Quelques instants plus tard, il ouvrait, à l’aide d’une télécommande, la porte du garage d’un immeuble bourgeois. Lou aurait été bien incapable de le situer, non à cause de son mauvais sens de l’orientation, mais plutôt grâce à ses pensées légères. Elle n’avait pas pris le temps de réintégrer sa place passager, de toute manière Benoit ne lui en avait pas laissé l’opportunité, tant il était pressé de réintégrer ses pénates en compagnie de sa charmante rencontre.
Une fois dans la pénombre des entrailles du parking souterrain, elle s’était faufilée à l’avant du véhicule, une entreprise périlleuse entre les sièges avant, avait regardé sagement Benoit, comme une passagère ordinaire, se mettant un instant dans la peau de son épouse qu’elle avait imaginée très, très stricte voire coincée. Cette image l’avait faite sourire, non tant à cause de l’épouse trompée, mais elle s’était soudain transposée dans le rôle de cette femme que l’ennui accablait surement, pour avoir quitté ne serait-ce qu’en villégiature et pour peu de temps le domicile conjugal. Elle avait aimé ce rôle de composition imaginaire, mais aussi ourdi une interprétation plus fantaisiste du personnage.
Comme il se doit et comme toute épouse digne de ce nom, elle avait joué les râleuses, ronchonnant, rouspétant après Benoit parce qu’il s’était garé trop près du mur et qu’elle ne pouvait s’extirper du véhicule sans bousiller son joli manteau contre le plâtre écaillé. Peut être et surement par habitude, Benoit avait reculé la berline pour satisfaire aux prières de sa passagère. Sa femme doit être aussi chiante que je le pensais, avait songé Lou, un sourire dans son esprit, je comprends qu’il ait besoin d’un peu de détente ou de dévergondage. Ce parking providentiel avait exacerbé les envies de Lou quelque peu frustrée par l’interruption de la mise en bouche par lesforces de l’ordre le long des quais .Une véritable aubaine avait-elle songé pour ses envies de libertinage …
Lorsqu’il avait quitté la voiture, Benoit avait pris soin de la verrouiller depuis sa télécommande, et, étrangement, le bip sonore de la fermeture centralisée ainsi que le clignotement des feux avaient interpellé Lou comme un signal.
Elle s’était éloignée, hautement perchée sur ses escarpins dont le cliquetis des talons aiguilles résonnait impudiquement dans le silence du garage. Benoit avait croisé son regard dont l’effet avait changé ses priorités. Il n’avait plus envie de la découvrir, mais de la baiser, tant les désirs de Lou transpiraient de ses pores, criant à qui saurait le traduire sans un seul mot prononcer « J’ai envie de baiser »
Il l’avait dévisagée, l’avait mise à nu du regard, elle avait aimé cela .La cupidité érotique dont il l’avait enrobée n’avait fait qu’intensifier son désir profond de le dévorer. Sansle consentement de Benoit, oubliant les promesses qu’elle s’était faites de ne plus le surprendre dans un endroit public ou de le confondre par d’illicites intentions, elle l’avait plaqué contre la carrosserie. Dans l’urgence, elle avait défait sa braguette, plongé sa main dans la chaleur de son boxer et fait jaillir comme un trophée sa queue .Elle aurait tant aimé qu’il ne bande pas ou peu, elle aurait tant aimé le sentir grossir, s’épaissir entre ses doigts et à l’approche de son souffle. Elle aurait tant aimé qu’il résiste plus longtemps à sa voracité. Mais comment aurait-il pu, elle n’arrêtait pas de lui répéter, envie de te sucer, de te lécher, de te mordre, de te sentir sur ma langue, au fond de ma gorge…envie de …
Benoit le savait, l’avait pressenti, elle allait le dévorer, mieux que ses lèvres son regard avait trahi ses envies, avant même qu’elles n’effleurent son sexe affolé par tant de gourmandise. Elle avait lentement laissé courir sa langue sur le bout de sa queue, puis l’avait enrobée, dégustant au passage le sensuel méat s’échappant de sa fente .Elle avait dégusté ce nectar délicieux qu’elle avait étalé, fine bouche sensuelle, sur le sexe brûlant.
Puis d’un seul coup, d’un seul, toute sa bouche avait coulissé sur le pieu indécent.
Retenant ses envies de jouir dans sa bouche, il avait prolongé, l’invitant de sa main posée contre sa nuque à modérer sa cadence, le plaisir assassin qu’elle lui inoculait en coulissage humide et brûlant sur son sexe tendu.
Lorsqu’elle l’avait senti au bord de l’éjaculation, elle avait bridé ses ardeurs, mais ce plaisir pervers qu’elle prenait à le déboussoler, lui avait fait perdre tous ses repères .Argumentant ses sucions et autres aspirations d’une salive abondante et de gémissements ,Lou aurait pu amener ainsi Benoit jusqu’à la jouissance si unbruit mécanique ne s’était échappé de la cage d’ascenseur.
« Merde, avait murmuré Benoit, son sexe an fond du gosier de Lou
Elle avait tenté de le retenir, sentant qu’il était sur le point de venir. Son désir profond de recueillir son plaisir sur sa langue avait fait bien pâle figure au regard de la crainte qu’il éprouvait de se faire surprendre par un voisin de palier en pareille situation.
