Une main tendue pour trinquer et me voilà dans un état érotiquement inqualifiable et inconvenable .Mais qu'’en sera-t-il lorsqu’il va m’effleurer ou pire, tenter de déposer un baiser sur mes lèvres .Je n’ose même pas y penser… ma poitrine se soulève machinalement, tente de redonner un nouveau souffle à ma respiration, je ressens soudain le charnu de mes lèvres se gonfler, s’arrondir, ma bouche s’animer d’une fièvre étoilée.
J’habille rapidement d’une voile léger et diaphane la nudité des mes seins par trop complaisants à l’arrivée de Marco ainsi que la joviale rondeur de mes fesses à peine camouflées de quelques centimètres carrés de Lycra. Un paréo savamment noué m’improvise une tenue coquette et plus appropriée à ces retrouvailles. J’ai souvenir d’un homme élégant, d’une allure savamment négligée J’ai souvenir d’un visage, d’une peau, d’une chevelure douce et parfumée, d’un regard assassin et d’une bouche …je ne vois plus que sa bouche ! Il sourit, je ne vois plus rien de lui que ce sourire dévastateur ! Mais où donc est-il allé le dénicher ? Ce devrait être considéré comme un délit, un sourire pareil. J’essaie, j’essaie de ne pas croiser son regard .Il a tout fait pour ! Derrière ses sombres lunettes, je ressens chacune de ses œillades millimétrées et audacieuses parcourir la moindre de mes courbes, détailler la longueur de mes jambes, sous la mousseline de coton le balancement de mes seins orchestré par ma démarche fébrile que je voudrais assurée. Jusqu’à mon port de tête je le sens ausculter, port de tête que j’ai argumenté d’une grande capeline de paille écrue, unique vestige d’un voyage à Tuléar, non pour me camoufler, mais pour me protéger d’un soleil aveuglant qui n’arrange rien à ma vue floutée. Le flou a ceci de bénéfique, c’est de trouver tout le monde beau, mais aussi de vous isoler dans une bulle magique dont vous vous sentez la seule locataire.
Mais là aucun litige et plus j’avance vers lui plus j’en ai la confirmation ! Ma vision se précise, j’aborde les détails avec une certaine crainte, crainte légitime, j’ai peur des réactions émotionnelles. Pourvu, pourvu qu'’il ne soit pas à la hauteur de mes espérances, pourvu qu'’il soit un tantinet trop cela, ou pas assez comme, çà casserait le mythe que je suis en train d’auréoler autour de lui. Si mes illusions fantasmagoriques pouvaient faire fausse route, cela gérerait d’un seul coup pas mal de problèmes à venir !
Mais qu'’a-t-il fait de sa coupe, il ne l’a pas déjà bu tout de même .Voilà que sa main tendue vers moi est vide à présent. Une main accueillante presque inquisitrice s’enroule autour de ma taille. Je la reconnais, je ne la reconnais que trop …et moi qui croyais qu'’elle ne me ferait plus le même effet que la première fois …Ce type doit être un descendant du diable, en lignée directe …et je dois reconnaitre que j’ai une attirance presque naturelle pour le diable travesti en beau garçon.
Sa main quitte momentanément sa posture tangiblement perverse pour une non moins redoutable, un baise main en tradition. Il n’est pas sans me rappeler mon plus proche voisin, italien lui aussi qui use et abuse à profusion de ce genre de salutation. Ce doit être une tradition chez eux de séduire les femmes par un excès de civilité conventionnelle obsolète. Mais il faut bien l’avouer une bonne éducation fait toujours mouche, j’y détecte un envie de séduction singulière qui m’embarque irrémédiablement dans le train du désir. Mais ce désir entraine chez moi un pouvoir de séduction à la limite de la perversion, perversion magique, magnétique, mais diabolique et en découle un jeu dont j'aimerai que jamais il ne s'arrête !
