Quel anachronisme que la vision qu’elle lui renvoyait. Il avait laissé, le temps d’une visite, une femme entre deux âges, une femme moderne malgré sa maturité, une femme peu sage mais troublante d’enfantillage, une femme comme il en avait peu rencontrée auparavant. Lui le Don Juan, l’éternel célibataire, représentant symbolique du libéralisme sexuel, avait un peu trop vite bâclé une consultation médicale pour plus rapidement la retrouver. Mais c’est bien une nouvelle apparition qui l’avait accueilli, pourtant toujours teintée de cet infantilisme qu’elle brandissait comme une carapace ou comme un bouclier .Que craignait-elle, de quoi, de qui avait-elle peur, peut être tout simplement d’elle-même. Cette déconcertante facilité avec la quelle elle abordait la nudité, la sexualité, cette accroche séductrice dont elle jouait impunément devaient certainement maquiller une peine profonde...A peine en un instant, le temps de se blottir dans ses bras, autant de pensées interrogatives s’étaient bousculées dans la tête de Baptiste…Elle s’étaient estompées aussi vite , quand il avait ressenti la tiédeur de son cou sous ses lèvres entrouvertes , la tension de ses seins sous le caraco d’un autre temps et une fièvre enchanteresse s’échappait d’entre ses cuisses entrouvertes et de son sexe largement dénudé .Elle s’était soudainement laissée aller à ce qu’il aurait pu apparenter en matière médicale à une perte de connaissance , un syndrome vagal , une incontrôlable défaillance .Elle s’était laissée faiblir sous les morsures , ses lèvres balbutiantes , ses yeux mi clos en un regard renversé , sa poitrine haletante de troublantes pensées tournées vers un autre homme que ce soir elle s’était imposé de ne plus aimer avant que d’en crever. Trop longtemps solitaire, trop longtemps enfermée dans un monde dont lui seul détenait la clé de sa geôle érotique, elle avait repoussé les limites de sa capacité à résister aux avances masculines. Baptiste, pour Dieu sait quelles raisons, avait comme par enchantement rompu le sortilège du chevalier servant de l’ombre. Entre les bras du médecin, le spectre de son maitre s’était évaporé de façon si peu douloureuse, qu’elle avait succombé au charme méditerranéen du toubib provincial. Mais elle s’était soudain extirpée de cette spirale aussi étonnante que libératrice.
« Baptiste ?
-Oui !
-Et si tu m’avais menti, si tu n’étais pas du tout ce que tu dis, si tu étais un gentleman cambrioleur !
- Quelle drôle d’idée! D’où te viens cette crainte ? Tu es tellement paradoxale, tu m’allumes au tisonnier, m’attises en soufflant sur les braises et puis jettes sur moi un seau d’eau pour éteindre le feu.
-Tu as raison, je me suis faite tellement baiser, par trop naïve, j’ai cru tellement de salades que j’en deviens parano !
-Veux-tu des preuves de ma sincérité ? Descendons, j’ai avec moi ma sacoche, mon ordonnancier, ma carte professionnelle…
- Pardonne-moi, tu as l’air si sincère…
-Si je tenais le salop qui t’a ainsi …
-Il n’existe pas …là maintenant, j’ai envie de toi …baise moi…je brule de te sentir en moi !
-Non pas comme ça, pas ainsi !
-Baise moi, je te dis »
Ses angoisses pourtant légitimes l’avaient soudain quittée. Elle avait confirmé sa dérive sensuelle en délaçant son petit haut de coton d’un blanc immaculé, mais surtout en plongeant ses longs doigts dans la tignasse désordonnée du médecin, doucement d’abord , puis plus brutalement , tirant vers l’arrière les boucles brunes de Baptiste. Celui –ci avait témoigné de son étonnement, sourcillant de manière circonspecte, mais saisissant très rapidement le but de cet empoignement, il s’était laissé guider maladroitement mais surement. Il n’avait plus résisté bien longtemps quand il s’était retrouvé la tête entre les deux seins palpitants, enrobé du parfum involontaire mais pour autant enivrant de cette femme tantôt timide, tantôt rebelle, l’odeur aphrodisiaque d’une peau femelle qui exprime son musc à l’approche du mâle. Il était bien temps qu’il en goute la saveur et la toxicité, au diable les effets secondaires. Ses lèvres s’étaient emparées goulument des mamelons dressés, rejointes par ses mains avides de pétrir ces deux dômes par le désir gonflés. Flatté par tant d’envie, il lui avait murmuré au creux de l’oreille « tu as des seins magnifiques, mais c’est pourtant ton audace qui me rend dingue » Il avait arraché le caraco…
A suivre...
Sensuel et troublant.
Il semble qu'il y ait tant de toi dans cette héroïne...
Il me semble te voir, délicieuse, sous ce caraco qu'elle délace...
Rédigé par : Libertin_123 | 29 janvier 2010 à 10:09
A L: me serais-je trahie ? Ne puise-t-on pas dans ce qu'on connait le mieux?
Baisers
Rédigé par : Mystérieuse | 29 janvier 2010 à 17:08
Mais si vous connaissez tant le goût du plaisir sensuel, celui qui vous habite au fil de vos écritures divines. Si la Femme qui sommeille en vous, déçue du mâle mais toujours amoureuse d’une sexualité débridée. Si vous aimez aussi sincèrement les caresses de tout votre corps merveilleux. Si vous souhaitez soumettre l’homme pour venir fleureter avec ta peau ou butiner le bijou de chair entre tes cuisses. Si vous adorez l’homme sensuel qui aime vous déshabiller lentement pour profiter de moments épicuriens. Sans doute méritez vous toutes les attentions sensuelles pour vous apporter le réconfort si cher à la Femme et effacer ces douleurs qui vous affectent mais vous rendent plus féminine.
Rédigé par : claude | 29 janvier 2010 à 19:27
A Claude:qui mérite quoi ou qui Claude ? Mais vous avez raison la douleur rend la femme plus vulnérable et donc plus belle...Merci pour ces mots en forme de réconfort!
Rédigé par : Mystérieuse | 30 janvier 2010 à 15:59
Et vous tendre Mystérieuse. Qui ? je ne la sais pas ... Quoi ? Féminité, sensualité et audace forment une triade nécessaire à l'épanouissement et ses cartes que vous posez sur la table du désir, l'homme attentif ne peut répondre que par tendresse, caresses et délicatesses. Si mes mots peuvent vous apporter réconfort, je m'en réjouis car ainsi échanger est une subtile et indicible aventure. Mais que croire de l'Homme qui vous rend si vulnérable ?
Rédigé par : Claude | 30 janvier 2010 à 16:14