Dans un dernier élan, il avait arraché son plaisir à la bouche de Lou, et éclaboussé ses seins de sa blanche semence.
Ils n’avaient pas vraiment eu le temps de savourer pleinement des instants suivants, la cabine d’ascenseur se faisant de plus en plus pressante.
Benoit se saisissant violemment du bras de Lou, l’avait attirée à lui, puis entrainée in extremis dans la cage d’escalier.
Le danger passé, ils étaient ressortis et Lou toujours aussi insouciante avait minimisé l’inquiétude de Benoit en plaisantant.
« Surement la brigade des mœurs qui nous aura pris en filature »
Lou se souvenait de ce mélange de crainte et d’amusement qu’elle avait lu sur son visage, et au-delà ,cette envie toujours inassouvie de la prendre, de savourer sa peau, de découvrir son goût, d’aller au bout de ses désirs, même les plus lubriques.
Son portable vient de ronronner, une panique l’envahit. Une seule vibration…un sms…un message écrit…elle en est sûre, il va lui annoncer que tout est fini.
J'aurais bien pu vous écrire la suite de "Comme un jeudi",je sais que certains d'entre vous l'attentent ...à ceux là je dis il vous faudra patienter...et je vous en remercie
Je voulais juste partager avec vous aujourd'hui, en forme de remerciement pour celui qui en est l'auteur,un poème qui me fut envoyé par mail ce dimanche et présenté ainsi "Pour vous et par vous inspiré"
Un grand merci cher inconnu,vos autres poèmes sont les bienvenus
Quand le mystère rôde
Sous les évocations d’un lancinant mystère, Pressentant les effets qui ne sont point montrés, Rêvant, sans les savoir, les intimes apprêts, Dans cette obscurité j’aperçois la lumière.
C’est pourquoi de mes mots maintenant je m’affaire. Sur les dessous brûlants mes vœux sont concentrés. Les appas sont cachés, les désirs sont rentrés, La soie a le pouvoir, le pouvoir de me plaire…
Des effluves sans nom me titillent le cœur. Se mêlent-ils, charmeurs, issus des orifices, Aux atours aguichants qui tripotent mes vices ?
Car la peau satinée exalte avec bonheur Ma foi dans la douceur du feu qui me taraude… Le désir me conquiert quand le mystère rôde…
Malgré le bandeau, tous ses sens étaient en éveil. Imprégnée de l’atmosphère olfactive de la berline, elle écoutait parler Benoit, en analysait chacune de ses intonations de voix.Il commentait chaque changement de direction, essayant de la perdre virtuellement dans un Paris dont elle ne connaissait en vérité que les endroits les plus réputés. Il avait du calme et de l’assurance, ne s’exprimait que sur un ton monocorde qui ne laissait transparaitre aucune exaltation, mais elle aimait le timbre rassurant de sa voix.
Lorsque Benoit posait sa main sur la cuisse de Lou, elle sursautait pourtant malgré la confiance qu’elle lui accordait. Mais l’instant d’après elle savourait déjà la douceur de ses mains sur son genou, puis plus haut sur sa cuisse, sous le tissu de sa jupe tailleur trop étroite pour autoriser des caresses plus audacieuses. Oui tous ses sens étaient sollicités sauf la vue, entrave à laquelle elle remédiait immédiatement. Elle arrachait le bandeau.
« Mais que faites-vous ?
-Je veux voir tout simplement, je veux savourer l’instant, réservons donc le bandeau à des jeux plus polissons. Puisque vous m’emmenez chez vous illicitement, respectez les règles du jeu. Si vous trouvez que ce n’est plus une bonne idée, il est encore temps d’arrêter là cette petite aventure.
-C’est juste que…
-Que ? Pourquoi ce manque de confiance ! Faites –vous toujours ainsi avec vos partenaires providentielles ?
-Que croyez-vous ? Que je multiplie mes aventures …
-Oui je le crois, vous êtes très séduisant, vous ne devez avoir aucune difficulté pour charmer les femmes.
-Je ne cherche pas à séduire, disons que votre personnalité m’a interpellé, votre audace m’a bousculé…, votre spontanéité a aiguisé mon appétit
-Diriez-vous que je suis une femme facile ?
-Nonn ! Je ne me permettrais pas, je dirais plus joliment une coquine épicurienne.
-Et laquelle des deux vous plait ?
-Les deux…j’ai faim de vous !
-Et moi de vous, alors roulons et oubliez le bandeau, je connais très mal Paris, je serais incapable de revenir chez vous, et je ne suis pas une briseuse de ménage, juste une femme de passage dans votre vie. »
Il poursuivait sa route sans plus d’appréhension, elle avait l’air si sincère, et puis c’était bien lui qui avait engagé la discussion et plus tard fait une malhonnête proposition.
