre atelier.
-Oh ma chambre atelier !
-Votre lit à baldaquin, me semble plein de promesses, qu'’en pensez-vous ?
-Je ne pense pas, je laisse libre cours à votre imaginaire !
-Oubliez vos écrits, je vous réserve la surprise d’une bien belle nuit »
Serait-il cet amant que j’ai tant attendu. Je songe à des fantasmes sans les lui avouer…
A SUIVRE ...
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