PARTIE 3
Pour toute femme normalement constituée, une telle réflexion aurait pu apparaitre diffamatoire ou vexatoire, mais pas pour Sophia. Elle en avait assez de ces hommes qui tournaient autour d’elle comme des prédateurs patentés sans ne jamais rien tenter. Son caractère impétueux et pétillant en avait piégé quelques uns dans les mailles de ses bas satinés, sans qu’ils n’aient jamais osé les lui ôter. Elle avait, à la longue, fini par songer que par trop d’audace, elle les effrayait, à penser qu’ils confondaient ses baisers passionnés avec ceux de la femme araignée.
Ils n’avaient su détecter en elle cette spontanéité amoureuse qui faisait le trait de caractère principal de sa personnalité. Sophia n’avait plus de temps à perdre, et cela même si elle privilégiait l’érotisme et ses subtilités à l’acte charnel par lui-même. Elle aimait ce parcours séducteur fait d’effleurement, de jeux de regards, de sous entendus pour peu qu’il la mène au plaisir et ses égarements, tous ces jeux interdits qui font d’une banale partie de jambes en l’air un enchantement pour le corps et l’esprit.
Paolo était différent .De toute évidence, très discrètement, il avait décelé les gènes érotiques de cette étonnante créature, qui depuis les premiers instants, il le savait, était tombée sous son charme latin. Elle n’était vraiment belle, mais charismatique, pétillante à souhait. Ce qui l’avait le plus troublé, c’était cette capacité qu’elle avait d’accrocher votre regard si profondément planté dans celui de l’autre, qu’elle était capable de lire dans votre âme avant de lire sur vos lèvres.
Une telle effronterie ne pouvait laisser entrevoir qu’une femme sure d’elle et c’est en ce sens qu’elle avait séduit Paolo sans qu’il n’y laisse rien paraitre.
Il attendait la réplique à son bouillonnement, réplique qui ne tardait pas à tomber.
« Bien, nous voilà dans de beaux draps à présent…Aurais-tu une solution ?
-Et toi ?
-A part te tailler une pipe magistrale sous le premier porche, je ne vois pas…mais pas terrible, Paris a bien changé, l’illicite n’est plus très côté…
- Illicite ? Coté, je ne comprends rien à ce que tu dis !
-Ah oui, je vois, les flics tu connais ?
-Oh oui, ok. J’ai une idée, tu veux !
-J’adore les imprévus, je te suis …Caliente tu me fais bander !
-Juste un coup de fil à passer, ok ?
-Ok ! »
Comme plus tôt dans la matinée, il s’était mis à l’écart pour passer son coup de fil, puis avait rejoint Sophia, quelques minutes plus tard.
« Tu aimes marcher ?
-C’est cela ton idée, marcher ?
-Non, mais pour arriver à mon idée, il faut marcher !
-Pas trop longtemps alors, tu vas débander !
-Ne dis pas de connerie, regarde ! »
Paolo, prenant Sophia dans ses bras, une poupée dans les bras d’un colosse, l’avait déposé sur un muret, avait écarté ses cuisses, s’était imposé dans le V,l’avait embrassée fougueusement .Puis naturellement il avait invité Sophia à jauger le degré de son désir.
« Regarde l’effet Caliente, un vrai « cohiba edicion limitada »
Sous la toile du pantalon, se profilait non pas une protubérance, mais bien un barreau, ce qui ne manquait pas de faire rire Sophia aux éclats .
« Oh toi tu n’as pas de caleçon !
-Jamais, inutile, j’aime bien laisser respirer ma queue. Et toi, montre, tu as une culotte ? »
Elle écartait plus grandement ses cuisses, et par esprit pratique plus que pour jauger, il glissait une main inquisitrice vers un sexe audacieux. Ni l’un, ni l’autre n’avait que faire des passants, ils ne songeaient plus qu’à un jeu de séduction légèrement perverti.
« Paolo se rapprochait au plus près de Sophia et lui murmurait à l’oreille
« Tu es toute mouillée, coquine, enlève la »
Quelques secondes plus tard, Sophia glissait sa minuscule culotte dans la poche de Paolo, qui après en avoir senti les effluves érogènes , la jetait dans la première poubelle venue.
« Voilà, comme cela, tu ne la remettras pas …J’adore te savoir nue sous ta jupe courte et toi ? »
Elle ne répondait pas, mais son regard en disait bien plus long. Il était passé d’un noir foudroyant de colère à un vert invitant « envie de baiser »
« Tout ça m’a mis en appétit, tu as faim ?