Ils longeaient les quais de la Seine .Lou dévorait Paris du regard et Benoit, Lou avec la même passion. Il aimait cette fièvre inconditionnelle avec laquelle elle englobait tout de sa vision. Elle avait eu raison d’ôter son bandeau, elle n’en était que plus belle, plus désirable .Comment lui avouer qu’il lui avait menti, qu’il n’écrivait qu’à ses moments perdus pour trahir l’ennui que lui offrait son haut poste dans la finance. Il ne regrettait rien ,ni même son mensonge , mais elle méritait mieux qu’un homme comme lui dont la libido n’était plus qu’un lointain souvenir , dont le seul plaisir était celui de fantasmer. Mais elle était plus qu’une illusion des sens, elle avait le goût d’une promesse érotique.
Elle ne lui avait pas laissé longtemps le loisir de la réflexion. Aux abords des bouquinistes, elle s’était émerveillée de l’endroit, et autoritairement, elle avait demandé à Benoit de s’arrêter un instant.
« Voulez-vous vraiment nous attirer des ennuis, ce n’est pas l’endroit idéal pour s’arrêter.
-S’il vous plait ! »
Il avait stoppé le véhicule en laissant tourner le moteur, elle lui avait demandé de baisser sa vitre pour s’abreuver des effluves parisiennes, s’était penchée sur lui pour profiter au maximum de sa dépendance .La proximité de leurs corps avait fait le reste .Il avait caressé sa longue chevelure rousse , puis son cou embaumé , et elle, coquine patentée , avait fait glisser le zip du pantalon de Benoit, à la recherche de l’objet de ses désirs .Elle n’avait pas cherché longtemps, Benoit bandait comme un taureau .jusqu’à que des gyrophares bleus et des sirènes hurlantes le ramènent à la dure réalité de la situation. Il lui avait transmis sa panique comme un virus, elle avait vite compris vers quelle embarrassante posture elle l’avait amené, mais en dépit du bon sens, elle n’avait pas renoncé à ses envies, continuant à caresser la queue de Benoit
Les signaux lumineux s’étaient rapprochés, puis s’étaient éloignés, sans les importuner .Mais il y avait perdu son érection et Lou ses mauvaises intentions.
« Il ne manquerait plus que ça qu’on se fasse piquer par la mondaine »
Ils en avaient ri tous les deux. Elle avait remonté le zip, arrangé ses cheveux désordonnés, et s’était assagie, raisonnablement installée à la place passager.
« J’ai adoré, tu sais Lou, ce mélange d’interdit, de crainte, cette clandestinité érotique me plait de plus en plus
-Mais d’où sors-tu ? »
Elle était descendue du véhicule, s’était installée sur la banquette arrière.
« A la maison, Benoit s’il vous plait. »
Il avait ajusté son rétroviseur .Elle avait ôté son manteau et la veste de son tailleur dévoilant à Benoit ses seins enorgueillie par le serre taille à la base de ses tétons .Elle s’était égarée en caresses sur son opulente poitrine, mordant ses lèvres à chaque fois qu’elle torturait ses bouts, argumentant son plaisir de troublants gémissements et d’un dodelinement de la tête explicitement sensuels.
Benoit avait du mal à poursuivre son chemin, un œil sur la chaussée et l’autre dans le rétroviseur. A chacun des feux rouges, il approfondissait l’exploration du corps de Lou.
Un instant d’inattention, elle n’avait déjà plus sa petite culotte, un instant de plus, en totale impudeur elle offrait une fleur jouissive et jouissante sous ses doigts dans le reflet glacé du miroir de contrôle et une respiration saccadée proche de celle d’une femme en proie au plaisir orchestré par sa seule initiative. Ses cuisses ouvertes, ses escarpins à même le dos des sièges, elle s’adonnait au plaisir sous le regard perverti de son chauffeur improvisé. Les reins cambrés à l’extrême, ses pointes de seins dressés, son clitoris gorgé, Lou avait offert à Benoit un aperçu de ses orgasmes dont elle avait le secret.
Benoit , ses yeux rivés sur elle , avait manqué de renverser un piéton sur un passage protégé, puis plus tard obsédé par les cris de jouissance de Lou , un cycliste qui l’avait traité de connard ,mais dont il avait ignorer la grossièreté ,trop absorbé qu’il était par tant de turpitude érotique.
Son plaisir consommé, Lou s’était rhabillée, le plus simplement possible, avait remis sa petite culotte, et fouillant dans son sac en avait sorti un bâton de rouge à lèvres dont elle avait coloré un peu plus ses lèvres déjà empourprées par ses ébats solitaires.
« Il est temps que nous arrivions » avait seulement dit Benoit, encore sous le charme de la délicieuse exhibition de Lou.
Lou se souvient parfaitement du regard de Benoit, ce soir là, dans le rétroviseur, un regard pétillant et gourmand, ce regard pervers posé sur son sexe par ses doigts enflammé, ce regard qui l’avait faite jouir bien plus qu’elle ne l’aurait imaginé, juste son regard. A un aucun moment elle n’avait baissé les yeux, comblée par la corruption qu’elle engendrait chez cet homme qu’elle connaissait à peine. A cette seule pensée, une fièvre érotique s’empare de son ventre, son sexe s’impatiente des doigts de son amant dont le silence l’oppresse à plus de vingt heures trente maintenant. Elle ne supporte pas l’idée qu’il puisse avoir été victime d’un accident …Elle est tentée de l’appeler, mais il lui a toujours interdit, à cause de sa femme, elle n’en a pas le droit et encore moins le privilège. Le temps lui parait si long à la seule idée de le retrouver…
De retour à l’hôtel, elle s’était étendue sur le lit. La chambre était coquette dotée d’un petit balcon sur l’effervescence parisienne. Un de ses plaisirs favoris était de prendre son petit déjeuner, non pas en communauté, mais sur la terrasse de sa chambre, quelle que soit la saison. Un bien étrange caprice en vérité quand on a le privilège de vivre au soleil la plupart du temps.