Tant bien que mal je m’arrache à la spirale vers laquelle il me bouscule inconsciemment. Je minaude comme une chatte réclamant des caresses, lui réclame son verre pour trinquer à nos délicieuses retrouvailles sous le regard indiscret du barman dont mon sensuel comportement attire une attention pas tout à fait professionnelle. Le désir appelle le désir, c’est bien connu…il n’est pas au bout de ses surprises !
Plutôt que de porter un toast à nos retrouvailles, Marco subtilise mon verre avec empressement, lui fait rejoindre son jumeau sur le bar.
Au « santé ! Tchin ! Tchin ! », Il y préfère un baiser qui ne laisse aucune équivoque quant à la suite des événements.
Deux bouches scellées. Nos lèvres gourmandes et avides n’arrivent plus à se séparer, nos langues n’arrivent plus à se délier, nos mains n’arrivent plus à se contrôler, les mains de l’un cherchant l’ivresse de l’autre et inversement, jusqu’à la limite du débordement dans un lieu public.
Je retrouve le même Marco que celui du « Black Legend », ce latin lover friand, d’interdits et de provocations. C’est bien cela qui nous avait rapidement rapprochés, unis, dans une nuit exempte de piment érotique, cette possibilité d’une suite diaboliquement sensuelle.
Pour vos bien belles pages madame
Acceptez simplement une de mon âme
LE PARADIS PERDU
Ô toi belle indolente
Si fraîche et si nue
Ta jeunesse insolente
Est un fruit bien défendu
Oui toi frêle et violente
A la voix si ténue
Tu m’envoûtes et tu m’enchantes
Comme un paradis perdu
Ô toi tendre innocente
Modèle de vertu
Pourquoi tiens-tu ta langue
Pour un fruit trop défendu
Oui toi ma sémillante
Qui m’affole et me tue
Ta pupille étincelante
Ressemble au paradis perdu
Ô toi trop belle plante
Dés la nuit bleue venue
Tout mon corps me tourmente
Jusqu’à mon fruit défendu
Pour toi vierge éclatante
Mon âme sans retenue
Grandit et palpitante
Cherche ton paradis perdu
Ô toi belle insolente
Aux rouges lèvres crues
Tu m’habites et tu me hantes
De ton joli fruit défendu
Pour Béatrice Dante
Aux Enfers descendu
Connu moins de tourmente
Que moi au paradis perdu
Ô toi ma conquérante
Que mon cœur a élu
J’obéis et je rampe
Vers ton beau fruit défendu
Où donc es-tu absente
Quand donc reviendras-tu
Il n’est plus longue attente
Qu’au fond du paradis perdu
Rédigé par : LÔ | 13 juillet 2010 à 02:03
Bel équilibre érotique que celui de la Femme qui ose entreprendre plutôt que subir. Comme chaque fois, vos écrits, univers érotique unique, est un champ d’épandage visuel.
Chaque paragraphe invite à un voyage émouvant au sein de paysages étonnants, camaïeu de vert que l’on aimerait découvrir en votre regard de la même teinte.
Chaque phrase emporte comme un torrent qui ne peut pas nous détourner de la vallée aux rondeurs mystérieuses.
Chaque mot colorie vos tableaux sur lesquels votre pinceau dessine des parures audacieuses et merveilleuses de libertés.
A quelques jours de vacances, tout est invitation à l’évasion érotique et sensuelle.
Merci de votre audace rafraichissante en ces torrides journées.
Caresses sensuelles en l’honneur de votre féminité à fleur de peau …
Rédigé par : Claude | 15 juillet 2010 à 08:16
A Lô:Bien sûr que j'accepte votre générosité d'âme.Pour ces quelques vers d'inspiration Baudelairienne, je vous remercie car je suis très flattée de votre passage en mon boudoir...
Des baisers
A Claude : depuis mon sud natal , entre deux moments de liberté, je vous envoie mes baisers les plus sincères en attendant de reprendre la plume digitale de mes écrits
Rédigé par : Mystérieuse | 18 juillet 2010 à 16:32