-Non,
-Moi si, tu devras attendre ?
-Ou allons –nous ?
-Rue des francs bourgeois dans la Marais ! On va prendre quelques troucs pour manger et puis …
-Et puis…tu m’emmènes dans ta garçonnière ?
-Qu’est que tou dit, une « fillière », c’est l’appart de una copine »
Sophia éclatait de rire pour tant de spontanéité
« Ca n’existe une garçonnière au masculin ?
-Como ?
- Ce ne sont que les hommes qui ont ce privilège !
-Pas normal, et comment tou fait quand tu as envie de baiser et que tu es une fille !
-Et bien tu ne baises pas ou tu fais comme moi, tu te laisses inviter par un type qui a une garçonnière. Ou bien tu vas à l’hôtel ! »
Rue des rosiers, Paolo achetait un sandwich dans un snack fallafels de la rue des rosiers et quelques pâtisseries pour Sophia.
« Ca , c’est pour après…
-L’après…c’est plus joli…Tu n’arrêtes pas de regarder ta montre, tu attends quelqu’un, ne me fais pas le plan du trio …
-Pour qui tu me prends ?
-Pour un type qui connait beaucoup plus de monde sur Paris que je ne l’imaginai et qui a roulé sa bosse
-Ah oui, ma bosse, ajoutait-il en tapotant son entrecuisse il a beaucoup roulé
-Elle…
-Qué ?
-Elle a beaucoup roulé !
-Es igual…mais c’est du passé, c’était quand je vivais en France, que je prenais des cours de français, il y a plus de vingt ans…
-Tu as tout oublié …
-Non, je n’y suis jamais arrivé. J’avais commencé un roman, mais je pensais espagnol et l’écrivais en Français. Une catastrophe, j’ai tout foutu à la poubelle, et la machine à écrire avec…
-Et maintenant…
-Maintenant je n’aime que les femmes qui ont du…Como se dice ?
-Charisme !
-Oui charisme et du chien et toi tu as les deux ! »
Pour la première fois, elle baissait les yeux ! Elle savait que cette histoire n’irait pas plus loin que son séjour sur Paris, voire même un peu moins. Mais depuis peu, depuis que, comme Paolo, elle ne croyait plus à l’amour , elle ne se refusait plus aucun luxe érotique , et Paolo en était un si éphémère soit-il…
A suivre...
Et toujours cette sensualité qui, à fleur de peau, fait frissonner même le plus imperturbable des prétendants. Comme je le disais dans un précédent message où toute femme consciente de son charme est entreprenante, vous répondez par « Toute femme consciente de sa beauté abuse de ce pouvoir ». Un écho érotique au plaisir d’être piégé entre vos cuisses, là où l’audace est une force qui n’effraye mais attire.
A tous ces jeux interdits qui, selon ce que vous dites, font d’une banale partie de jambes en l’air un enchantement pour le corps et l’esprit, je réponds par le plaisir ludique de mettre sincérité et complicité au travers chacun des pions que j’avance sur l’échiquier de votre sensualité.
Et quel ravissement à lire, au point de se prêter au jeu et imaginer être l’acteur de audacieuse démarche, le passage insouciant d’un échange charnel pour que chacun puisse laisser respirer son sexe nu sous les vêtements. Passionnant de réalisme ! A vouloir le libre pour les vibrations ressenties : j’aurai voulu être là pour faire écarter les cuisses de votre héroïne, l’aider de mes caresses sensuelles à retirer sa culotte et m’enivrer des fragrances sexuelles qui soumettent au plaisir de baiser sans pouvoir le faire.
A vous qui ne croyez plus à l’Amour comme Sophia, à vous qui ne refusez cependant plus l’hédonisme érotique, je veux, de mes baisers intrépides et pervers, vous offrir la reconnaissance charnelle et spirituel de votre corps merveilleux riche de multiples émotions épicées et source de tant de saines tentations.
A votre personnalité féline
Qui vous rend si féminine
Il est agréable de souffrir d’addiction
Puis merveilleux de nourrir passions
Pour être pris dans votre boudoir
Epicurien et magnétique territoire
Il est alors un réel plaisir que servir votre journal
En se laissant guider dans votre labyrinthe tropical.
Votre Chevalier servant
Rédigé par : Claude | 17 avril 2010 à 09:33