Elle s’était endormie relativement vite occultant tous ses rendez-vous …la sonnerie de son portable l’avait arrachée à sa torpeur …
« Allo Mam, je suis désolée, je ne pourrais pas manger avec toi ce soir, une soirée de dernière minute …
-Oh pas grave, j’avais d’autres projets, j’allais t’appeler un peu plus tard
-Tu manges avec Fred ….
-Oui c’est çà je dîne avec Fred, tu le connais il ne rate jamais une occasion à chacune de mes venues à Paris. »
Sacrée menteuse devant l’éternel …
- Passe-lui mon bonjour, on se voit demain ….Désolé. A plus tard Mam !
- Aucun souci ! A demain Ju »
A peine avait-elle raccroché, que le téléphone de la chambre résonnait.
« Pardonnez moi, une jeune femme me dit avoir un rendez-vous avec vous, dois-je la faire monter ou bien …
-Non, dites lui que j’arrive, avez-vous un endroit paisible où nous pourrions discuter tranquillement.
-Oh oui, le salon bibliothèque à l’arrière de l’hôtel, ou dans la cour intérieure, à cette heure-ci les clients sont en extérieur.
-Ok, je descends »
Déjà 16 heures le temps passait beaucoup trop vite …
Elle découvrait Virginie, la jeune journaliste ave qui elle avait eu un entretien téléphonique quelques jours auparavant. Elle était bien plus jeune qu’elle ne l’aurait imaginée, mais tout aussi sympathique que la première impression.
Elles s’étaient installées dans la bibliothèque et avaient conversé longuement .A vrai dire Lou avait été surprise par la naïveté de la journaliste qui avait une vision bien peu réaliste de la sexualité du XXI ème siècle. Mais Virginie avait à peine l’âge de son fils, cet âge entre vingt et trente ans où l’on se croit sexuellement mâture et où l’on a tout à apprendre de la vie. La jeune chroniqueuse notait chacune des explications que Lou lui donnait, les yeux parfois écarquillés par tant de sincérité .Pour lui exprimer les méandres d’une sexualité débridée, elle lui avait donné pour exemple la rencontre qu’elle venait de faire deux heures avant et des dérives incontrôlables que cela avait entrainé dans l’immédiat.
« Ne me jugez pas
-Je ne vous juge pas Vous me sidérez, avait déclaré la jeune journaliste, je vous admire, en fait je crois que je vous envie, personnellement j’ai juste une sexualité basique avec mon copain
-Ne m’enviez pas …moi j’envie votre jeunesse, à chacun sa jalousie, mais n’oubliez pas leplaisir n’attend pas le nombre des années .Greffier, ne notez pas cela, avait-elle rajouté en riant, c’est juste un conseil amical !
-Bon je crois que vous m’avez bien aidé, êtes-vous toujours sûre de ne pas vouloir participer à l’émission ?
-Sûre et certaine, je préserve mon identité, j’aime l’anonymat, il vous permet des dérives.
-Bon je vous remercie, bonne soirée donc, appelez-moi quand vous le souhaitez, j’aimerai approfondir notre relation.
-Entendu »
Elles s’étaient embrassées, chacune retournant à ses occupations.
Il devait être aux alentours de dix huit heures, elle avait encore tout le loisir de se glisser dans un bain chaud, puis de s’apprêter, de revêtir ses atours de femme fatale , sans savoir pour autant si Benoit était friand de lingerie dont elle, Lou , était fétichiste , tout autant que des chaussures à talons aiguilles .Peu importait le prix , elle ne résistait jamais à une paire d’escarpins , et sa passion pour les Louboutin était sa dernière folie.
A qui destinait-elle la lingerie qu’elle avait emportée dans ses bagages, à personne exclusivement, mais pourtant à chacun de ses déplacements sur Paris elle n’omettait jamais de glisser au milieu de ses tenues une belle pièce de lingerie…
L’occasion lui était donnée, ce soir, de féminiser sa silhouette plus que d’ordinaire et de jouer de sa séduction pour une soirée, peut être une nuit qu’elle espérait magique.
Elle avait ajusté son tailleur noir et cintré à son buste ceinturé d’un serre taille dont elle avait pris soin de resserrer les lanières au maximum. Cela lui donnait un port de tête et une silhouette plus légère dont les secrets ne demandaient qu’à être découverts.
Elle aimait suggérer l’exploration à ses amants, et à en juger par la brève rencontre de ce soir, il devait être de ceux qui aimaient la provocation. On ne drague pas ainsi une femme impunément sans songer qu’elle puisse vous offrir une sensualité hors du commun.
