Les pas de Marianne la guidaient naturellement jusqu’au fin fond du vieil entrepôt poussiéreux sans qu’elle ne prête un seul instant attention aux vestiges entassés de l’ancienne entreprise florissante de son grand- père. Pèle mêle ramassés dans un coin, des poutres, des sacs de ciments, de plâtre, des seaux de peinture, des sacs de clous, des vis, des pinceaux, des tasseaux…
Baptiste intrigué par l’immensité de l’endroit avait pourtant épousé le sillage de sa charmante rencontre jusqu’à l’établi.
Elle avait arrêté ses pas, stupéfaite.
« Tu te rends compte, depuis tout ce temps, rien n’a changé, chaque outil est toujours à sa place, bien rangé à l’emplacement de son dessin, lui avait-elle lancé ses yeux largement admiratifs de la pérennité de l’endroit
-Ce dont je viens de me rendre compte, c’est que tu viens de me tutoyer…
-Ah oui, vraiment, je l’ai fait naturellement, mais toi finalement, avoue tu as adoré !
-Tu as l’air bien sûre de toi !
-Ah oui, et il l’explique comment gueule d’amour qu’il ait aussi troqué le tu pour le vous !
-Gueule d’amour ?
S’appuyant sur ses bras, elle avait porté sa croupe sur l’établi, puis à la manière d’une enfant avait laissé ses jambes se balancer nonchalamment sous l’épaisse planche de bois faisant office de plan de travail.
« Alors j’attends, il l’explique comment ?
-Ne me cherche pas ou tu vas rapidement me trouver, la tension monte !
-Et de quelle tension parles-tu ? Artérielle, ah oui c’est vrai Doc !
-De celle provoquée par des petits seins frissonnants sous un pull trop fin pour camoufler des pointes tendus
- Doc, Doc, je crois que j’ai de la fièvre…Mon Dieu tu bandes ? »
Ce disant elle sautait de l’établi, et sans aucune pudeur, posait sa main sur l’entrejambe gonflée de Baptiste, qui surpris par l’état de fait, faisait un pas en arrière.
« Ah oui, tu bandes !
-Tu me fais songer à une gamine délurée…et cela vraiment j’adore !
-On a tous gardé une âme d’enfant non ? N’as-tu jamais joué au docteur avec une cousine quand tu étais petit…
-Non jamais, c’est plus tard que j’ai joué au docteur et je joue toujours…
-Tu ne joues pas, tu es médecin, par contre là, tu va jouer le rôle de réparateur en tous genres. Prends ça, ça et ça, et encore ça »
Elle avait encombré les bras de Baptiste de différentes outils, quincaillerie et pièces de bois !
« Voilà de quoi te faire retomber la tension ! Au boulot Doc, je ne tiens pas à me trouver face à face avec un violeur cette nuit…
-T’es une sacrée allumeuse ! Je n’ai qu’une idée vague de ton âge, mais tu n’en as pas le comportement qui y correspond
-Ah vraiment tu es aussi réducteur que cela toi…disons que j’ai horreur de me fondre dans le moule, et je déteste cette manie qu’on les gens de vouloir étiqueter d’un comportement un âge !
-Ne change rien !
-Je n’en ai pas l’intention, et à présent au boulot. Il faut que je me barricade dans cette baraque immense. »
Tant bien que mal nos deux apprentis ouvriers réparaient les dégâts causés par les cambrioleurs .Une barre de bois savamment ajustée devant la porte fracturée avait réduit à néant l’effraction.
Ils s’apprêtaient à ouvrir une bouteille poussiéreuse trouvée dans le cellier encore riche de vin de grands crus, lorsque le portable de Baptiste résonnait bruyamment.
S’éloignant de Marianne, il répondait calmement avant de raccrocher rapidement.
« Garde la bouteille au frais, le devoir m’appelle, un client des lendemains de fête
-File Doc, le devoir n’attend pas ! »
Presque instinctivement, il posait un léger baiser sus ses lèvres et s’éloignait. Elle l’arrêtait nette dans son départ en le retenant par le poignet, qu’elle glissait sous la tiédeur de son pull. Avec autorité d’autorité, elle lui mangeait la bouche d’un long baiser profond et appuyé.
Relâchant sa gourmandise, elle précisait avec désinvolture
« Tu avais raison, mes petits seins frissonnent, mais le froid n’en ait plus la cause ! Considère que c’était un baiser pour service rendu…mais pas que !
-Si tu veux bien, nous reprendrons notre conversation plus tard ! »
Il était parti en claquant la lourde porte et Marianne, pendant un long instant, avait savouré la douceur de ce baiser volé. Il y avait si longtemps qu’elle n’avait pas embrassé un homme, fidèle au serment qu’elle s’était stupidement fait de ne pas trahir l’amour inconsidéré qu’elle avait pour son virtuel amant.
Tourmentée par son audace et sa spontanéité, elle tentait de remettre ses idées en ordre et portée par les souvenirs d’antan se réfugiait dans la chambre sous les toits, au deuxième étage. Une étrange fièvre la torturait, Baptiste alias gueule d’amour, le doc était loin de lui être indifférent.
Dans la chambre désordonnée, elle retrouvait la vielle malle de camphre regorgeant d’un trésor de vielles dentelles, lingeries en tout genre et autre robe du début du XX ème siècle. Son goût du théâtre et des décors allait la plonger dans un passé coquin vestimentaire dont elle raffolait!
A suivre...
Mmmmm
Ce baiser sur les lèvres m'en rappelle un autre...
Frissonnants les seins ? - sourire
Rédigé par : Libertin_123 | 14 janvier 2010 à 12:28
A L:un baiser a toujours des effets secondaires.....
Rédigé par : Mystérieuse | 15 janvier 2010 à 12:23