Mais trop imbibée des histoires qu’elle écrivait, elle était très souvent déçue à chacune de ses aventures, si rares soient-elles …
Elle avait aimé le classicisme de Benoit, son allure de sportif mondain, à tel point qu’elle avait douté de sa profession, lui octroyant une branche moins artistique, sans pour autant lui attribuer une catégorie professionnelle. Il devait aimer le luxe et tous ses dérivés, aimer les apparats du libertinage, le clandestin des situations érotiques …
Elle allait être vite fixée…le téléphone résonnait à nouveau
« Madame, un Monsieur vous attend à l’accueil…
-Dites lui de monter …
-Bien Madame ! »
Elle avait enfilé un manteau léger.
Trois légers coups à la porte de la chambre avaient annoncé son arrivée.
« Vous êtes ravissante, pouvons-nous y aller ?
-Je suis prête !
-Je suis très mal garé Place de L’Odéon, la contredanse me guette »
Quelques minutes plus tard, elle s’engouffrait dans une merveilleuse berline dont elle n’eut pas le temps de découvrir la marque.
A peine avait-elle posé ses fesses sur le cuir du siège passager que Benoit lui tendait un masque de dentelle.
-Nous allons chez moi, je ne tiens pas vraiment à ce que vous sachiez ou c’est !
- Que craignez-vous, un scandale amoureux, vous ne risquez absolument rien avec moi, je ne suis que de passage
-Et puis aussi vous savoir à ma merci…aiguise mon appétit
-Alors, promettez- moi de me l’ôter à notre arrivée
-Bien sûr, je ne suis pas un sadique
-Allez savoir, je vous connais à peine »
Elle ajustait le masque de dentelle et se laissait emporter dans la nuit parisienne, ses désirs accrus par l’orientation perverse que prenait la situation…
Lou se rappelle encore de l’odeur du véhicule, un mélange particulier de cuir sauvage et d’Habit Rouge de Guerlain, un parfum qu’elle attribuait systématiquement à des chefs d’entreprises ou des cadres supérieurs de la finance, mais sûrement pas à un littéraire. Chaque parfum marque son empreinte et elle aimait les deviner et ne se trompait que rarement. Plus de vingt heures, il ne lui a toujours pas fixé de rendez-vous, ne lui a pas donné l’adresse du dernier hôtel qu’il a choisi .Elle regarde sa montre, vérifie sa messagerie, pas une trace, pas un signe. Il l’aurait prévenue s’il avait annulé…L’inquiétude la gagne, et si il avait décidé de ne plus la revoir...
Comme tous les jeudis, elle va le retrouver dans un hôtel glauque, dans une banlieue sordide, pour limiter les risques comme il aime lui rappeler. Pas besoin de luxe, ni d’apparat, ils ne se retrouvent que pour baiser.
Elle garde en mémoire le jour de leur rencontre, c’était un vendredi maussade, sous un ciel oppressant tant il était gris et bas. Mais qu’importe, elle aimait cette ville, Paris, la capitale comme ils disent dans le sud.
Elle ne ratait jamais l’occasion d’un séjour parisien, surtout depuis que son fils s’yétait installé, et,quant une journaliste l’avait par le biais de son boudoir littéraire, contactée pour un entretien, elle n’avait pas hésité un seul instant. La chroniqueuse s’intéressait aux sexualités débridées, et lui avait-elle précisé, j’aimerai vous rencontrer pour que nous puissions en parler et peut être m’aider à comprendre.
A comprendre… A comprendre quoi, qu’après un mariage mouvementé qui avait fatalement abouti sur une séparation, sans contentieux fort heureusement, elle avait repris sa liberté avec la ferme intention d’en profiter pleinement. Qu’elle avait une vision glamour et sensuelle de la sexualité et que finalement, elle ne vivait qu’au travers de ses écrits embellissant et idéalisant ses aventures fugaces avec quelque amant.
Elle garde en mémoire le nom de la brasserie, le Rostand, situé juste en face du Jardin du Luxembourg, la terrasse bondée de jeunes étudiants et autres intellectuels littéraires habitués des lieux. Il était 13h30 lorsqu’elle prenait place à la seule table disponible en vérité. A coté d’elle, une vieille dame, comme on peut en croiser régulièrement aux terrasses des brasseries parisiennes, dégustait le plat du jour tout autant que l’effervescence de la vie citadine, certainement une façon de détourner la solitude en savourant une tranche de vie en compagnie d’illustres inconnus. La grand-mère solitaire l’avait saluée poliment quand elle s’était installée, puis ne lui avait plus adressé la parole. Elle, elle avait commandé une salade et une pression, son péché mignon. Elle avait largement le temps l’heure du rendez-vous était fixé à 16 heures. Cela lui donnerait le temps de retourner à son hôtel « Le Sénat » tout proche après le déjeuner et de se prélasser en attendant l’heure de l’entretien.
Elle aimait particulièrement le quartier latin et son effervescence, mais elle avait préféré s’éloigner un peu de Saint –Michel afin de préserver la tranquillité de son sommeil.
Elle commandait un café, sa voisine payait son addition, la saluait, puis s’éloignait chaotiquement aidée dans sa démarche d’une canne, laissant la table vacante un instant. Peu de temps en vérité. Un homme d’une cinquantaine d’années, s’asseyait à ses côtés, prenant soin au passage de lui demander, si la table était libre
-C’est charmant, un rayon de soleil dans la grisaille parisienne »
Banalité, pensait-elle, ou pure politesse, il n’était pas rare qu’on lui fasse ce genre de réflexion pour engager la discussion. Mais pour autant son interlocuteur n’avait pas poursuivi son intrusion, il s’était plongé dans les pages d’un quotidien, à la recherche de quelque article satisfaisant ses interrogations sur la société.
Elle interpellait le garçon de café, réclamait son addition.
« Un café s’il vous plait réclamait mon voisin de table au serveur. Puis-je vous offrir un verre ou un café Mademoiselle ?
-Pardon ? Si c’est à moi que vous vous adressez, oui avec plaisir, mais ce sera Madame
-Deux cafés donc s’il vous plait. Je m’appelle Benoit »
Il lui tendait une main énergique qu’elle serrait sincèrement.
« Enchantée Benoit, Louise, mais épargnez-moi, appelez moi Lou .Mes parents ont commis une énorme maladresse à ma naissance
-Comme vous le souhaitez, mais Louise ne me déplait pas.
-S’il vous plait !
-Ok, cela a l’air de vous tenir à cœur .Donc Lou, vous êtes de passage à Paris.
-Décidemment mon accent me colle à la peau. Oui, pour un entretien avec une journaliste.
-Seriez-vous connue ?
-Croyez-vous que l’on interviewe que des gens célèbres
-Alors c’est que vous gagnez à le devenir …Quel est le sujet de cet entretien journalistique?
-La nouvelle sexualité, ses tendances, ses dérives, son évolution et sa décadence…
-Seriez-vous sexologue ?
-Pas le moins du monde, une illustre inconnue qui s’essaie à l’écriture érotique et par le biais de la blogosphère, une journaliste est remontée jusqu’à moi.
-Auteur donc, cela m’intéresse, j’écris moi-même mais pour les autres et totalement anonymement…
-Un nègre !
-Voilà, je n’aime pas ce titre mais c’est cela, pas très gratifiant, mais cela me permet de vivre ma passion dans l’ombre. Finalement nous sommes dans la même branche. Les rencontres ne sont jamais fortuites.
-Intuitives parfois !
-Mon intuition à votre sujet ne se portait pas vraiment sur l’écriture, mais plutôt sur le galbe de vos jambes, un véritable appel à la luxure.
-La luxure …une véritable sujet de prédilection dans mes écrits.
-Mais encore pouvez-vous m’en dire plus ?
-J’adore les rencontres fugaces, ce que l’on dénomme vulgairement le quick sexe ! Enfin, en tant qu’auteur.
-J’ai cru un instant que vous me faisiez une proposition malhonnête.
-Malhonnête ? Qu’y a –t-il de malhonnête dans ce genre de relation !
-C’est l’auteur qui parle ou la femme ?
-Les deux. Etes-vous marié Benoit ?
-Je le suis ! Mais…
-Mais ?
-Je résiste rarement à une femme séduisante
-Volage donc ...comme beaucoup d’hommes .Vous comprenez mieux d’où vient mon inspiration.
-Et moi la mienne ! A quelle heure votre rendez-vous ?
-16 heures…
-Voulez-vous que nous retrouvions après ?
-Et votre épouse ?
-Elle n’est pas là en ce moment, oubliez mon épouse.je passe vous prendre à l’hôtel.
-C’est tentant, mais je devais diner avec mon fils…
-Donc c’est non !
-Donc c’est oui ! Hôtel le Sénat, tout près »
Il lui tendait une carte de visite.
« Voilà mes coordonnées au cas où vous changeriez d’avis »
Le garçon portait l’addition, Lou la réglait, lançait un « à tout à l’heure » puis passait par les toilettes avant de quitter l’établissement.
Elle ne savait pas, à l’instant, si elle honorerait le rendez-vous. Mais lorsqu’elle remontait l’étroit escalier pour regagner la salle de restauration, elle se retrouvait nez à nez avec Benoit, qui, au lieu de lui céder le passage l’inviter à redescendre avant de la plaquer contre le mur, de glisser ses mains sous sa robe, de remonter une de ses cuisses et de jauger son envie camouflée sous les dentelles. Dans l’euphorie, elle le comblait d’un profond baiser, puis ôtait sa petite culotte et la glissait dans la poche de la veste de Benoit, avant de le saluer et de s’échapper.
« A tout à ‘heure Benoit, vous me plaisez,» lui lançait-elle alors que Benoit, s’enivrait, les dentelles en boule dans sa main, des fragrances érotiques d’une promesse. Il en bandait déjà.
Oui Lou, se rappelait exactement de leur rencontre. Alors même qu’elle n’avait pas détaillé son visage, elle avait aimé sa silhouette et son audace.
Willis Ronis, l’un des plus grands photographes humanistes avec Robert Doisneau dont il resta longtemps dans l’ombre, Edouard Boubat ou encoreCartier-Bresson, est mort en fin de semaine dernière à l’âge de 99 ans.
Lié au parti communiste, il affectionnait les sujets sociaux, nous offrant sous l’objectif la simplicité heureuse de la vie des gens ordinaires, mais aussi les luttes ouvrières.
Mais il a aussi signé des nus délicats, dont le plus célèbre« Nu provençal » (en illustration ) une photo de son épouse, la peintreMarie –Anne Lansiaux
Elle fut prise en 1949 dans leur maison provençale de Gordes
En décembre dernier, il publiait encorede nombreuses photographies inéditesdans « Nues » un livre préfacé par Philippe Sollers.
Invité d’honneur des 40 e Rencontres photos d’Arles, il avait tenu à s’y rendre, malgré ses difficultés de déplacement
Je tenais à rendre ici un dernier hommage discret à un géant de la photographie.
En me baladant sur la toile, à la recherche de critiques du dernier album de Muse, j’ai été quelque peu surprise de la teneur des articles pour la plupart dépréciateurs.
J’ai donc recherché la plus objective que je vous offre ici !
"The Resistance" - Muse
Déjà auteur de quatre albums, le groupe britannique théâtralise un peu plus ses prestations. "The Resistance" est une occasion pour lui d'aller en profondeur des choses.
Pour trouver l'inspiration il faut de la douceur de vivre ; pour trouver la douceur de vivre, il faut aller en Italie. Les Italiens appellent ça "la dolce vita". Les Britanniques de Muse, eux, ont pris le temps d'apprécier cette ambiance apaisante le temps d'un séjour à Milan et aux abords du lac de Come... Ils en ont tiré beaucoup d'inspiration pour enregistrer leur cinquième album, "The Resistance", successeur d'un "Black Holes and Revelations" qui fut très apprécié par le grand public. Mark Spike (Depeche Mode...) a mixé cet ensemble illustré par une pochette onirique colorée en forme d'ouverture sur un monde nouveau, mais encore inconnu.
Très spirituel, "The Resistance" s'ouvre sur l'interminable "Uprising" dont les claviers nous invitent à entrer dans un univers inconnu. Matt Bellamy détache bien ses mots et donne à ce morceau les accents d'un hymne de combat. C'est d'ailleurs dans un esprit très théâtral que l'ensemble du disque se déroule, faisant parfois penser - osons la comparaison - à Queen. Sur fond d'électro-rock, Matthew, Christopher et Dominic font appel à des instruments plus traditionnels, comme le piano, pour mettre en scène une pièce très rodée, qui touche au plus profond de chacun ; un chef-d'oeuvre brillamment ficelé en somme, dont l'adaptation en concert devrait être l'un des événements de la saison. (Source : en musique.fr )
Pour ma part après une première accroche difficile, la première écoute survole souvent les titres, je n’ai pas renoncé à approfondir l’album en l’écoutant plusieurs fois
Au résultat, je l’ai aimé de plus en plus .Il est vrai qu’on y retrouve du Queen ou encore du Depeche mode, mais au-delà de cela, je dois avouer que j’ai particulièrement adoré « Exogenesis » et ses trois parties symphoniques
Album particulier certes, symphonique, mais n’en déplaise à ses détracteurs, les fans de la première heure déçus par la prestation théâtrale de M. Bellamy, il n’en demeure pas moins un album très honorable
Plusieurs dates sont prévues pour la France, dont le « Palais Omnisports » de Paris-Bercy le 17 novembre 2009. Je regrette de ne pouvoir y assister car je pense que « Resistance » dévoilera toute sa puissance en Live
Nous nous échappions difficilement de cette léthargie particulière consécutive à la jouissance, le temps que nos respirations retrouvent un rythme plus régulier et de recouvrer nos esprits.
Nos sexes mélangés de désunirent à regret nous rendant chacun notre personnalité à part entière.
Je m’éloignais du canapé sans un mot dire , m’engageais dans l’escalier pour rejoindre la salle de bain, mais il me retenait d’une main énergique et m’entrainait vers la piscine dans laquelle nous plongions à l’unisson.
L’idée n’était pas saugrenue, une baignade était bien plus énergétique après l’étreinte torride que nous venions de partager.
Lorsqu’il jaillissait de l’eau par les spots éclairée, je ne voyais que ses yeux pétillants de malice malgré les gouttes ruisselant sur ses paupières.
« J’ai une petite fringale !
-Encore, lui répondais-je, hallucinée par sa gourmandise
-Mais non, une vraie fringale, allons manger veux-tu sur le front de mer
-Ah désolée, je croyais que tu voulais remettre le couvert
-Je ne suis pas un surhomme »
Il sortait de l’eau, m’invitait à en faire autant, puis me conseillait d’enfiler un jeans et un débardeur.
« Un jeans ?
-Oui, en scooter c’est plus pratique, je t’emmène sur mon destrier moderne !
-Oh chouette, quelle idée géniale, j’ai l’impression de revivre mon passé, tu es un véritable bain de jouvence
-Rien d’extraordinaire, juste plus pratique ! »
Un petit quart d’heure plus tard nous étions déjà attablés face à la grande bleue, pas mal agitée par le mistral qui n’avait pas cessé de souffler.
Nous passâmes notre temps entre deux bouchées, à mélanger nos mains, et nos pieds sous la table, à nous manger le museau sous le regard censeur des autres clients.
J’imaginais les critiques et autres jugements portés à mon encontre, pensez donc une femme de mon âge avec un si jeune garçon s’exhibant ainsi sans aucune pudeur. Mais je faisais fi des œillades indiscrètes, pire par pure provocation je menais ma conduite de manière plus impertinente, jubilant de mon audace et de mon machiavélisme.
Après le repas, il m’amenait m’assoir sur un ponton isolé, et les pieds dans l’eau, la tête dans les étoiles, nous profitions un moment de la fraicheur du soir et des embruns nous éclaboussant en vagues successives.
Au loin, les avions décollaient, sonnant comme un glas la mort de notre pittoresque petite aventure. Demain je serai loin…
« On y va ?
-Oui ramène moi, je pars tôt demain !
-Avant j’ai quelque chose à te montrer, ok ?
-Ok ! »
Je chevauchais le scooter, m’accrochais à sa taille comme une midinette au commencement d’une idylle amoureuse. J’en frissonnais.je ne posais aucune question, me laissais emportée vers l’inconnue.
Nous traversions des bois, des grands axes routiers éloignés, juste éclairés par le rayonnement d’une pleine lune complice de notre évasion nocturne, puis nous quittions l’asphalte pour un chemin plus pierreux. Tout au bout du chemin, au milieu de nulle part nous débouchions sur une immense propriété.
« Voilà, nous y sommes
-Mais où sommes-nous ?
-Chez moi .Enfin chez mes parents !
-Mais es-tu devenu fou ?
-Ne crains rien, donne moi la main, tu ne le regretteras pas ! »
La confiance n’est ma qualité première, mais je le suivais.
Construit à flanc de colline derrière la maison, se nichait une adorable cabane sur pilotis construite autour d’un arbre, devrais-je dire, une véritable habitation en rondins agrémentée de grandes baies vitrées et entièrement enceinte d’un chemin de ronde à ciel ouvert.
« Waouh, c’est fabuleux !
-C’est chez moi ! »
Il m’entrainait dans l’escalier .Ce que je découvrais à l’étage était époustouflant.
Un panoramique à perte de vue sur l’horizon courant du port de Nice jusqu’au cap d’Antibes et au-delà, un océan de milliers de petites lumières me plongeait dans un monde féerique. Je m’appuyais sur la rambarde, le nez au vent comme une enfant, il m’enserrait dans ses bras pour effacer tous mes frissons.
« Regarde, me disait-il en m’indiquant une longue vue sur trépied, regarde tu vas adorer. »
Je montais sur le marchepied pour ajuster mon regard.
Mon attention se portait sur l’horizon et la sienne sur ma silhouette .Il défaisait mon pantalon, le faisait glisser sur mes chevilles, ôter mes mules légèrement, suivies de près par mon 501.
Il me devenait de plus en plus difficile de fixer le lointain, la bosse sous la toile de son short contre ma cambrure, ses mains posées sur mes seins, entre le coton de mon débardeur et ma peau. Je perdais toute concentration lorsqu’il m’ôtait les bras en croix autour de moi, mon tricot. Sa raideur n’était plus engoncée sous le tissu lorsque je la sentais tourmenter le creux de mes reins.
J’en frémissais, j’en vibrais et faisais glisser ma petite culotte, et m’en débarrassais d’un coup de pied.
J’attendais sa langue, mais c’est sa queue qui me surprit, se promenant sur la rondeur de mon cul haut perché, pour se perdre, humide de désir, impunément, dans le sillon de mes deux sphères et s’engouffrer sans bienveillance dans mon minou tout détrempé.
Il avait oublié sa douceur passée, et ahanant comme un bucheron, bestialement il me troussait jusqu’à l’orgasme presque bestial qu’il concluait par une cruelle morsure sur mon cou.
L’originalité de la situation argumentée du romantisme du lieu choisi, en total paradoxe avec la brutalité exotique avec laquelle il me baisât, me conduisit une nouvelle fois vers un orgasme sans précédent que quelques larmes trahirent au bord de mes yeux encore fixés sur l’horizon.
Cette nuit là, éreintée de plaisir, je dormais chez lui, au milieu des bois ,sur un grand matelas cernés de coussins, lovée dans bras.
Il m’étreignait toute la nuit, posait de temps à autre des baisers sur ma peau nue, mais ne tenta plus de me faire l’amour, peut être par défit, peut être par respect.
Aux premières lueurs du jour, il me ramenait, m’embrassait une dernière fois et disparaissait. Je n’eus pas le temps de lui avouer que je lui avais menti, que mes 38 ans étaient bien loin déjà, mais quelle importance, le plaisir partagé avait effacé toutes les différences.
Quelques heures plus tard, j’atterrissais à Paris, mes yeux encore ravis de la magie du panorama, mes lèvres encore empreintes de son goût, ma peau encore imprégnée de son odeur, mon corps, mon sexe encore comblés de lui, le feu de ma jouissance encore dans mon ventre.
Tous mes sens en éveil, en cette dernière journée, m’accrochaient à jamais à son souvenir, au merveilleux de l’érotisme d’une rencontre improvisée sans lendemain.
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